L'importance de la lecture de l'histoire réside dans le renforcement de la cohésion de la Nation    La revalorisation des pensions et allocations de retraite témoigne l'intérêt accordé par le président de la République à cette catégorie    La Journée nationale de la Mémoire, un rendez-vous pour renouveler notre fidélité au serment fait aux chouhada    Signature de dix accords de coopération entre des opérateurs algériens et mauritaniens    Oran: engouement pour le Salon du e-commerce et de l'économie numérique    Ghaza: l'OCI condamne vigoureusement l'escalade sioniste et son expansion à Rafah    Triathlon/Coupe d'Afrique de développement régional: l'Algérie représentée par 18 athlètes, toutes les conditions sont réunies    L'ANIE insiste sur la supervision participative des prochaines élections présidentielles    Secousse tellurique de 3,7 dans la wilaya d'El Bayadh    Le président de la République reçoit le président de l'Assemblée nationale de la République du Congo    Journée nationale de la Mémoire: une commémoration sous le signe du recueillement et du développement dans les wilayas du centre    Les citoyens algériens résidant à l'étranger autorisés à entrer sur le territoire national en présentant la pièce d'identité nationale    A la demande de l'Algérie, réunion de consultations à huis-clos au CS sur les charniers à Ghaza    Accidents de la route: 38 morts et 1474 blessés en une semaine    Championnats arabes U20 d'athlétisme : médaille d'argent pour Anes Chaouati au 10.000 m marche    La Palestine salue la reconnaissance de l'Etat de Palestine par les Bahamas    Valoriser l'héritage historique c'est fortifier la nation et renforcer son lien avec la patrie    La question de l'emploi, intimement liée à la réalisation du développement économique    Entente de Sour El Ghozlane : Deux ans de suspension fermes pour le président    Un match très équilibré    La LFP dévoile le programme de la 25e journée    «La protection est garante de la croissance et la prospérité de l'innovation»    De profondes réformes s'imposent pour devenir un pays émergent    L'évacuation par l'entité sioniste des habitants de Rafah est «inhumaine et inconcevable»    520.000 candidats répartis sur 1.842 centres d'examen    Deux véhicules volés récupérés par les gendarmes    Un montage financier de 80 milliards de centimes pour embellir les espaces de détente et les plages    L'Egypte dénonce l'offensive israélienne    Hamas adopte une proposition d'un cessez-le-feu    Boehringer Ingelheim annonce une croissance solide en 2023    Des origines à nos jours    Portes ouvertes sur le laboratoire de conservation et de restauration du patrimoine    La fierté d'une nation !    Ligue 1 Mobilis: l'USMA et la JSK se neutralisent (2-2)    Le droit de massacrer, de Sétif à Gaza    Belkacem Sahli réitère son intention de prendre part aux présidentielles du 7 septembre    A Monsieur le président de la République    La protesta estudiantine occidentale face aux lobbies sionistes.    ALORS, MESSIEURS LES DIRIGEANTS OCCIDENTAUX : NE POUVEZ-VOUS TOUJOURS PAS VOIR LES SIGNES ANNONCIATEURS DUN GENOCIDE A GAZA ?    Megaprojet de ferme d'Adrar : « elmal ou Etfer3ine »    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les débats d'El watan jeudi dernier à l'hôtel Mercure à Alger
L'université a besoin d'une réforme radicale
Publié dans El Watan le 15 - 04 - 2006

La salle des conférences du grand hôtel Mercure, à Alger, était bondée de monde jeudi dernier. Des sociologues, des linguistes, des enseignants, des syndicalistes, des étudiants et des personnalités politiques ont pris part à la rencontre-débat organisée par le quotidien El Watan. C'était également les grandes retrouvailles.
Ali Yahia Abdenour, Mahfoud Kedache, Mokdad Sifi, Amara Benyounès, Hocine Aït Ali, Mustapha Bouadef, Smaïl Hamdani et tant d'autres étaient présents à cette conférence dont les débats étaient souvent houleux. Houleux parce que tous les participants voulaient intervenir pour exprimer leur colère vis-à-vis du marasme régnant dans l'université algérienne. « Peut-on sauver l'université du naufrage ? » était le thème principal de la rencontre animée par quatre professeurs de renom.
