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Ce que j'en dis : le Capital de Costa Gavras ou «l'ordre monétaire» dénudé
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Publié dans El Watan le 25 - 01 - 2013

Pour le cinéaste Costa Gavras, l'argent métamorphose les hommes. Il en montre un spécimen dans Le Capital en forçant quelque peu les traits.
Explorer le monde insondable de la finance internationale fut pour le cinéaste franco-grec, Costa Gavras, un véritable défi. Il fallait, pour lui, comprendre les mécanismes complexes et opaques de ce système qui, tout compte fait, mène le monde, avant de réaliser Le capital, sa dernière fiction projetée à Alger en décembre 2012 lors de la clôture du deuxième Festival international du cinéma d'Alger et des Journées du film engagé. «L'engagement est une liberté individuelle. Chacun a le droit de dire ce qu'il pense avec des images et une histoire. Je ne confonds pas l'engagement avec la militance», a soutenu Costa Gavras devant une salle archicomble. Et dans Le Capital, le cinéaste a tout dit, ou presque, de l'univers des banques et des fonds de pension.
Ceux qui, selon lui, concentrent le pouvoir dans son expression absolue. Il a choisi, pour camper le rôle du banquier cynique et ambitieux, Gad El Maleh. Un choix assez contestable puisque l'image de l'humoriste, de l'homme pas du tout sérieux, ne quitte pas l'esprit du spectateur. Ce spectateur qui a surconsommé du Gad depuis des années à la télévision. Le méchant Marc Tourneuil a du mal à entrer dans le costume de Gad El Maleh, l'humoriste. Pas convaincant donc. Mais il faut bien suivre Marc Tourneuil qui profite de la maladie de son président, celui de la banque Phénix, pour s'installer dans le fauteuil du patron, comme un empereur. Les actionnaires le nomment à ce poste pour tenter de le manipuler comme une marionnette, un jouet mou. «Nous aimons chasser en bande. Tu es le bienvenu», lui disent-ils.
Le système financier mondial n'est-il pas une immense forêt noire où l'on tire dans les feuillages pour avoir du gibier, de la bonne chair ? ! Marc Tourneuil «un homme jeune et talentueux, ce qui n'est pas incompatible», comme le soutient son patron, connaît déjà assez bien la chanson. Lui veut tout, le salaire aussi gonflé que ceux de la concurrence, le jet privé, l'appartement «gardé à vie», les bonus... L'éthique ? Ce n'est pas son affaire. Le maintien des postes d'emploi ? La courbe ascendante à la Bourse l'intéresse plus que le chômage. Et puis, il y a ces vieux actionnaires qui se dorent sous le soleil de Miami entourés de jeunes filles et qui tirent toutes les ficelles pour maintenir «l'ordre monétaire» sur la même ligne. Ils donnent des instructions au nouveau président de Phénix. Lui les répercute et tente de tirer son épingle du jeu.
L'argent est maître
Dans son univers, on parle de spéculation, de bénéfices, de stock-options, d'indices boursiers, de croissance, de crise, d'actions, de marché, de plan social, d'agents de notation, de crédits toxiques, du délit d'initié... La poésie du profit ! Marc Tourneuil se rappelle des propos des véritables décideurs : «L'argent est maître. Mieux tu le sers, mieux il te traite.» «L'argent ne dort jamais. Il faut le surveiller comme le lait sur le feu. Sinon, il se sauve et il faut licencier», dit Marc Tourneuil à son oncle communiste hostile aux délocalisations et aux réductions d'effectifs. Cela rappelle curieusement la fameuse expression du film Wall Street d'Oliver Stone. Une fiction autrement mieux structurée que Le Capital de Costa Gavras où l'on sent une forte volonté de présenter les banquiers, «ces petits monstres sympathiques», sous des traits hideux, repoussants, inhumains.
Le cinéaste défonce-t-il une grande porte ouverte ? C'est une impression que l'on peut avoir dans la mesure où le réalisateur de Z veut nous faire dire ce que nous savons déjà. Largement. Mais il le dit quand même. A charge au spectateur de le croire. Et il abuse de la caricature, du prêt-à-penser. Certains diront, tant mieux. Car «le système», très sophistiqué, n'autorise plus l'émergence d'expression artistique contemporaine pouvant remettre en panne son réacteur, contrer ses plans, le mettre sous les lumières crues du jour. Le cinéma ouvre les yeux. C'est connu. Mais que cela ne se fasse pas dans un territoire clôturé, limité à l'avance. Reste que Le Capital est, en dépit de tout, une fiction qui provoque la curiosité, invite à la recherche : mais quel est donc ce monde opaque où des hommes puissants font et défont l'économie de la planète, «prennent aux pauvres pour donner aux riches» ?
Costa Gavras, fidèle à ses principes d'homme de gauche, s'est permis de les dénuder, mais d'une manière assez brutale. Cela dit, le cinéaste continue de s'attaquer au «capitalisme sauvage» après Le couperet qui suit les traces marquées de sang du «serial killer social», celui qui tue ses concurrents à un poste d'emploi pour rester seul. «Cela fait longtemps que je voulais faire un film sur l'argent et son rôle en société. L'argent est un moyen de communication formidable, mais en même temps un moyen de corruption extraordinaire», a expliqué Costa Gavras lors de son passage à Alger en décembre 2012. Alger où l'on connaît bien ce que c'est la corruption par la circulation opaque de l'argent.


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