Quelque 26% des ressortissants chinois se fixent en Algérie et ne retournent pas chez eux après expiration de leur titre de séjour et leur contrat de travail. L'immigration clandestine est un phénomène qui se développe d'une façon fulgurante en Algérie. Le séminaire national placé sous le thème «Statut des étrangers en Algérie, politique sécuritaire et liberté de circulation», organisé les 25 et 26 avril derniers par l'université de Ouargla, s'est penché sur ce phénomène, boosté récemment par les l'instabilité que connaissent plusieurs pays voisins. Lors des débats, enseignants-chercheurs, post-graduants et étudiants en licence et master n'ont pas manqué d'évoquer la loi 08-11 du 25 juin 2008 relative aux conditions d'entrée des étrangers en Algérie, leur résidence et leur libre circulation. Selon de nombreux intervenants, l'Algérie qui était auparavant un territoire de transit vers l'Europe est devenue désormais un pays où presque 70% des immigrants clandestins se fixent de manière définitive. «Ce fait est dû en grande partie à la rigidité de la législation sur l'immigration dans l'espace de l'Union européenne et la crise financière mondiale qui a mis la majorité des pays occidentaux dans une situation de récession», dira l'un des conférenciers. Ces immigrés, qui sont de diverses origines (Afrique, Asie, pays arabes…), font tout pour s'installer en Algérie en y exerçant de petits boulots sur des chantiers de construction ou dans le secteur agricole, ajoute-t-il. D'autres deviennent vendeurs de vêtements, de plantes médicinales, de produits fétiches et artisanaux. Leur point commun : le travail au noir sous la coupe des trafiquants de main-d'œuvre qui leur promettent une traversée vers l'Europe. Intervenant lors des débats, un officier, représentant le groupement régional de la gendarmerie nationale, a rappelé que l'immigration clandestine constitue une «véritable menace pour la sécurité publique de l'Algérie, tant il est vrai que la connexion entre ce phénomène et le trafic de drogue, la contrebande, les réseaux de fausse monnaie et de falsification de documents est largement établie.» L'intervenant a indiqué également qu'en plus des activités illégales en tous genres, ces immigrés sont la proie de maladies graves et contagieuses dues à la prostitution clandestine et au manque d'hygiène. A partir des différents pays africains, ils fuient la misère, la sécheresse et le climat d'instabilité qui y sévissent. Ils privilégient les wilayas situées au niveau des frontières sud et ouest du pays, à l'instar d'Adrar, Illizi, Tlemcen et Tamanrasset. Quant aux migrants chinois, leur nombre est en nette croissance ces dernières années. Quelque 26% des ressortissants chinois se fixent en Algérie et ne retournent pas chez eux après expiration de leur titre de séjour et leur contrat de travail. Certains d'entre eux se munissent de documents de voyage qui ne sont pas soumis à l'obtention de visa, ce qui leur facilite la tâche pour séjourner le plus longtemps en Algérie. Le constat est alarmant selon les chiffres avancés par la gendarmerie nationale, vu le nombre important de ressortissants étrangers en situation irrégulière arrêtés dans plusieurs wilayas et déférés devant la justice. Aussi, le recensement annuel des personnes interceptées pour immigration clandestine dénote d'une tendance à la hausse représentant une moyenne de 5000 interpellations.