Ces derniers n'ont pas de recettes miracles à proposer pour sauver l'université de la crise et du profond malaise qui la rongent. Multidimentionnelle, la crise est également complexe. A l'unanimité, les quatre intervenants ont revendiqué l'autonomie de l'université qui ne doit plus être une institution de production de diplômes. Selon eux, l'université a besoin d'une réforme radicale et le système éducatif nécessite une refonte plus profonde. Mme Khaoula Taleb-Ibrahimi, linguiste et professeur à l'université d'Alger, a dressé un tableau peu reluisant de l'état de santé de l'université. Elle l'a qualifiée de territoire de grande illusion où l'on assiste à la prédominance de l'administration sur la pédagogie. Selon elle, la politique de l'arabisation est un échec. « La couche populaire était scolarisée dans les classes arabisées. Par contre, les couches moyennes allaient vers les classes francophones. Il est aberrant d'enseigner en arabe jusqu'en classe de terminale et en français à l'université. Inévitablement, l'étudiant sera perturbé. Nous avons tiré la sonnette d'alarme, on aurait dû opter pour un bilinguisme, c'était l'unique solution, mais... », a-t-elle constaté. Elle s'est interrogée quant au rendement d'un enseignant qui prodigue des cours dans cinq instituts à la fois. « C'est une réalité : il y a des professeurs qui enseignent à l'école des sciences humaines, à Bouzaréah, à Blida, à Tizi Ouzou et à l'Ecole des arts dramatiques de Bordj El Kiffan. Inadmissible ! », a-t-elle dit. Continuant sur sa lancée, elle a rappelé que la plus riche bibliothèque de l'université d'Alger a vu son fonds fondre car beaucoup d'ouvrages ont été volés. Elle a évoqué également la surcharge des amphithéâtres, des salles de classes, où les étudiants grelottent en hiver et suffoquent en été. « En somme, nous travaillons dans des conditions lamentables », dira la conférencière. Le taux de réussite au bac fixé en conseil de gouvernement ! Abdesselam Ali Rachedi, professeur de médecine, ancien directeur de la faculté de médecine d'Alger, a réfuté dans son intervention le terme naufrage. « Je n'aime pas le mot naufrage, car j'ai de l'espoir », a-t-il lancé, en précisant qu'il n'est plus opérationnel au sein de l'université. Initiateur du projet relatif à l'autonomie de l'université, M. Rachedi a révélé à l'assistance que le taux de réussite au bac se décidait en pleine réunion du conseil de gouvernement. Chahut dans la salle. Les participants étaient ébahis. M. Rachedi, ex-ministre de l'Enseignement supérieur, reconfirme ses propos : « C'est la vérité. Si par le passé cette information était un secret, aujourd'hui elle ne l'est plus. » Manière, pour lui, de démontrer que le secteur de l'enseignement supérieur n'a jamais figuré parmi les priorités des pouvoirs publics. Concernant le projet de l'autonomie, M. Rachedi a précisé que son équipe n'a rien inventé. « Lorsque les pouvoirs publics commençaient à parler de l'autonomie des entreprises, un groupe de réformateurs s'est penché sur la question de l'autonomie de l'université d'autant plus que toutes les universités qui se respectent sont autonomes », a-t-il expliqué en critiquant les enseignants qui ont rejeté le projet. « Les étudiants étaient compréhensifs et ont accepté notre projet. Cependant, la réticence est venue des enseignants qui craignaient la fin de la rente. Face à cette situation, le projet n'a pas eu de suite. » Pour ce qui est de l'arabisation, M. Rachedi partage la même vision que Mme Khaoula et va seulement plus loin dans sa pensée soutenant que « ce sont les ministres francophones qui ne pouvaient pas aligner une phrase en arabe qui ont décidé d'arabiser l'école algérienne. L'arabisation s'est imposée de manière autoritaire ». Les autres erreurs qui ont conduit à la régression de l'université sont multiples, notamment l'omniprésence des services de sécurité en uniforme et en civil à partir des années 80 dans les campus. « Si on ne respecte pas les franchises universitaires, il ne peut y avoir de démocratie. Nous avons tracé un schéma pour la réhabilitation de l'université, il était question que celle-ci s'organise librement à l'échelle nationale, nous avons demandé la non-implication des hauts responsables dans la gestion de l'université... En vain », a soutenu l'orateur, qui est persuadé qu'aujourd'hui si on veut remettre l'université sur les rails, il faut une réforme sérieuse. Mohamed Ghlamallah, sociologue, chargé de cours à l'université d'Alger, a restitué, pour sa part, le processus de développement de l'université et sa dimension historique. De son côté, Aïssa Kadri, sociologue, professeur à l'université d'Orléans-Tours, a relevé qu'il faut aujourd'hui réfléchir sérieusement à l'université, qui est un champ de savoir. Pour l'orateur, la solution n'est ni morale ni éthique, mais plutôt politique.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.