La chambre d'accusation a confirmé les décisions du juge d'instruction contre quatre douaniers du service fret de l'aéroport d'Alger et cinq civils, dont un transitaire. Les mis en cause sont poursuivis par le tribunal d'El Harrach pour «corruption, abus de fonction, faux et usage de faux». La chambre d'accusation près la cour d'Alger a rendu, tard dans la journée de dimanche, son délibéré relatif à l'affaire qui a éclaboussé, il y a deux semaines, les douaniers du service fret de l'aéroport d'Alger. Neuf personnes, dont quatre douaniers, avaient été inculpées par le parquet d'El Harrach, et contre lesquelles ce dernier a requis le mandat de dépôt. Il s'agit en fait, d'une affaire d'un faux badge avec lequel, un civil aurait franchi sans aucune difficulté la zone dite de sécurité, située non loin de la piste d'atterrissage. De ce fait, le parquet a convoqué le directeur régional, le directeur technique, le chef du bureau du contentieux et son adjoint, le divisionnaire chargé du fret, l'inspecteur principal de brigade, le chef de la brigade commerciale ainsi que son adjoint, le receveur et un officier de brigade, ainsi que cinq civils, dont un transitaire et deux de ses agents. Déférés au juge d'instruction, le transitaire a été placé sous mandat de dépôt, alors que quatre douaniers, le directeur régional, le directeur technique, le receveur et le chef du bureau du contentieux, ont été mis sous contrôle judiciaire, et le reste des mis en cause maintenus en liberté. Les chefs d'inculpation retenus sont entre autres «abus de fonction, corruption, faux et usage de faux». Abus de confiance et corruption Dimanche dernier, l'affaire a été examinée par la chambre d'accusation près la cour d'Alger, laquelle a confirmé les décisions du juge d'instruction. L'affaire, faut-il le rappeler, remonte à près de trois mois, lorsqu'un agent qui travaillait pour un bureau de transit a été interpellé par un douanier dans la zone de sécurité du service fret de l'aéroport d'Alger, muni d'un faux badge. Pour arriver à une telle zone, l'agent avait franchi trois postes de contrôle sans qu'il n'ait été repéré par les services de sécurité. Une défaillance qui n'a pas connu, dans l'immédiat, les suites qui s'imposent, puisque le dossier avait fait le tour des services des douanes avant de finir dans celui du régional, où il y est resté pendant plus d'un mois. Une note du directeur général, réclamant des informations sur cette affaire, a suscité l'ouverture d'une enquête interne qui a abouti à une plainte auprès du procureur d'El Harrach et la suspension, par le directeur général des Douanes, du transitaire signée. Les auditions font boule de neige, puisque de nombreux douaniers, du plus haut responsable jusqu'au dernier agent, sont convoqués au parquet d'El Harrach.