«Le blocage dans l'approbation des marchés publics présentant un intérêt pour la collectivité contribue à la régression du nombre de projets concrétisés», dira M. Boudaoud, président de l'Union des entrepreneurs en bâtiment. Les membres du bureau de l'Union des entrepreneurs en bâtiments, travaux publics, hydraulique et bureaux d'études sont en colère contre l'administration locale. Réunis hier, ils ont dénoncé énergiquement ce qu'ils appellent «les abus de l'administration», notamment le blocage et les lenteurs dans l'approbation des marchés publics soumis au comité des marchés. Le blocage serait aussi, selon eux, l'œuvre du contrôleur financier et du trésorier de wilaya qui refusent de les recevoir en audience pour discuter de leurs problèmes dans un esprit de dialogue et de concertation. Le rapporteur du comité des marchés est principalement visé par les accusations puisque, toujours selon eux, celui-ci prend la liberté d'émettre une foule de réserves lors de l'étude du marché. Aussitôt ces réserves levées, affirment-ils, d'autres motifs de rejet réapparaissent de nouveau sans aucune explication, conduisant à des lenteurs bureaucratiques qui peuvent durer plus de deux ans. M. Boudaoud, le président de l'Union, estime pour sa part que le blocage signalé dans certains marchés dont la valeur financière est estimée entre 300 et 400 millions de DA, contribue à la régression du nombre de projets concrétisés à travers la wilaya. Un autre phénomène est apparu dans le milieu des opérateurs économiques : c'est celui, ajoute-t-il, de nouveaux entrepreneurs «voraces» qualifiés de casseurs des prix. Et de citer à l'appui l'exemple de la construction d'un lycée évaluée à 250 millions de DA mais l'ouvrage est attribué au moins disant, en deçà de sa valeur réelle, à un nouvel entrepreneur sans pour autant citer un cas précis et localisé ! Une telle situation ne manquerait pas de se répercuter inévitablement sur la qualité de l'ouvrage livré, affirme encore le bureau de l'Union. Il déplore que les enveloppes budgétaires allouées à la réalisation de nombreux projets pour la wilaya tombent finalement en exercice clos en fin d'année. Mais selon une source autorisée de l'administration locale qui a tenu à garder l'anonymat, ces accusations sont rejetées en bloc. «Au contraire, les responsables de la wilaya n'ont cessé d'accorder des audiences aux entrepreneurs et aux maîtres des ouvrages. Le comité des marchés travaille dans la transparence totale en approuvant, rejetant ou en différant les marchés qui font l'objet de rejets motivés selon la réglementation en vigueur», apprend-on. La même source ajoute que depuis l'installation du nouvel exécutif de wilaya en octobre 2010, le comité des marchés a fait approuver plus de 1 259, entre marchés, avenants et cahiers des charges après un gel de plus d'un an et demi. Un record dans les annales de l'approbation des marchés publics, souligne la même source. Toujours selon cette dernière, l'administration locale va incessamment engager une réflexion sur les réserves décriées et émises lors de l'étude des marchés conformément à la loi.