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Rupert Murdoch, la face cachée de l'empire
Ces magnats des médias qui nous manipulent
Publié dans El Watan le 23 - 03 - 2006

Murdoch, Turner et Maxwell figurent parmi les individus privés dont l'influence sur les politiques et sur les opinions en Occident est la plus importante depuis fort longtemps.
Ils ont tous les trois bâti des empires médiatiques qui leur permettent de peser sur les grandes décisions des dirigeants des super puissances. Mais ils sont restés à l'écart de la carrière politique, préférant manipuler durablement les grands de ce monde, plutôt que de se servir de leur puissance pour accéder directement au pouvoir. Seul Silvio Berlusconi a choisi d'utiliser ses chaînes TV et ses journaux du groupe Mediaset pour accéder à la plus haute marche de l'exécutif italien. L'histoire nous dira rapidement s'il a eu raison ou tort de sortir de l'ombre. Il y a bien sûr leurs équivalents dans les pays du Golfe avec en particulier Cheikh Walid pour l'Arabie Saoudite et Cheikh Saleh pour les Emirats. La comparaison reste toutefois difficile à établir, tant les enjeux et les intérêts différent. Les objectifs aussi, si on les oppose à ceux d'un Rupert Murdoch. Ce dernier se considère lui-même comme un boucanier dans le marché global des médias. Pour lui, toute régulation n'est qu'une tentative des Etats de réduire l'expansion de son empire médiatique. Il ne reconnaît ni règles ni frontières et rêve de conquérir le monde entier. Ce qui explique le jugement de Ted Turner, fondateur de CNN et à ce titre longtemps rival du magnat australo américain des médias : Selon lui, « Rupert Murdoch est l'homme le plus dangereux du monde. » Il va de soi que Ted Turner ne fait pas référence aux opinions politiques de son rival, mais à la voracité d'un concurrent qui menace de tout avaler. Dire que cet Australien né d'un père déjà patron de presse s'était signalé lors de son adolescence et au cours de ses études à Oxford par des penchants... marxistes ! A la mort de son père, il retourne en Australie pour gérer le groupe de presse familial, puis revient à Londres pour apprendre à Fleet Street le vrai journaliste, celui de la concurrence et des parts de marché. Il utilisera les enseignements pour racheter de nouveaux journaux avant de découvrir au milieu des années 1950 les enjeux de la télévision. Peu à peu, son aura grandit et on le retrouve bientôt lors des élections australiennes du début des années 1970, derrière le candidat Whitlam qui, une fois devenu Premier ministre, s'irrite des prétentions de son protecteur médiatique devenu trop encombrant. En 1975, Murdoch soutient un candidat plus conservateur et ses journalistes reçoivent des directives strictes, les contrevenants étant vite évincés. Son poulain gagne les élections, mais Murdoch a montré enfin son vrai visage : celui d'un magnat capable de toutes les vilenies pour contrôler l'homme au pouvoir. Mais Murdoch rêve de conquérir Fleet Street et il se retrouve en concurrence avec Robert Maxwell pour le contrôle de News of the World, un hebdomadaire tirant à six millions d'exemplaires. Pour faire tomber le journal dans son escarcelle, il promet à la famille un gentlemen agreement qu'il va vite briser au risque de se faire traiter de menteur. Réputation qu'il va traîner pour la suite de sa carrière de requin des médias. Il rachète le Sun qui perdait beaucoup d'argent et dont les propriétaires voulaient se débarrasser. Le tabloïd devenu célèbre pour ses pin up en page trois, passa vite de 1 à 4 millions d'exemplaires. Puis se fut le tour du très sérieux Times de devenir la proie de Murdoch. Ce dernier devient Américain en 1987 et peut enfin acheter un des studios d'Hollywood. Il achète un réseau de chaînes de télévision pour supporter son projet. Les conservateurs américains se plaignaient que la télévision corrompait le goût des spectateurs, mais n'hésitent pas à accorder l'autorisation pour créer le réseau Fox. Murdoch introduit dans la TV les pires des modèles qu'il a développés dans ses tabloïds : le sexe, le voyeurisme, la publicité la plus racoleuse et surtout les reality shows. En ce sens, Murdoch est un innovateur. C'est sans doute à lui que les citoyens de bien des pays, dont l'Algérie, ont depuis dix ans la plus mauvaise télé que leurs cauchemars peuvent envisager. Il nous manipule donc tous et formate notre goût aux quatre coins de la planète. Les grands réseaux de télévisions américaines comme CBS et NBC ont bien essayé de stopper l'ascension du magnat, mais peine perdue. Avec l'acquisition de son groupe Star Satellite, Murdoch allait devenir l'homme que les conservateurs de tout poil voulaient fréquenter. Après Fox aux Etats-Unis, il crée VOX en Allemagne et prend le contrôle de nombreuses chaînes en Amérique latine. La filiale asiatique Star Group s'est implantée dans de nouveaux pays et couvre de vastes territoires, du Pakistan au Japon. Sur le continent européen, c'est en Italie que Murdoch a fait la plus forte progression. Profitant de la déroute de Vivendi et de Canal Plus, il a pu acheter dans de bonnes conditions la chaîne payante Telepiù, dont la fusion avec sa propre chaîne Stream a donné naissance en juillet 2003 à Sky Italia (2,3 millions d'abonnés). Il y a donc un nouveau partage du marché des télévisions commerciales, entre les chaînes payantes de Murdoch et les chaînes hertziennes de Mediaset dépendant de Berlusconi. Devant cette voracité et sur injonction de Bruxelles, Murdoch a dû céder deux chaînes hertziennes italiennes. L'acheteur est un proche, Tarak Ben Ammar, déjà en affaires auparavant avec Murdoch ainsi qu'avec Berlusconi ; Ben Ammar crée un réseau numérique dans lequel TF1 prend 49% et lance avec lui une chaîne sportive, Sport Italia. Le plus étrange est que Murdoch doit plus de huit milliards de dollars à 146 banques, sans jamais tomber. Premier opérateur mondial de télévision payante, présent sur tous les continents sauf l'Afrique avec environ 130 millions d'abonnés dans le monde, la prospérité de son groupe est fondée sur les réseaux TV payants, sur la puissance de ses chaînes américaines et (pour le moment) sur ses activités cinéma. Fort de cet empire, Murdoch soutient les plus grands politiques : Mme Thatcher dont il a pour le moins soutenu la politique belliciste aux Malouines et Ronald Reagan aux USA. Aujourd'hui, ces chaînes américaines (dont Fox News, devenue la plus suivie des chaînes d'information continue) constituent d'indéfectibles soutiens aux conservateurs pro-Bush. On se souvient du rôle qu'il a joué dans le déclenchement de la guerre contre l'Irak et le soutien qu'il a apporté pour étayer les mensonges de l'équipe Bush/Cheney. Mécène de l'ultra libéralisme mondial, Murdoch est un exemple vivant de cette dérive fascisante qui crée une claire distinction entre les empires médiatiques et le journalisme respectable. Il a démontré qu'on pouvait avec des journaux et des réseaux télévisuels formater l'esprit des consommateurs et pousser les maîtres du monde à aller en guerre pour alimenter les carnets de commande des groupes militaro-industriels.

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