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Le MDS ou la politique du rejet permanent
Voyage à l'intérieur des partis
Publié dans El Watan le 10 - 04 - 2006

On a longtemps qualifié le Mouvement démocratique et social (MDS) de « cercle de réflexion » sans base militante ni assise populaire. On lui a souvent reproché aussi son confinement dans une politique de rejet permanent.
On a dit aussi que le parti s'est construit autour d'un seul homme : le défunt Hachemi Chérif. D'ailleurs, beaucoup ont misé sur l'effacement du MDS après le décès, le 2 août 2005, de son ancien secrétaire général. La réaction de la direction ne s'est pas fait attendre : « Le camarade Hachemi a laissé un grand vide, certes, mais le parti qu'il a fondé avec d'autres camarades est plus que jamais vivant. » Les esprits malveillants qui, pour un but ou un autre, veulent enterrer le mouvement doivent savoir que le MDS, avec ses hommes, ses structures et son projet, est toujours là. Un parti qui a une histoire ne disparaîtra pas avec la disparition des hommes. » Le défunt Hachemi Chérif fut, en effet, un leader politique redoutable, allergique à toute compromission. A lui seul, il symbolisait le cœur palpitant de la gauche républicaine en Algérie. Mais que devient le MDS après la perte de son principal théoricien ? L'ancien secrétaire général a-t-il laissé une relève à la mesure des combats et défis du MDS ? Quelle est sa philosophie politique et sa place dans le paysage politique algérien ? Le Mouvement démocratique et social est né le 1er mai 1998, après l'autodissolution d'Ettahadi-Tafat, lui-même né le 23 janvier 1993, après l'éclatement du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS). Cependant, ce dernier existait avant même l'ouverture démocratique née des émeutes d'octobre 1988. Cette date fut un tournant décisif pour les communistes algériens qui sortirent de plusieurs années de clandestinité. Aussitôt créé (officiellement), le PAGS mena un combat d'avant-garde. Il se distingue dès le début comme un adversaire acharné de la mouvance islamiste.
Logique de rejet
Anti-baâthiste, anti-intégriste, anti-pouvoir, anti-élections... Le parti avait tout rejeté. Ettahadi (le défi) a continué sur la même lancée. Le MDS aussi. Ce dernier, comme ses ancêtres (PAGS et Ettahadi), a toujours préconisé des solutions de fond, c'est-à-dire un changement radical et profond du système politique algérien. Ses positions sont fondées sur un principe à l'évidence intangible : « La double rupture avec l'islamisme politique et le système rentier bureaucratique. » On peut dire, sans risque de se tromper, que le MDS est la seule formation politique en Algérie qui a assumé jusqu'au bout ses positions, ses choix et ses orientations. Mais le parti aurait appris, à ses dépens, qu'en politique, l'intransigeance et le rejet éternel ne construisent pas souvent un grand parti. Lors de ses premières assises tenues à Sidi Fredj, les congressistes ont constaté « un déphasage entre la société d'un côté, l'Etat et la classe politique de l'autre ». Dans sa motion, la direction du MDS a estimé que « les solutions préconisées jusqu'à maintenant au plan politique, institutionnel, culturel et socioéconomique, qui consacrent le compromis islamo-conservateur, tournent le dos aux exigences d'une rupture radicale avec l'islamisme et le système rentier bureaucratique et corrompu ». Partant de ce constat, ils ont relevé la nécessité d'une refonte totale du paysage politique. Pour ce faire, ils ont à l'unanimité appelé à « la création d'un mouvement démocratique fort, capable de rassembler toutes celles et tous ceux qui refusent de s'inscrire dans le processus du pouvoir, porteur de graves dangers pour le pays ». Le mouvement se voulait « un cadre politique nouveau pour une Algérie moderne, démocratique et solidaire ». Force est de constater que le MDS n'a jamais atteint cet objectif. Menacé par les terroristes d'un côté et le pouvoir de l'autre côté, le MDS s'est réduit à un travail de proximité semi-clandestin. Sa poignée de militants, chevronnés pour la plupart, se signalaient sur tous les fronts et prenaient part à toutes les manifestations de rue (celles des islamistes exceptées). Cependant, le parti s'est distingué surtout sur le plan médiatique et ce, grâce aux longues et néanmoins pertinentes contributions publiées dans la presse privée par son ancien secrétaire général, Hachemi Chérif. Les prises de position du MDS et son opposition pure et dure à toute initiative venant du pouvoir et du courant islamiste valurent à ses militants des pressions, des intimidations, des interpellations et des emprisonnements. Pourquoi le MDS s'inscrit-il dans la logique de rejet, presque mécanique, de toute consultation électorale ? « Nous ne sommes pas contre le suffrage universel. Nous rejetons un type d'élections imposées dans un climat politique bien précis », explique Ali Hocine, secrétaire général du MDS par intérim. « Il convient de saisir et de poser correctement le problème. La mission d'un parti n'est pas de se soumettre à un processus électoral fixé ex nihilo. La vraie