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juste un mot : le maître et l'élève
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Publié dans El Watan le 29 - 11 - 2012

Kamel Hamadi, auteur-compositeur talentueux et prolifique, a été fortement marqué, et nous le comprenons, par cette histoire qu'il nous a racontée un jour, histoire vécue avec le maître Hadj M'hamed El Anka. Il disait que son expérience avec l'Hadj, au début de sa carrière, l'avait durablement marqué. El Anka, déjà vedette reconnue, avait découvert ce jeune poète, tout à la fois timide et audacieux, dans les studios de la Radio d'Alger, au cours d'émissions en langues arabe et kabyle, auxquelles ce dernier participait. Il lui avait fait une telle impression qu'un jour, à la fin d'une émission, il l'avait interpellé pour lui dire ceci : «Je pense que tu as vraiment trouvé ta vocation. Tu es un poète authentique et je te conseille de continuer sur cette voie. Tu réussiras, j'en suis certain.»
Bouleversé, Kamel se souvient qu'il n'avait pas su trouver les mots justes pour remercier cet homme qu'il admirait tant. A partir de là, l'Hadj prit l'habitude d'écouter régulièrement le jeune homme et ne quittait jamais le studio avant d'avoir assisté à sa prestation. Une autre fois, l'Hadj l'aborda et lui demanda s'il connaissait la chanson Ya Abi Ya Abi, Kamel lui répondit qu'il lui était arrivé de l'entendre. Le maître lui apprit alors que c'était son fils Mustapha qui l'avait chantée à partir de Paris et qu'elle lui était destinée. Il ajouta : «Quand l'occasion se présentera, écoute-la avec attention, car j'aurai quelque chose à te demander.» Notre jeune poète se mit aussitôt au travail avec ardeur. Quelques jours plus tard, ayant acquis un peu d'assurance, c'est lui qui aborda El Anka et d'un seul jet il lui dit : «J'ai beaucoup écouté la chanson dont vous m'avez parlé, et maintenant je la connais par cœur. Elle me plaît vraiment. Vous pouvez me demander tout ce que vous voulez. Je serais tellement heureux de faire quelque chose avec vous.»
Attendri, l'Hadj lui donna rendez-vous à son café favori, tout en le prévenant qu'ils allaient s'engager dans un travail sérieux qui prendrait du temps. Au café Tlemçani où il se sentait chez lui, l'Hadj, très à l'aise et décontracté, expliqua au jeune homme qu'il aimerait répondre à son fils et qu'il avait donc besoin d'un texte. Quant à la musique, ils la composeraient ensemble. Nous pouvons aisément imaginer la joie et la fierté qu'éprouva Kamel Hamadi quand, au moment de se quitter, El Anka lui dit : «J'ai une totale confiance en toi, je suis certain que tu vas écrire quelque chose de très beau.»
Kamel travailla sans relâche et put en un temps record écrire un texte poétique en quatre parties qui émerveilla l'Hadj. Puis, tous deux conjuguèrent leurs efforts pour composer une musique tout à fait adaptée au texte. Et c'est ainsi qu'ils donnèrent naissance à la magnifique chanson Ami âzizen, véritable chef-d'œuvre de la musique chaâbie. Cette mélodie, interprétée par Hadj M'hamed El Anka, fit pleurer des milliers et des milliers d'Algériens des deux côtés de la Méditerranée. Le maître lui-même versa des larmes. C'est Kamel Hamadi qui nous l'apprend. Voilà ce qu'il dit : «Par reconnaissance et sympathie, El Anka m'avait invité à l'enregistrement de la chanson dans les studios Dounia, très en vogue à l'époque. Cela se passait à l'hôtel Aletti, palace d'Alger fort réputé au début des années cinquante. L'organisation était parfaite. Le matériel et l'orchestre étaient en place. Les invités, fins connaisseurs et mélomanes, attendaient le maître. El Anka entama la chanson dans un climat solennel, chargé d'émotion. L'assistance était captivée. Au deuxième couplet, lorsque le père avoue humblement qu'il ne comprend pas l'exil de son fils, l'Hadj baissa la tête et, posant son mandole sur ses genoux, essuya furtivement les larmes qui coulaient sur ses joues.»
Très ému à l'évocation de ce moment, Kamel avoue : «Je ne peux effacer le souvenir de cet instant qui m'habite encore aujourd'hui. Il est aussi fort que celui que j'ai vécu lorsque j'ai rencontré pour la première fois mon épouse, l'artiste Nora.» Ces belles paroles de Kamel Hamadi pourraient conclure ce texte. Nous y ajouterons seulement un avis, celui de l'auditeur que nous sommes, pour dire qu'à chaque fois que nous écoutons El Anka interpréter Ami âzizen, on est frappé par la qualité de son élocution, de sa diction. Au-delà de l'émotion unique qu'il provoque en nous, il nous fait aussi apprécier la richesse et la profondeur de cette langue ancestrale, la langue kabyle, notre langue.


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