Le moins que l'on puisse dire est que la campagne électorale, une semaine après son lancement, ne suscite guère l'engouement des électeurs de Biskra. Ceux-ci auront à choisir leurs représentants à l'APN parmi 40 listes de candidats cooptés par des partis politiques et 6 listes d'indépendants « concourant » pour seulement 9 strapontins parlementaires (6 hommes et 3 femmes). Jamais campagne électorale n'a été aussi morne que celle-ci. Il faut dire que la flambée des prix des produits de large consommation lui vole un peu la vedette. Puis, cette pléthore de candidats déroute les électeurs qui restent extrêmement indécis quant à leur choix final. Mais iront-ils seulement s'acquitter de cet acte citoyen ? Rien n'est moins sûr. Ceux qui voteront le feront en fonction de leur accointances partisanes et de leurs appartenances claniques et tribales, disent-ils ouvertement. La capacité financière des candidats sera aussi déterminante, commentent des observateurs avertis, notant au passage que cette profusion de partis et d'indépendants en lice est plus un dévoiement de la démocratie qu'un signe de bonne santé politique. N'a-t-on pas entendu un candidat se targuer d'avoir 100 millions de dinars à consacrer à la campagne électorale à l'issue de laquelle il est, selon ses mots, «certain» de devenir député ? En tout cas, les listes qui commencent à apparaître sur les tableaux d'affichage présagent d'un renouvellement du personnel politique vu que, à l'exception de quelques-uns, les anciens caciques des grands partis animant traditionnellement la scène politique locale et les personnalités de la Reine des Ziban n'y figurent pas. De nouveaux noms et de nouveaux visages vont émerger à la faveur de ces élections. Pour séduire les électeurs, chacun des candidats y va de son couplet et de ses promesses d'œuvrer, en cas d'élection, pour le bien de tous et du pays. Ils sont tous nationalistes, patriotes, jaloux des valeurs et de l'identité nationale, démocrates et humanistes. Même si une bonne idée, un concept original ou une proposition intéressante apparaît de temps en temps dans ce flot de paroles, ceux-ci sont malheureusement englués dans ce magma de discours et de hiatus électoraux visant à appâter et convaincre les électeurs. Des électeurs loin d'être naïfs car échaudés par de précédentes expériences et qui savent bien, disent-ils, que dés le 11 mai, toutes les promesses seront remises aux calendes grecques.