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«Nos moyens de réalisation ont pénalisé la concrétisation des programmes»
Abdelmadjid Tebboune. Ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme
Publié dans El Watan le 20 - 02 - 2013

A une année de la clôture du plan quinquennal, près de la moitié des objectifs en termes de logements n'ont pas été atteints. Pourtant, ce ne sont pas les capacités financières qui manquent. Pour le premier responsable de ce secteur, outre un manque de «méthodologie», les ambitions nourries par les autorités pâtissent de lacunes patentes dès lors qu'il s'agit de moyens techniques de réalisation.
Dans cette interview, le ministre expose les forces, les failles et les programmes d'un secteur aussi stratégique que sensible.
-Un logement décent est l'une des premières revendications invoquées lors des émeutes qui secouent régulièrement le pays. Il est d'ailleurs estimé, dans le discours officiel, que la question du logement est un «facteur de paix». Vous avez réaffirmé la volonté des pouvoirs publics d'atteindre la stabilité en la matière. Comment cette volonté se concrétise-t-elle ?
Le logement est effectivement un facteur de stabilité sociale. Et, dans ce sens, il a été prévu, dans le cadre des deux plans quinquennaux, deux millions et demi de logements tous segments confondus, du rural au social locatif en passant par le promotionnel aidé. Malheureusement nos moyens de réalisation, qui plafonnent à une capacité de réalisation de 80 000 logements par an, ont retardé la concrétisation totale de ce programme. Et c'est d'ailleurs à ce titre que nous nous sommes engagés, avec nos partenaires européens, à créer des sociétés mixtes selon la règle des 51/49% – il y en a 11 à ce jour – à même de combler le déficit en moyens de réalisation en technologie et en formation de nos jeunes, qui ne semblent pas très attirés par le bâtiment tel que pratiqué aujourd'hui chez nous. Car nous sommes très arriérés en la matière.
Un avis d'appel d'offres a récemment été lancé à destination des entreprises capables de réaliser des cités intégrées de 2000 à 5000 logements, avec leurs équipements, leurs VRD et tous les aménagements extérieurs. Et ce, dans un
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délai raisonnable de 26 à 28 mois. Nous espérons ainsi, en cette quatrième année du quinquennat, arriver à 80% de réalisation du programme. De même, je me suis personnellement engagé à ce que l'année 2013 soit exceptionnelle en termes de lancement et de livraison, puisque nous espérons lancer, tous segments confondus, 650 000 logements et atteindre le chiffre de 200 000 en livraison.
-A combien estime-t-on le déficit en matière de logement ?
Je crois qu'actuellement, en l'absence d'un recensement exhaustif de la demande éligible, il serait difficile d'avancer un chiffre réel. Pour le savoir, il faudrait apurer les demandes déposées au niveau des APC et des daïras en supprimant les doubles et triples demandes, les demandes des deux conjoints et en faisant vérifier le résultat de ce criblage à travers le fichier national du logement social et des aides de l'Etat. D'ailleurs, l'on constate qu'il y a beaucoup de désistements, notamment pour les programmes AADL ; à ce jour, ils sont de l'ordre de 20 à 25%. Nous travaillons actuellement sur l'hypothèse d'une demande qui avoisinerait les 1 500 000 logements. J'ajouterais que même si nous avons à satisfaire la demande actuelle et si nous tardons dans la réalisation, la demande des nouveaux couples et, de manière générale, la demande générée par l'accroissement démographique sera là aussi. Car il ne s'agit pas seulement de résorber le déficit en la matière. Toutefois, prétendre qu'avec ce programme nous allons rester avec des logements vides serait mentir…
-Pourtant n'est-ce pas déjà le cas ? Il y a, selon les statistiques avancées par quelques experts, quelque 1,5 million de logements inoccupés. Avec un tel parc, peut-on parler de réelle crise du logement ?
