Pour les expulsions, les Algériens comptent le nombre le plus faible, la majorité reçoit seulement un ordre de quitter le territoire et ne le respecte évidemment pas, selon des ONG. Sur les 110 nationalités représentées derrière les barreaux des établissements pénitentiaires belges, les Algériens ont, de 2008 à fin 2011, toujours occupé la deuxième place, après les Marocains, a fait ressortir une étude démographique d'Itinera Institute, dont une copie a été transmise à notre rédaction. Excepté les maisons de peine, exclusivement réservées aux condamnés de longue durée, cette étude a ciblé l'ensemble des prisons existant sur le territoire belge où, à fin de 2009 – les dernières statistiques officielles datant de cette année – ont dénombré 10 553 détenus. Bien triste est le signal envoyé par ce très peu glorieux palmarès : au sein de la population carcérale belge où la communauté musulmane est estimée à 16%, nos compatriotes en représentent 5,4%. Ils se situent juste derrière les Marocains dont la proportion s'élève à 10,7% de l'ensemble des détenus, soit une moyenne de 1 175 détenus sur l'année 2011. Viennent après les Roumains (2,7%), les Français (2%), les Néerlandais (2%), les Italiens (1,7%), les Turcs (1,6%) et les Congolais de la RDC (1%), relève la même étude. S'appuyant sur le rapport annuel de 2011 émanant de l'administration pénitentiaire du royaume, les auteurs de l'étude statistique estiment que les prisons belges hébergent, au total, 44,2% d'étrangers, les détenus nationaux étant au nombre de 6051 à la fin de 2009. Ainsi, le taux de criminalité semble se répandre de manière de plus en plus inquiétante auprès des populations migrantes, alors que chez les Belges, la tendance est toujours à la baisse. En 2011, ces derniers représentaient 55,8% des détenus, contre 57,3% en 2010, 57,4% en 2009 et 57,6% en 2008, indiquent les chercheurs d'Itinera Institute de Bruxelles, un think tank indépendant fondé en 2006 par un panel d'experts dans les domaines économique et migratoire notamment. S'agissant des évasions, la Belgique figure parmi les pays européens où le taux reste l'un des plus faibles. En témoignent les seuls 166 cas dénombrés entre 2007 et 2011, dont 111 étaient l'œuvre de détenus belges. Dans la petite comme dans la grande délinquance, les migrants illégaux seraient à l'origine de l'évolution du nombre de détenus dans les prisons belges, ont, de leur côté, observé des parlementaires belges. Sans avenir, ils se sont spécialisés dans les vols à la tire et les agressions pour s'assurer de quoi vivre. De 2007 à 2011, quelque 1442 d'entre eux ont été interpellés lors des opérations de contrôle menées par la police dans les stations de métro, la plupart à Bruxelles et Anvers. Toutefois, seuls 8% de ceux appréhendés sont placés dans les centres d'enfermement pour être ensuite expulsés. En termes relatifs (expulsions), parmi les illégaux Nord-Africains, les Algériens comptent le nombre le plus faible, la majorité reçoit seulement un ordre de quitter le territoire et ne le respecte évidemment pas, ont constaté, pour leur part, des ONG de défense des droits des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés. D'où l'appel de nombre de parlementaires belges à la mise en œuvre de mesures plus strictes, un ordre de quitter le territoire lors de la première infraction et un rapatriement forcé dès la seconde infraction.