Une des gravures les plus emblématiques du Tassili n'ajjer est sans conteste celle de la vache qui pleure, ou comme préfèrent l'appeler les scientifiques algériens les bovidés de Tigharghart. La fresque montre un petit troupeau de bovidés appelés zébus, espèce très répandue dans l'Afrique subsaharienne et qui existait dans la région il y a longtemps, dont seuls 18 subsistent à Ihrir. La légende raconte que ces bovidés ont versé des larmes, car ils ont trouvé leur habituel point d'eau asséché. La gravure est datée de plus de 7000 ans. «On raconte que ces vaches venaient pâturer dans le coin, et il y avait une guelta d'où elles s'abreuvaient. Pendant les périodes de sécheresse, il devenait rare de trouver de l'eau, d'où cette larme qui coule de l'œil de ces vaches. L'artiste a voulu immortaliser cette image en faisant cette gravure», explique Mohamed Beddiaf, DG de l'OPNT. M. Ambes, ancien responsable du Parc, note pour sa part que cette gravure emblématique du Tassili représente «sur le plan symbolique le début du mythe de fondation de la désertification du Tassili. C'est un processus qui a commencé il y a 140 000 ans et qui continue à toucher la région», dit-il.