En ce qui concerne le ministère de l'Habitat, nous ne disposons d'aucun chiffre tel que celui que vous venez de citer et qui me paraît très exagéré. Une telle quantité équivaut à un plan quinquennal ! En termes de logement, il y a différentes formes de patrimoine, qui ne répondent pas au même statut juridique. D'ailleurs, le nombre de biens privés est de très loin supérieur au nombre de logements de l'Etat. A titre d'illustration, je vous dirais que le nombre de logements loués par les OPGI est approximativement de 855 000, auxquels s'ajoutent 51 000 logements AADL en location-vente. En ce qui concerne ces derniers, vous avez partiellement raison. Dans les programmes passés, des contentieux sont nés de l'imprécision de certains articles. Mais l'on est très loin du chiffre que vous avancez.
-Et en ce qui concerne les bâtisses inachevées ?
En ce qui concerne les bâtisses inachevées dont certaines sont devenues le repaire de tous les maux sociaux, une équipe y travaille depuis plus d'un mois en vue de leur recensement. Beaucoup de ces bâtisses sont à l'arrêt depuis la décennie noire ; à l'arrêt de réalisation par manque de moyens financiers ; d'autres, plus récents, font partie du programme APC/CNEP qui a été abandonné. Ces projets ont posé d'importants problèmes, car un chantier à l'arrêt est un contentieux en puissance. Nous avons effectué un recensement afin de reprendre ces chantiers, dont le plus gros se trouve dans la capitale ; ils sont au nombre de 9000 environ. Ce sont de vrais casse-tête. De par leur nature juridique, leur état de dégradation mais aussi et surtout de par leur occupation, ce sont des bidonvilles en hauteur. Mais quelles que soient les difficultés, ces bâtisses abandonnées doivent être achevées et nous le ferons avec les wilayas et les OPGI après avoir réglé, au cas par cas, tous les contentieux d'ordres juridique et financier et je ne pense pas que cela ira au-delà de l'année en cours. Cela ne représente que 25 000 à 30 000 logements sur tout le territoire national.
-L'autre «talon d'Achille» de votre secteur reste la distribution. Comment garantir une attribution équitable des logements et éviter ainsi les nombreuses contestations qui accompagnent l'affichage des listes ?
Le seul moyen d'éviter toute contestation de la distribution c'est bien sûr l'équité et la transparence. A mon avis, le seul instrument qui permette cela est le fichier national du logement social, qui est fin prêt et permettra d'éviter le double emploi à l'échelon national et éliminera tous ceux qui ne sont pas éligibles. En parlant de ces émeutes du logement, parfois elles sont sincères, mais parfois elles sont provoquées. Lors de certaines manifestations, l'on a constaté que parmi les émeutiers, il y avait des gens qui avaient déjà pris un ou deux logements et qui soulèvent leur rue pour pouvoir entrer de manière frondeuse et frauduleuse dans ces programmes.
De même, parfois dans des petites communes, la population s'étonne de trouver sur les listes des personnes qu'ils ne connaissent pas, qui n'habitent même pas dans cette commune. Mais ce n'est pas systématique et ça s'atténue. Car des dispositions sont prises afin que les expériences passées, qui avaient fait que le citoyen n'avait plus aucune confiance en l'équité et la justice sociale, ne soient pas réitérées.
-Qu'en est-il justement du fichier national du logement social dont vous aviez annoncé l'élargissement ?
Ce fichier, ne prenant en compte que les données des fichiers OPGI et CNL, daïra par daïra, ou à la limite de la wilaya, était très partiel. Aujourd'hui, nous en avons fait un fichier national qui inclut tous ceux qui ont bénéficié soit d'un logement social à travers le territoire national, d'un terrain à titre individuel ou dans une coopérative, ou encore d'une aide de l'Etat quelconque liée à un logement ou à une promotion aidée. Grâce à ce système, nous savons aujourd'hui qu'en près de deux décennies, 4 millions d'Algériens ont bénéficié d'une aide au logement sous différentes formes. Ce fichier est efficient à quelque 90% car il y a parfois des brèches ; il peut arriver que vous jugiez de situations sur la base d'un dossier, alors même que ces documents sont falsifiés !
