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Après les désillusions, l'espoir est-il permis ?
Relance des programmes de l'agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL)
Publié dans El Watan le 20 - 02 - 2013

S'il est une formule qui a suscité moult espoirs d'obtenir un logement au sein de «la classe moyenne», c'est bien la formule location-vente, dont l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL) a la charge. Mais l'échec de ses programmes a été aussi grand que les espérances suscitées.
Que ce soit dans la conception, dans la réalisation, ou encore dans la gestion, les critiques émises par les spécialistes et par les habitants sont aussi nombreuses que sévères. Pourtant, sur papier, cette formule est «idéale», de l'avis des experts, des autorités, et même des «observateurs» internationaux. Il a ainsi été annoncé la réactivation de la construction de sites AADL, et la reprise des programmes abandonnés, en donnant la priorité aux souscripteurs malheureux, qui avaient postulé à l'obtention d'un logement en 2001 et 2002, mais qui n'ont jamais vu leur demande satisfaite.
«Cela est une très bonne nouvelle, car il suffit d'avoir un minimum de bon sens pour comprendre que c'est la meilleure formule pour de très nombreux citoyens en quête de logement», estime l'architecte Mohamed Reda Mebarki, également responsable de la Coordination des associations des sites AADL d'Alger (CASA) et vice-président de l'Association résidence El Bousten, El Achour. Ainsi, plus de 200 000 logements AADL devraient être lancés au cours de ces deux prochaines années. Doit-on s'attendre à ce que le fiasco et les retards se reproduisent ?
Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme assure que non. «Il est inconcevable que ces projets enregistrent des retards de 10 ans. Les dépassements de délais sont techniquement inévitables, mais ils sont de l'ordre de 6 mois à une année. La réception des premiers 100 000 logements se fera dans un délai ne dépassant pas les trois ans. Il en restera donc 130 000 à lancer», explique M. Tebboune.
Retards, suppression et irrégularités ou le fiasco AADL
Ces retards, qui ont été imputés à divers prétextes, telles les pénuries foncières ou encore les pénuries de matériaux de construction, semblent surtout être le résultat d'une gestion «à la hussarde» de ces projets. «Un tel défi ne peut être réussi sans qu'il y ait au préalable une stratégie minutieusement élaborée. Celle-ci doit tenir compte du portefeuille foncier, financier, de la maîtrise d'œuvre et des moyens humains et matériels», insiste l'architecte Abdelhamid Boudaoud, président du Conseil national des experts architectes (CNEA).
Ce qui n'a apparemment pas été le cas. «L'étude d'un projet doit être menée soigneusement, quitte à ce que cela soit fait pendant une longue période (…)», critique l'architecte. «Le nouveau directeur général de l'AADL (Eleas Benidir ndlr) est capable de remettre de l'ordre», rassure, quant à lui, M. Tebboune. Selon ce dernier, qui est à l'origine de la création de l'agence, «ses objectifs initiaux ont été dévoyés». «Sur les 55 000 des anciens programmes, il en reste quelque 4000 pendants, qui vont prochainement être relancés. Et toutes les dispositions vont être prises pour que la réception des dossiers, le traitement et l'attribution se fassent de la manière la plus transparente qui soit, pour ne pas réitérer les opacités précédentes», promet encore le ministre.
Priorité ayant été donnée aux souscripteurs de 2001-2002, il a été fait en sorte que la réception des dossiers pour actualisation soit effectuée par ordre chronologique, en fonction de la date de dépôt initiale. «Pour ce faire, nous avons un atout de taille : l'informatique. Une seule personne détient la clé afin d'accéder au système et entrer dans les fichiers pour les modifier. Il est donc impossible que le premier venu puisse changer une date de dépôt, ou encore modifier une autre donnée. Personne ne pourra faire changer de cités ou d'étages aux acquéreurs, sauf à leur demande», explique M. Tebboune. «Si des centaines de souscripteurs manifestaient, c'était pour dénoncer la hogra de l'AADL. Cela dénote du niveau d'opacité qui prédominait. Et j'imagine leurs sentiments à la vue de ces centaines de logements livrés, mais restés inoccupés, ou au mieux encore, sous-loués», déplore M. Mebarki.
