Territoire exigu d'une superficie de 99 538 km2, dépourvu de richesses naturelles et abritant près de 50 millions d'habitants, la Corée du Sud est aujourd'hui l'un des cinq dragons asiatiques (à ne pas confondre avec les 5 tigres asiatiques). Basée sur le développement des chaebols (grands conglomérats), une main-d'œuvre bon marché et une politique d'investissement tous azimuts, la reconstruction de la Corée depuis la guerre a été spectaculaire. Sur les trente dernières années, le PIB affiche une croissance moyenne annuelle de 7% et passe de 9 milliards de dollars en 1970 (274 dollars par habitant) à 680 milliards de dollars en 2004 (14 162 dollars par habitant). La Corée, membre de l'OCDE depuis 1996, ambitionne d'atteindre un PIB par habitant de 20 000 USD d'ici à 2010. En 2004, selon les premières estimations, la Corée est la 10e économie mondiale (11e en 2003), derrière l'Espagne et le Canada, devant le Mexique et l'Inde. La Corée est par ailleurs le pays d'Asie qui a le mieux relevé les défis de la crise financière de 1997. En 2004, la Corée du Sud est devenue le 12e exportateur mondial (2,8% des exportations mondiales avec 254 milliards de dollars) et 13e importateur mondial. Le pays est aussi le 1er constructeur mondial de navires, totalisant 8,319 millions de CGT (compensated gross tons) en 2004, devant le Japon qu'elle a dépassé en 2002. La Corée assure 34% de la production mondiale de navires en 2004. La Corée est le 6e constructeur mondial de véhicules automobiles avec 3,5 millions de véhicules produits en 2004 (soit 5,4% de la production mondiale), derrière la France (3,7 millions d'unités). La Chine (4e avec 5,1 millions d'unités produites, soit 7,9% de la production mondiale) a dépassé la Corée en 2002. La Corée est par ailleurs le 5e producteur mondial d'acier en 2004, avec 47,5 millions de tonnes (4,5% de la production mondiale). La Corée est le 4e producteur mondial de produits électroniques avec une valeur de production de 90,3 Mds USD en 2004 devant l'Allemagne (64,5 Mds USD). La Corée présente enfin le 3e taux d'utilisation d'Internet au monde (61% de la population). 6e en 2000, elle a depuis lors dépassé les Etats-Unis, le Canada et la Norvège dans ce classement. Elle occupe par ailleurs la 30e place en termes de taux d'utilisation de téléphones portables (70% de la population). Ayant fait le choix d'un modèle d'économie extravertie, la Corée du Sud a diversifié ses partenariats commerciaux. Elle a ainsi annoncé qu'elle était devenue, en 2005, le deuxième fournisseur de la Chine : ses exportations à destination de la Chine ont atteint 76,8 milliards d'euros (en hausse de 23,5 %), dépassant pour la première fois celles de Taiwan (74,6 milliards d'euros) et de l'Union européenne (73,6 milliards d'euros), derrière le Japon (100,5 milliards d'euros). En 2004, la Chine était devenue la première destination des exportations sud-coréennes, devançant les Etats-Unis. La dette externe publique et privée de la Corée (167 milliards de dollars au troisième trimestre 2004, soit 25% du PIB) reste inférieure à ses actifs externes (268 Mds US à la même date). La dette externe publique et privée de court terme (53 Mds USD au troisième trimestre 2004) est couverte 4,4 fois par les actifs externes de court terme. Les réserves internationales sud-coréennes (202 Mds USD à février 2005), quatrièmes réserves mondiales derrière celles du Japon, de la Chine et de Taiwan, couvrent 11 mois d'importation. Dans le cadre du traitement de la crise asiatique, un plan de soutien public bi et multilatéral permettant la mobilisation de plus de 58 Mds USD en faveur de la Corée avait été élaboré fin 1997. Il comprenait notamment une facilité de réserve supplémentaire du FMI, d'un montant total de 21 Mds USD pour 1997-2000, des prêts de la Banque mondiale (10 Mds USD), de la Banque asiatique de développement (4 Mds USD) et des bailleurs bilatéraux (aucune ligne bilatérale n'a été activée). La Corée a remboursé au FMI par anticipation la totalité des prêts accordés au titre de la facilité de réserve supplémentaire et le remboursement des autres encours (Banque mondiale, BAD) se poursuit régulièrement.
