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Les mariages mixtes à l'épreuve des religions
Les Algériennes au cœur du problème
Publié dans El Watan le 03 - 04 - 2006

Nous sommes allés à la rencontre de trois couples mixtes, expression impropre pour désigner une union entre deux personnes de différentes nationalités et/ou de religions. L'histoire de Samia et de Thierry commence en 1997. Samia venait tout juste de quitter l'Algérie pour des raisons de sécurité.
Elle fréquentait une association d'aide aux étrangers. « C'est là que j'ai connu Thierry. Je lui trouvais du charme mais il ne venait pas à mon esprit de vivre avec un Français. J'ai toujours vécu en Algérie, je ne connaissais aucun étranger avant mon exil ! J'étais toujours entourée de mes compatriotes. L'assiduité de Thierry a eu raison de toutes mes réticences. Et il y en avait. » Samia devait faire face à une désapprobation de ses parents. « Ils me reprochaient d'épouser un non-musulman. Devant mon intransigeance, ils m'ont demandé d'exiger de Thierry qu'il se convertisse à l'Islam. Il n'en était pas question ! » La famille de Thierry était moins hostile. Samia a été acceptée tout de suite. « Il venait d'une famille communiste, à la pointe de tous les combats. Pour eux, je représentais une richesse culturelle. Ils n'ont manqué aucune marche de solidarité pour l'Algérie. » Trois enfants et beaucoup de scènes de ménage plus tard, le couple est toujours aussi solide. « Notre relation s'est apaisée. On a su trouver un équilibre. Les premières années, tout malentendu prenait des proportions démesurées, amplifié par nos angoisses, par le poids de nos deux familles. On a su déminer le terrain. » Samia n'avoue pas qu'elle n'a pas encore pansé ses blessures. L'hostilité de ses parents ne s'est pas évaporée.
Dieu, l'amour et les enfants
Son père, très croyant, refuse toujours de la voir. « Il m'a fait dire par ma mère qu'il accueillerait bien mes enfants, mais que la porte de son domicile m'est fermée. Au téléphone, il cherche à parler aux enfants mais jamais à moi. De guerre lasse, j'ai refusé tous ses caprices. S'il veut parler à mes enfants, il doit parler d'abord à leur mère », s'emporte Samia. Le mariage mixte se construit parfois contre les traditions, contre les cultures d'origine. Nadia a trouvé l'homme de sa vie à la représentation d'une pièce de théâtre sur l'Algérie. « Je venais de sortir d'un mariage très difficile avec un blédard (Algérien venant du bled). Le divorce a mis trois ans à cause de sa mauvaise volonté. On s'était connus en Kabylie durant les vacances d'été. J'ai compris très vite qu'il ne s'est marié avec moi que pour avoir ses papiers, sa carte de résidence. Je me suis séparé de lui rapidement. Il avait refusé notre séparation tant que la préfecture ne lui délivrait pas ses papiers. C'était très dur moralement. Nicolas est arrivé dans ma vie au moment opportun. Il m'a réconcilié avec le genre humain, masculin. » De famille pieds-noirs, originaire d'Oran, Nicolas s'est intéressé très tôt à l'Algérie. « Mes parents ne parlaient que de l'Algérie, d'Oran surtout. Leurs amis étaient tous des anciens d'Algérie, comme ils disent. En quelque sorte, j'ai toujours vécu en Algérie, dans une Algérie fantasmée, figée. Politiquement, mes parents sont plutôt à droite, pas Algérie française, mais non loin non plus. Pour eux, me marier à une Arabe est la pire chose qui pouvait m'arriver, mais ils ont accepté très vite mon choix. Aujourd'hui, ils ne le regrettent pas. Ils en sont même fiers. Ils ont pu se rendre enfin à Oran en 2003, presque un demi-siècle après leur départ. Ils ont rendu visite à ma belle-famille en Kabylie. Tout s'est bien passé. Ils étaient heureux de leur voyage, de leur pèlerinage. » Au fait, la pièce de théâtre s'appelle le Babor d'Australie. La première crispation entre Nadia et Nicolas date du moment où il a fallu donner un prénom à leur fils. « Je ne voulais surtout pas d'un prénom gaulois. Cela aurait été trop difficile à porter. Je ne voulais pas non plus d'un prénom maghrébin trop marqué. On a trouvé un consensus : deux prénoms. » Akim (sans h) Christophe.
La croix et le croissant
Le mariage de Nadjet a duré près de trois ans. La religion a séparé les deux époux. Nadjet ne supporte plus de vivre coupée de sa famille. « Je pensais que je pouvais me construire toute seule, de fonder une famille à l'européenne. C'était un échec total. On ne se parlait plus avec mon mari. Il n'y a ni Ramadhan ni Aïd. C'était trop triste. Plus je m'intéressais à ma religion, plus il s'éloignait de moi. J'avais l'impression de n'avoir aucune racine. En plus, on n'arrivait pas à avoir des enfants. Cela nous aurait sûrement aidés à dépasser nos différends. L'isolement a eu raison de mon mariage. J'avais besoin de vivre autrement ma religion. Au début de notre mariage, il m'avait promis d'épouser l'Islam. Puis, il a changé d'avis. Au final, on ne partageait rien. On était des étrangers l'un pour l'autre. » Nadjet ne citera jamais le prénom de son ancien époux. Originaire de Noisy-le-Sec, banlieue parisienne, Nadjet a longtemps travaillé comme animatrice sociale. Elle est aujourd'hui à la recherche d'un emploi, toujours dans le social. Elle désire trouver un musulman pieux. « C'est important qu'il soit pratiquant. Je ne veux plus vivre avec quelqu'un sans religion. Et j'ai besoin que ma famille soit près de moi. » L'échec de son mariage a rendu Nadjet très méfiante vis-à-vis du mariage mixte. « Je ne pourrais plus tenter une nouvelle expérience avec un Français sauf s'il se convertit avant le mariage et observe scrupuleusement les règles de l'Islam. » Pour Nadia et Samia, le bonheur se trouve dans l'acceptation des différences. Un combat quotidien. « On n'a pas à choisir entre la croix et le croissant. Pourquoi ne pas prendre les deux. On ne va pas se forcer non plus à choisir entre le couscous et la choucroute ! J'aime les deux. En plus, les deux plats se ressemblent », tranche Samia. Une addition des différences.


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