Certains «fils et filles à papa» à Air Algérie sont si puissants qu'ils peuvent se permettre d'aller travailler quand ça leur chante, causant ainsi des chamboulements dans le programme de la compagnie. Malgré toute la bonne volonté de Mohamed Salah Boultif, son nouveau PDG, il est peu probable qu'Air Algérie puisse, un jour, relever la tête tant les très nombreux travers qui caractérisent le fonctionnement de la compagnie aérienne nationale sont aujourd'hui profondément enracinés. Mais, au-delà effectivement du problème inhérent à sa mauvaise gestion et, bien évidemment à sa piètre qualité de service, il se trouve que cette compagnie a, en plus, l'inconvénient d'employer la progéniture de nombreux responsables en place. Comme on peut s'en douter, celle-ci impose sans vergogne sa loi. En dépit du fait que ce diktat s'est avéré à la longue dévastateur autant pour la compagnie que pour l'image de l'Algérie, personne n'ose visiblement broncher. Et, apparemment, certains «fils et filles à papa» à Air Algérie sont si puissants qu'ils peuvent se permettre d'aller travailler quand ça leur chante, causant ainsi des chamboulements dans le programme de la compagnie. Pis encore, il arrive même que les défections intempestives de stewards (Personnel navigant commercial - PNC) «aux bras longs» obligent parfois la compagnie à annuler certains de ses vols et à laisser des passagers complètement abasourdis sur le tarmac de l'aéroport international d'Alger. C'est, en tout cas, ce qui s'est produit samedi 14 avril pour le vol AH 5010 d'Air Algérie à destination de Dakar, programmé à 20h45. En raison de l'absence de deux stewards sur les quatre qui étaient prévus pour ce vol (la législation internationale oblige d'avoir au minimum 4 PNC), le commandant de bord a dû tout simplement prendre la décision d'annuler le décollage de son avion au bout d'une heure et demie d'attente, à la grande déception des passagers. L'explication nous a été fournie par plusieurs employés d'Air Algérie, qui assurent que «ce n'est pas la première fois qu'une telle chose arrive» et que «certains employés font ce qu'ils veulent, car se considérant comme intouchables». Comme la compagnie n'a que deux vols par semaine à destination de Dakar, ces derniers (les passagers) se voient obligés de poireauter 3 jours (soit jusqu'à mercredi) avant de pouvoir rallier la capitale sénégalaise. En attendant que ce fameux vol ait lieu, l'ensemble des passagers — dont certains étaient simplement en transit à Alger pour quelques petites heures — seront blanchis, nourris et logés aux frais de la princesse. Bien entendu, c'est Algérie qui paiera la note et non pas tous ces «fils à papa» qui considèrent la compagnie comme leur bien personnel. Quant à l'image de l'Algérie… inutile d'en parler. La facture est si astronomique que probablement personne ne pourra s'en acquitter.