question est la suivante : quelle est la nature de la crise en Algérie ? La réponse que nous en donnons depuis 14 ans est qu'il s'agit d'une crise d'Etat et que, tant que nous ne l'aurons pas résolue, toutes les tentatives de réformer l'Etat hybride et ses démembrements seront vouées à l'échec. Toujours est-il qu'aujourd'hui, le constat est sans appel », a souligné le regretté Hachemi Chérif dans l'une de ses dernières interview à El Watan. Toutefois, le MDS, à l'occasion de son deuxième congrès national, qui se tiendra les 4 et 5 mai prochain à Zéralda, compte réviser certains principes de sa philosophie politique. Ainsi, croit-on savoir, la question du boycott ou de la participation aux échéances électorales sera tranchée lors de ses prochaines assises. « La dégradation des rapports de force au sein du pouvoir, le risque d'une rupture d'équilibre aux retombées fâcheuses pour le pays nous autorisent à une autre approche de la question des élections qui pourraient être alors un moyen non seulement d'investir des institutions, mais aussi un moyen d'arrêter cette dégradation dans la perspective d'une reprise d'initiative par les forces démocratiques et modernistes du pays », a souligné la direction du MDS dans son projet de résolutions générales qui sera soumis au prochain congrès. Cela voudra-t-il dire que le mouvement ne fermera plus la porte à une éventuelle participation ? « Il faut nous préparer à participer aux futures élections, avec comme philosophie, la poursuite de la conquête difficile de la société et un début d'investissement des institutions de la Républiques tout en affirmant solennellement dans quelles conditions et avec quel programme, quels critères et objectifs, le MDS assume leur investiture (...). La participation aux élections, au-delà des luttes pour le pouvoir, n'a ni de sens, ni d'efficacité, ni de pérennité que si les élus font leur travail pour la société et avec la société, leur présence dans les chambres d'élus n'étant que la partie politico-institutionnelle de leur responsabilité », est-il noté dans le même document.
Le défi
Le MDS, selon la voix de son secrétaire général, compte également adapter ses choix et ses orientations aux nouvelles réalités socioéconomiques et politiques du pays. A ce sujet, les congressistes devraient trancher la question suivante : soit le MDS réaffirme son attachement à une gauche moderne, soit il s'engage, de façon plus claire, sur la voie de la droite. Selon sa direction, le mouvement pourrait se prononcer pour l'instauration d'un « capitalisme productif ». « Si le MDS se place résolument du côté du progrès et des intérêts des forces du travail et du savoir, il ne conçoit pas la notion d'une gauche en passant au-dessus des exigences de la transition de la prémodernité à la modernité », explique un membre de la direction du MDS. « Pour notre mouvement, poursuit-il, l'avenir des forces du travail et du savoir se confond avec l'intérêt général de toute une nation, à savoir l'émergence du capitalisme moderne sur la base d'un socle de valeurs universelles. » En d'autres termes, le MDS devrait opter pour un libéralisme à visage humain, pour reprendre la formule consacrée. Abordant la question liée à la faiblesse organique et structurelle du mouvement, les successeurs de Hachemi Chérif ont conclu à un constat amère : « L'état actuel du mouvement révèle un décalage entre organisation/sympathie, une sous-estimation des aspects d'organisation et une faiblesse des moyens matériels et financiers ainsi que l'absence presque totale de relais. » Comment compte-t-on agir pour dépasser ces lacunes ? Pour s'imposer sur la scène politique, la direction du MDS devra d'abord doter leur parti de structures solides et efficaces, de mobiliser les moyens matériels et financiers et d'élargir leur base militante pour s'imposer comme une force politique capable d'opérer des changements allant dans le sens du progrès et de la modernité. Autre stratégie de redéploiement : les cadres du MDS projettent aussi de mettre à profit « l'impopularité du régime politique » pour fédérer l'espace oppositionnel du pays. « Pourquoi la conscience spontanée qui s'exprime sous forme d'émeutes et de grèves n'arrive-t-elle pas à se transformer en un mouvement politique organisé capable d'imposer le changement ? », s'interrogent nos interlocuteurs du MDS qui estiment, toutefois, que leur mouvement a mis en relief l'amorce d'une dynamique pour faire émerger de nouvelles polarités radicales, d'une part, et une radicalisation de plus en plus nette des formes de lutte, d'autre part. « Cependant, ont-ils précisé, l'hégémonie des forces conservatrices sur le ‘‘mouvement associatif'' et ‘‘syndical'', les effets pervers de la rente sur les consciences, la répression systématique et la capacité du pouvoir à dévoyer et à corrompre contrarient le processus de transformation de cette conscience spontanée en une conscience organisée capable de peser sur les contradictions en cours en Algérie. » Les héritiers de Hachemi Chérif pourront-ils relever le défi ?


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