Au cours de la saison 2011-2012, une discussion à bâtons rompus concernant les problèmes de certificats médicaux d'aptitude, avec mon confrère le Dr Khelil Hammoum, président de la Ligue de football de wilaya, a pu se poursuivre dans les faits et aller bien plus loin, pour aboutir, à l'occasion de la magnifique cérémonie de remise des trophées, à une promesse mutuelle d'organiser les examens d'aptitude des joueurs des clubs affiliés selon les normes en vigueur. Des nouvelles normes élevées au niveau des ambitions de la LWFA et du Centre médical d'excellence FIFA : mieux protéger la santé des joueurs en minimisant les risques d'arrêt cardiaque et/ou de mort subite lors des entraînements ou des matches. Une convention sur des bases simples et efficaces a donc été signée par les deux institutions par laquelle il a été entendu que tous les joueurs des clubs de la LFWA, toutes catégories confondues, allaient bénéficier d'un examen médical dans le but de leur octroyer un véritable Certificat de non-contre-indication (CNCI) à la pratique du football en compétition. En quoi consiste cet examen médical, considéré comme un PCMA* de base ? En fait, nous n'avons fait que suivre les directives des plus hautes autorités mondiales en cardiologie, qui ont adopté une sorte de consensus. Ces directives en matière de CNCI ont été par ailleurs rappelées par le Professeur François Carré, de la Société européenne de cardiologie, lors de la séance dédiée à la cardiologie sportive du récent congrès maghrébin de cardiologie organisée à Alger le 16 novembre dernier et présidée par le Pr Mohamed Tahmi, secrétaire général de la Société algérienne de cardiologie. Au-delà des bilans biologiques (NFS**, glycémie, groupage), chaque joueur est soumis à trois examens, tous complémentaires et ayant tous les trois une même valeur pronostic : • Un interrogatoire sérieux portant sur les antécédents personnels et familiaux plutôt dirigé vers les problèmes liés à la sphère cardiaque. • Un examen clinique centré sur l'appareil cardiovasculaire. • Un électrocardiogramme à 12 dérivations, nécessairement lu et commenté par un spécialiste, expert en la matière. C'est l'analyse des résultats de ces trois examens qui permettra de prendre une décision immédiate de non-contre-indication ou d'inaptitude temporaire, voire permanente. Ainsi, pour l'exemple, un joueur pourra avoir un ECG*** et un examen clinique normaux et pourtant devoir subir d'autres examens (échocardiographie et/ou épreuve d'effort) si l'un de ses parents proches (fratrie, parents directs) est un cardiopathe connu ou est décédé par mort subite d'origine cardiaque. De même, la découverte d'un «souffle» lors de l'examen clinique nécessitera plus d'investigations, même si l'interrogatoire n'a retrouvé aucun antécédent particulier et si l'ECG s'est avéré tout à fait normal. Ce programme inédit est un véritable challenge. Il n'est pas simple à réaliser, surtout en raison de multiples petits obstacles liés à certaines habitudes et aux solutions de facilité parfois solidement ancrées. Mais, à ce jour, il s'avère parfaitement applicable et nous recevons régulièrement les éloges des joueurs, des dirigeants et aussi des parents dans l'immense majorité d'entre eux. Les quelques réticences à des décisions d'inaptitude, pourtant très rares et fort bien argumentées, ou à la demande d'examens complémentaires, ne sont certainement que les exceptions qui confirment la règle. Nous ne manquerons pas de faire une évaluation stricte sans concession aucune de tout le programme et d'en communiquer les éléments organisationnels et médicaux en temps utile. * Evaluation médicale précompétition ** Numération formule sanguine *** Electrocardiogramme