D'ailleurs, après investigations, les services concernés ont découvert près de 16 800 faux certificats de résidence, dont les titulaires vont être poursuivis en justice. Pour éviter de telles fraudes, nous sommes en phase de conception d'un document spécial, une attestation de résidence spécifique aux demandes de logement. Car cela pose un réel problème de répartition de la population et d'exode rural. Par ailleurs, il est important que les citoyens sachent que si quelqu'un a déposé une demande mais que le fichier détecte qu'il a déjà bénéficié d'une aide, il sera automatiquement traduit en justice.
-En ce qui concerne les entreprises retenues pour ces projets de construction, de nombreuses voix se sont élevées, car les compétences algériennes n'y ont pas été associées. Est-ce vrai et pourquoi ?
C'est complètement faux et c'est même de la désinformation de la part de ceux qui prétendent cela, et ce, pour deux raisons. Tout d'abord avant de trouver les voies et moyens de résorber le déficit en capacités de réalisation, les premiers avec lesquels je me suis réuni sont les entrepreneurs nationaux privés et publics. Tous les présents à cette réunion, qui regroupait plus de 500 entreprises ainsi que le patronat, étaient affirmatifs qu'en aucun cas ils ne pouvaient résorber le déficit. Leur capacité de réalisation était limitée à un maximum de 80 000 logements par an. Par ailleurs, ils se sont beaucoup plaints de l'environnement dans lequel ils évoluaient et qui générait beaucoup de contentieux.
Doléances auxquelles nous avons répondu favorablement, par le biais de textes réglementaires. Par ailleurs, un simple décompte arithmétique montre le gap qui existe entre le programme à réaliser et les moyens nationaux. Pour réaliser un million de logements en un quinquennat il faudrait lancer 200 000 logements par an et réceptionner, dès la 2e année, 200 000 par an. Ce qui nécessite des moyens supplémentaires. Et je reste affirmatif en ce qui concerne nos moyens de réalisation, le recensement de toutes les entreprises, classées de 1 à 9 avec leurs capacités de réalisation, est là. Il existe quelque 5500 entreprises de construction, dont à peine 500 sont classées de 4 à 9.
Seulement, parmi celles-ci, seules une centaine sont capables de réaliser 1000 logements et plus en une année. Ce qui explique les chantiers émiettés et les retards de réalisation accumulés. Car les moyens de construction sont rudimentaires. Je leur ai demandé de s'équiper, d'évoluer. Mais rien ne se fera à leur détriment, chacun en aura selon ses capacités. Nous voulons arriver à une norme raisonnable d'un logement en 2 ans et, pour ce faire, la priorité est aujourd'hui donnée à l'efficacité et à la rapidité.
-Au-delà de la construction de logements, d'autres formules contribuent à l'allégement de la pression sur le programme, tout particulièrement dans les grandes villes. Pourquoi un dispositif de régulation du marché locatif n'est-il pas mis en place ?
Effectivement, il y a urgence et nécessité absolue de créer un marché locatif à la portée de tous les revenus, qui serait une alternative idéale. Ce qui est difficile parce que cela nécessite des textes qui protègent certes le locataire, mais qui doivent aussi protéger le propriétaire. La construction de cités privées destinées à la location doit être encouragée par la loi, par l'allégement fiscal et par un environnement favorable. Je vous cite un cas très significatif : sur les 850 000 logements locatifs des OPGI, seuls 35% des loyers, pourtant très bas, sont payés. Il y a un marché locatif spéculatif, avec des logements qui ne devraient pas être loués à plus de 4000 DA mais qui le sont à 40 000 DA. Et la régulation de ce marché fait partie des dossiers en cours d'étude par le gouvernement.


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