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Aberkane sort le FFS de son ghetto
Le parti d'Aït Ahmed met un pied à l'Est du pays
Publié dans El Watan le 01 - 12 - 2012

C'est un vote historique pour la population du Khroub. Grâce au Pr Aberkane, l'APC change de main et le FFS met fin au règne absolu du FLN dans la deuxième commune de Constantine.
C'est la première fois qu'un parti de la famille démocratique l'emporte devant les partis nationalistes et islamistes dans la région. Un exploit à inscrire sur le compte du choix tactique de la personnalité qui a conduit la liste locale. Avec 11 sièges sur les 33 mis en jeu, le FFS remporte une maigre victoire devant le FLN qui en a décroché 10, suivis par le RND alors que les islamistes seront absents au sein de l'assemblée. La participation est demeurée faible, certes, mais ce scrutin livre des enseignements précieux pour l'avenir. Si le Pr Abdelhamid Aberkane a accepté la mission, c'est que forcement des décantations ont été opérée.
Il s'agit de sortir le FFS de son ghetto kabyle et de montrer la voie aux partis démocratiques qui veulent prendre le pouvoir par les urnes.Qu'est-ce qui a motivé la décision de l'ancien ministre de la Santé de quitter sa famille originaire du FLN pour porter les couleurs du parti d'Aït Ahmed ? Avant de répondre, retour d'abord sur une journée pas comme les autres. 10h45, c'est le branle-bas de combat au minuscule QG du FFS, situé au cœur de la ville. Le portable collé à l'oreille, Tahar Ghodbane, n°2 sur la liste APC, demande des détails au superviseur placé au niveau du centre de vote du technicum.
La fraude a commencé, selon les militants qui paniquent. En effet, dans cet établissement, environ 500 soldats de l'ANP ont été acheminés par bus pour voter, alors qu'ils ne sont pas résidents de la commune. Ils ont aussi eu des consignes pour voter en faveur du FLN et du RND. Le fait est signalé à la commission locale de surveillance des élections, mais la crainte n'est que plus grande pour la suite des événements. Dans les bureaux réservés aux hommes dans ce centre, les craintes sont confirmées, puisque le FFS ne vient que troisième.
Tout le monde semble conscient de «l'hérésie» de venir défier le FLN et le RND dans leur bastion. Le pas est osé, mais l'espoir est permis, tente de rassurer une présidente d'association, première femme sur la liste.
Atout majeur
Des hommes viennent s'enquérir de l'évolution de la situation. Les va-et-vient sont incessants, la fougue l'emporte parfois sur l'organisation comme dans un joyeux bordel, mais la situation est maitrisée. Les cadres qui mènent l'opération semblent connaître le terrain et profiter de leurs expériences professionnelles. Les premiers, notamment, ont tous occupé des postes de cadres gestionnaires dans des sociétés importantes. Selon Tahar Ghodbane, le FFS profite aussi de la division au sein du FLN local et la condamnation une semaine auparavant de la tête de liste RND (maire adjoint sortant), pour passation frauduleuse de marché. «Nos chances sont minimes, mais nous sommes un sérieux outsider», confirme le Pr Aberkane qui vient nous rencontrer dans un café transformé en siège de campagne, emmitouflé dans sa légendaire «kachabia».
Aberkane a eu toute la marge de manœuvre pour choisir les hommes et les femmes de sa liste. Le FFS ne pouvait dire non, n'ayant aucun ancrage au sein de la population du Khroub. Le parti d'Aït Ahmed n'avait aucune chance dans cette contrée, n'était le nom de la tête de liste, l'atout majeur qui a fait la différence et offert au FFS sa première APC à l'est du pays.
Il s'agit du transfuge le plus célèbre de ce rendez-vous électoral. A 67 ans, il n'est pas de coutume de changer de famille politique, surtout quand l'on a occupé des fonctions-clés dans la pyramide du pouvoir. Mais le rapport de ce médecin avec sa petite ville du Khroub et son engagement au service du développement humain l'éloignent du dogme politique. Son parcours en témoigne d'ailleurs. Aberkane avait conduit la liste FLN en 1990, au moment où peu avaient le courage de se présenter contre le FIS. L'échec était cuisant, mais en 1997, il réussit à remporter l'élection locale face au nouveau chouchou du pouvoir, le RND, après une dure bataille juridique contre la fraude et une lettre décisive adressée au président Liamine Zeroual. Il a aussi été recteur d'université, ministre de la Santé et sénateur du tiers présidentiel. «J'ai divorcé avec le FLN, mais pas avec les citoyens.»
Ceci dit, Aberkane n'a jamais fait partie des instances organiques du parti, sauf du temps d'Ali Benflis, lequel l'a placé au sein du comité central. Structure qu'il quittera de son gré. «Quand j'ai constaté que les pratiques dominantes allaient contre mes principes et que certains faisaient usage de dobermans pour prendre le pouvoir au sein du parti, j'ai démissionné», affirme notre interlocuteur pour qui «le FLN est devenu négatif aux plans local et national».
Son attitude irrévérencieuse envers les nouveaux maîtres de l'ex-parti unique lui a valu la quarantaine. D'ailleurs, le FLN l'a ignoré. Pendant les législatives et pour les locales de cette année, une chance pour d'autres formations politiques qui n'ont pas hésité à venir frapper à sa porte. «J'ai refusé une première fois pour les législatives, mais là et après réflexion, j'ai accepté de rejoindre le FFS. Je considère cette sollicitation comme une ouverture de la part de ce parti et c'est une occasion pour le faire sortir de son ghetto.» Le Pr change-t-il de doctrine ? «La ligne du FFS correspond à ma manière de voir les choses, l'action sociale surtout. J'ai toujours œuvré dans le sens du développement humain et je reste attaché à cette conduite. J'ai divorcé avec le FLN, mais pas avec les citoyens.»
A ce moment de l'entretien, un homme très vieux vient saluer Aberkane et s'enquérir de la situation. «C'est Tayeb qu'on appelle Kebba. C'est un des premiers qui ont déclenché le 1er Novembre et aussi le premier maire du Khroub», nous dit notre hôte. «3% de participation seulement à 10h, voilà l'effet Aberkane», plaisante-t-il encore. Quid de son rapport avec son nouveau parti ? «Je ne deviens pas encore un militant organique du FFS, je ne suis pas un professionnel de la politique», précise-t-il. Malgré les budgets colossaux, la ville de Chihani Bachir est dans un état lamentable. Les élus FFS ont du pain sur la planche et la tâche s'annonce ardue, d'autant qu'ils devront partager le pouvoir au sein de l'assemblée. La population a retrouvé son professeur et pour cinq ans à croire sa promesse de ne pas briguer un siège au Sénat. Le FFS, quant à lui, existe désormais au Khroub et pose un pied à Constantine et à l'Est
algérien.


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