Béjaïa promet du spectacle plein les yeux à l'occasion de la 4e édition du Festival international du théâtre, qui aura lieu du 29 octobre au 5 novembre prochain. Délocalisé l'année dernière vers Béjaïa, sans son commissariat resté algérois, le festival s'installe désormais dans la capitale de la Soummam et se met sous l'égide d'un commissariat local que préside Omar Fetmouche, l'infatigable directeur du Théâtre régional (TRB) Malek Bouguermouh de Béjaïa. Dix-sept pays ont confirmé leur participation, dont le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Togo et la RASD, pour la première fois aux côtés des Egyptiens, Français, Guinéens, Italiens, Libanais, Espagnols, Marocains et Tunisiens. Cette 4e édition se propose de mettre sur scène de nouveaux concepts. «Un spectacle sera donné exclusivement par des non-voyants et le public sera installé dans des conditions spéciales», annonce Omar Fetmouche, qui se retient de dévoiler tout, si ce n'est que «la fête sera partout». Des spectacles de contes seront donnés quotidiennement par plus de 16 conteurs de différentes nationalités, dans une multitude d'espaces, notamment des cafés, lycées, universités, musées et sur les hauteurs même du mont Gouraya. Au chapitre aussi de l'innovation et comme pour inoculer le spectacle d'un peu des rêves des Mille et Une Nuits, quatre «carrosses magiques» sèmeront la joie à travers des récréations théâtrales dans des écoles. L'innovation veut aussi que le théâtre aille vers le public. Une façon de contourner la crise du public que subissent les planches «de par le monde», précise Omar Fetmouche. «Le théâtre retournera à la rue», promet le commissaire du festival lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Les Hammadites, de Tichy. Le programme est riche et innovant. Vingt représentations par jour : monodrames, spectacles, lecture de pièces théâtrales, ateliers, colloque… Le festival s'étendra aux communes de la wilaya (Amizour, Tazmalt, Akbou, Tichy, Bordj Mira et Timezrit) et aussi aux théâtres de Tizi Ouzou et de Batna, ainsi qu'au TNA, la salle El Mougar et l'Ismas. Le «Théâtre de l'Autre» se propose comme espace d'expression théâtrale pour apprécier la vision de l'Algérie qu'auront à présenter des hommes et femmes de théâtre algériens, établis en France et en Belgique. La thématique est mise au diapason du cinquantenaire de l'indépendance de notre pays, avec un programme spécial, veillée du 1er Novembre et un hommage à la troupe théâtrale du FLN. En parallèle, un programme littéraire rendra hommage aussi à Mouloud Feraoun, Anne Guerki et Cherif Khedam à travers des communications qui présenteront le roman et la poésie comme «hôtes du théâtre». «Théâtre, révolution et engagement» sera le thème d'un colloque scientifique qui réunira une pléiade de participants. Kadour Naïmi planche ces jours-ci sur le spectacle d'ouverture que l'on veut à la hauteur de cet événement, qui fera de Béjaïa, à l'avenir, un rendez-vous international incontournable du théâtre.