Bien que contractuellement interdite, ou tout du moins pour un délai de dix ans après réception des clés, la sous-location est pourtant très répandue. «Cela n'a jamais été un problème pour l'AADL, bien au contraire. Le sous-locataire est discret et ne se plaint jamais. C'est une aubaine pour les gestionnaires des sites et les gardiens d'immeuble ! Idem pour les appartements inoccupés. Cela représente moins de travail en termes de gestion, et ce, du moment que les charges sont payées», poursuit M. Mebarki.
Les cités-dortoirs
L'autre «plaie» de l'AADL c'est la conception même de ces cités-dortoirs. «La dimension humaine est inexistante dans ces cités, car face à la crise du logement, l'Etat doit réagir et vite. Seul le nombre de logements à réaliser compte», estime M. Mebarki. Pour parer au plus pressé, l'on a fait reproduire de «grands ensembles» marqués par un urbanisme de barres et de tours, les équipements collectifs en moins. Et le résultat est celui que l'on connaît aujourd'hui : des immeubles de plus de 10 étages de triste apparence, et pas grand-chose d'autre. «Ce problème remonte à l'époque des Zones d'habitat urbaine nouvelle (ZHUN) qui étaient dénuées de tout cadre de vie hormis le logement lui-même», rappelle M. Boudaoud.
«Et il est chronique au ministère de l'Habitat, où la priorité des priorités se limite exclusivement à la quantité de logements livrés, sans tenir compte des infrastructures d'accompagnement qui doivent faire impérativement partie des programmes d'habitat», poursuit l'architecte. «Nous nous engageons à livrer des cités intégrées au sein desquelles les gens auront absolument toutes les commodités, qui vont du commissariat à la polyclinique, en passant par les écoles et les supermarchés. Dans les cités à construire non loin des anciennes, nous allons faire en sorte d'intégrer ces dernières aux nouvelles. Il est hors de question d'avoir un îlot d'élus de Dieu et un autre de parias qui se démènent avec leur mal-vie», promet le ministre.
Privatiser la gestion pour en finir avec les pannes d'ascenseurs…
La mauvaise conception peut-elle à elle seule expliquer l'échec, la dégradation et la mal-vie dans ces cités ? «Non, évidemment. Le facteur humain joue aussi un rôle. L'incivisme des citoyens a contribué à la dégradation du cadre de vie, tout comme on peut l'observer dans toutes les villes et quartiers algériens», juge une mère de famille, résidante d'une cité AADL. «L'un des principaux problèmes est la non-implication de la société civile», estime, quant à lui, M. Merbarki. Des comités de quartier tentent souvent, en vain, de s'organiser et rendre la vie au sein de ces cités plus agréable.
Pas seulement en termes d'esthétique, mais surtout en ce qui concerne le «b a-ba» d'un logement digne de ce nom. Sécurité, éclairage, ascenseurs fonctionnels, ou encore ramassage des ordures. Pourtant une société, filiale de l'AADL, Gest Immo, est censée s'acquitter de ces tâches. «Depuis sa création, en 2009, pas grand-chose n'a changé. Les exigences les plus élémentaires telles que la sécurité, l'hygiène et la maintenance des ascenseurs n'ont à ce jour pas pu être satisfaites», dénonce M. Merbarki. D'ailleurs, un sondage réalisé par l'association El Bousten auprès des locataires-acquéreurs affirme que 98,9% des sondés estiment que la gestion immobilière de l'AADL ne répond pas à leurs attentes par rapport aux charges payées.
De même, plus de 98% du panel déplorent que les engagements annoncés dans les médias par l'AADL n'aient pas été respectés. La solution ? Privatiser cette gestion. «Le problème de la gestion des cités et des espaces communs et de la maintenance doit absolument être solutionné. Dans un mois, le DG de l'AADL émettra une série de mesures afin d'améliorer la gestion de ces cités habitées par la classe moyenne, mais où la malvie et l'insécurité commencent à s'installer là où il n'y a pas d'éclairage, où sur un total de 1400 ascenseurs, quelque 980 sont en panne permanente. Alors, il est question de privatiser la gestion, de la confier à des administrateurs de cités», annonce ainsi le ministre. Les engagements seront-ils cette fois-ci respectés ?


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