La grande distribution tisse graduellement son réseau. En quelques années, des enseignes ont vu le jour : Centre commercial de Bab Ezzouar, hypermarché Ardis et Numidis, filiale du groupe Cevital. Des destinations qui allient shopping et farniente. En plus de cela, les Algériens ont acquis de nouveaux modes de consommation. Les investisseurs conçoivent des commerces plus axés sur la convivialité, le plaisir et le service. L'ère de la construction des célèbres et tristes «boîtes» situées aux abords des villes est bien terminée. Les nouveaux centres commerciaux deviennent des œuvres architecturales confiées à des professionnels renommés. En d'autres termes, ces endroits se veulent être des espaces pour le plaisir et non plus seulement pour les achats. Avec l'accès des Algériens aux véhicules et au développement des transports en commun (métro, tramway), les centres commerciaux sont devenus de plus en plus prisés. Selon les statistiques fournies par Ardis, depuis l'ouverture de l'enseigne le 5 juillet 2012, le centre a accueilli plus de deux millions de visiteurs. Il s'agit essentiellement de familles qui viennent profiter du cadre convivial. Et pour attirer la clientèle, il met à la disposition des visiteurs un parking de 4000 places gratuitement. Le plus de ce centre est qu'il a été entièrement réalisé, décoré et conçu par des Algériens, selon le style arabo-musulman. «Nous avons créé des environnements pour chaque génération avec une décoration faite par des Algériens et des matériaux made in Algeria. Ce sont des jeunes de l'Anem qui ont fait tout ce que vous voyez-là devant vous», affirme Abdelwahab Rahim. Mais ce qui est le plus intéressant, c'est l'aquaparc. En effet, pendant que les parents vaquent à leurs occupations en toute sérénité, les enfants peuvent être laissés au niveau de cet aquaparc qui porte un nom assez emblématique «Baba Arroudj». Un avant-goût d'Alger Medina. Le prix d'accès est de 1000 DA par jour et par personne et gratuit pour les enfants de moins de 3 ans. La nouvelle stratégie de développement de la SPA Dahli est à l'image de ses ambitions. Après avoir été le précurseur dans les prestations de services en direction des grandes entreprises à la recherche d'espaces bureaux conviviaux et fonctionnels, la SPA Dahli apporte des innovations en Algérie dans le secteur des loisirs et consolide sa place dans l'immobilier d'affaires notamment. L'entreprise ne compte pas s'arrêter là. Elle affirme qu'elle prévoit de construire un second hypermarché à Oran, dont l'ouverture est prévue pour 2014. Le Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar est un laboratoire dans différents domaines du commerce de détail. On y teste des concepts, on y analyse des évolutions de comportements, on y applique en avant-première des méthodes de gestion novatrices et inconnues jusqu'alors dans le marché local. C'est cette opportunité qui donne au CCL son positionnement innovant. «Les centres commerciaux sont des marques à part entière, qui doivent combiner visibilité, différenciation, séduction, fidélisation et anticipation des besoins clients. La recherche de convivialité est indiscutable. Le métissage culturel y joue un rôle éminent», a confié K. Jean Rizk, directeur général SCCA/Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar, lors d'une récente conférence de presse. Les centres commerciaux sont des lieux de détente, de rencontres, de loisirs. D'où l'invention du mot «retail tainement» un mix du retail et de l'Entertainment, c'est-à-dire l'achat et les loisirs-détente. Une part de rêve… Le consommateur ne se satisfait plus de magasins standardisés. Il faut l'étonner, l'émouvoir, le faire rire, créer entre lui et la marque une complicité et surtout ne pas le lasser ! Les marques veulent que le visiteur pousse leur porte et s'il n'a pas les moyens d'acheter, il peut repartir avec une «part de rêve». Les magasins doivent inviter le consommateur à se sentir chez lui ! Un consommateur qui se sent bien reste, revient et consomme par plaisir. Les nouveaux espaces de distribution ne sont plus des lieux standardisés. Ils doivent être pensés comme des destinations de loisirs, où le consommateur prend le temps de flâner en faisant ses emplettes. En fait, il s'agit principalement de générer du trafic en incitant les clients à venir pour d'autres raisons que le simple fait de faire ses courses. Pour Alain Rolland, P-DG de la Société des centres commerciaux d'Algérie (SCCA), parmi les critères de succès il y a bien évidemment le chiffre d'affaires qui s'est établi à plus de 8 milliards de dinars, en 2012, soit une augmentation de 10%. Il y a également la fréquentation du centre qui est passée de 5,5 millions à 6,2 millions de visiteurs/clients en 2012, soit une augmentation de 12%. Rien n'est acquis, les tendances évoluent au rythme des besoins qui changent. C'est pourquoi, dira-t-il, «j'ai l'immense plaisir de vous annoncer que de nouvelles enseignes renommées vont s'implanter en 2013. Nous sommes actuellement confrontés à des demandes d'emplacements totalisant plus de 10 000 m2 et qu'il nous est difficile de satisfaire». Pour lui, il faut «regarder, penser, se comporter comme un client afin de nous améliorer en permanence».