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Le dictionnaire amoureux de l'Algérie : Dico et quiproquos
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Publié dans El Watan le 19 - 05 - 2012

L'immensité du pays justifiait-elle les raccourcis de Malek Chebel ?
La collection des Dictionnaires amoureux des éditions Plon, fête son soixantième thème en consacrant un volume à l'Algérie. La rédaction de cet ouvrage a été confiée à l'anthropologue, Malek Chebel, qui a déjà à son actif un volume dédié à l'Islam et un autre aux Mille et Une Nuits. Cette nouvelle publication coïncide avec la commémoration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. L'avantage d'un dictionnaire, c'est d'offrir la possibilité au lecteur de commencer par n'importe quel article et de pouvoir le consulter tout le temps sans craindre, comme dans un roman, de perdre le fil de l'intrigue. Le choix des entrées dans ce genre de cas reste un travail difficile et peut parfois sembler arbitraire ou subjectif. D'ailleurs, l'auteur explique dès l'entame, sa démarche et les motivations qui sont derrière ce travail colossal en écrivant : «J'aime les dictionnaires amoureux, j'ai voulu écrire un livre qui me ressemble, qui soit libre, iconoclaste, anticonformiste, car tels sont l'amour, la passion, le désir, essentiels à la vie mais toujours prêts à évoluer, voire à disparaître.»
La passion et l'amour apparaissent dès le départ dans l'article qu'il consacre à l'Algérie. Le pays natal de l'auteur tient à des paysages où la mer est un lieu fondateur lié à des souvenirs d'enfance. Les jeux dans la nature luxuriante de la côte de Skikda montrent que l'auteur a un attachement viscéral envers le pays. On découvre avec lui une Algérie de l'insouciance, l'Algérie des lieux magiques où l'on pouvait aller se dorer au soleil dans des criques sauvages sur des bouts de plages féeriques. Cette nostalgie de l'auteur finit par convaincre que l'on a affaire à un pays hors du commun. Après la terre des ancêtres, l'auteur nous fait connaître les hommes qui ont fait la grandeur de ce pays. Il serait fastidieux de les citer tous ici, mais on peut évoquer certaines figures emblématiques, comme le président Ferhat Abbas, un homme politique de grande envergure oublié par l'histoire officielle.
Malek Chebel recommande, pour mieux connaître le défunt, Ferhat Abbas, de lire la biographie que lui consacrent Zakia Douad et Benjamin Stora. Les passionnés d'histoire savent que c'est un ouvrage de référence par son côté exhaustif, même s'il n'a pas eu le succès escompté en librairie. Malek Chebel n'oublie pas de rappeler que la meilleure façon de connaître le regretté Ferhat Abbas c'est de s'intéresser à sa bibliographie. En le lisant, l'on se rend compte de sa rigueur intellectuelle et de la hauteur de ses vues. D'autres grands hommes sont cités, comme l'Emir Abdelkader et Krim Belkacem, pour souligner leur grandeur et leur apport à l'Algérie. Pour rester dans la lignée des grands hommes, comment ne pas évoquer Kateb Yacine, l'auteur de Nedjma et créateur d'un théâtre iconoclaste en rupture avec un récit national grandiloquent et indigent. L'auteur rend aussi hommage aux bandits d'honneur qui ont surgi de nos campagnes et de nos montagnes pour effacer les injustices d'une colonisation inique et mettre aux pieds du mur les forts et les potentats.
Dans la continuité de ses coups de cœur, il ne pouvait passer sous silence la gastronomie algérienne à laquelle il consacre un article où sont repris certains plats savoureux qui donnent à notre cuisine son identité particulière. A cet effet, il cite l'incontournable couscous qui se prépare de différentes manières selon les régions et suscite toujours les éloges et l'engouement par les satisfactions qu'il procure aux papilles. D'autres plaisirs du genre sont évoqués, comme la tchekchouka et la savoureuse deglet ennour.
Mais, au fur et à mesure de la balade à travers les entrées de ce dictionnaire, l'on est un peu heurté par certains raccourcis qui peuvent relever d'une forme de légèreté de la part de l'auteur. Le meilleur exemple se trouve dans l'article concernant la ville d'Alger.
Selon l'auteur, le meilleur écrivain à en avoir parlé est l'auteur français né dans cette ville, à savoir Louis Gardel. Pour évoquer Alger la Blanche, on évoquerait plutôt le poète Himoud Brahimi, dit Momo, le film-culte Tahia ya Didou d'Ahmed Zinet, les chansons de Guerrouabi, comme Allo Allo… Mais pas à Louis Gardel qui applique le regard de l'école d'Alger et le fameux diptyque «mer et soleil».
Plus loin, à l'entrée qu'il intitule «Analphabètes trilingues et langue de bois», il écrit : «Les autorités centrales ont décidé d'effacer la langue française des programmes scolaires-dans le primaire, puis au lycée, sans lui substituer une langue de même niveau.» Une affirmation catastrophiste qui n'est fondée sur aucune réalité tangible. L'auteur peut se rassurer car la langue française est encore enseignée de l'école primaire aux études post-graduées. Ce qui est discutable en revanche, c'est la baisse du niveau, partout, même en France où la maîtrise de cette langue est décriée par les politiciens et les pédagogues.D'autres affirmations semblent aussi fantaisistes, quand l'auteur écrit que le théâtre algérien est un théâtre de propagande.
Les pères fondateurs de cet art doivent se retourner dans leur tombe, eux qui ont navigué entre la censure et le manque de moyens pour en faire un art d'éveil et de prise de conscience. On peut citer à cet égard le travail de Kateb Yacine, Azzedine Medjoubi et le regretté Mohia, précurseur du théâtre d'expression amazighe. Cela n'enlève en rien au travail titanesque réalisé par Malek Chebel. Il peut constituer un prélude à un dictionnaire encyclopédique sur l'Algérie ouvert aux spécialistes des différents domaines défrichés et qui peuvent apporter les éclairages nécessaires à une meilleure compréhension de ce pays riche par sa complexité. Chebel a voulu un livre qui lui ressemble, mais ressemble-t-il à son sujet ?


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