L'opération «recasement» des familles qui vivaient dans des «favelas» depuis bien avant l'indépendance, en amont de la ville de Tipasa, aurait pu dégénérer, en cette matinée du 19 février, n'était la présence impressionnante d'un dispositif de sécurité. C'était une bombe à retardement léguée par l'autorité de wilaya en 2002. L'ex-wali de Tipasa, Nouria Yamina Zerhouni, avait recasé, en son temps, 70 familles sur un total de 140 dans les logements de type «F1» et «F2». 110 familles viennent de bénéficier d'un logement «F3». Si certaines familles n'ont pas hésité à hurler de joie, d'autres se sont senties frustrées et n'ont pas hésité à se révolter contre l'affectation de ces logements. Les habitations précaires, construites depuis 1956, ont été détruites après le départ de leurs occupants. La wilaya compte récupérer une surface de 4 hectares après la démolition de ce bidonville. Le chef de cabinet du wali, assisté du chef de daïra et quelques membres de l'exécutif de wilaya, a supervisé l'opération, tout en promettant aux 40 familles mécontentes que leur recours sera examiné conformément à la réglementation. En effet, 18 familles viennent s'ajouter sur la liste des 110 familles bénéficiaires. Rencontré à la sortie du site, le directeur général de l'OPGI de Tipasa nous a déclaré : «Le problème du logement à Tipasa sera résolu après la réception, au mois de décembre prochain, d'un quota de 600 logements sociaux construits à proximité du centre universitaire de Tipasa. Néanmoins, l'exode et l'intrusion des familles venues d'ailleurs pour ériger illégalement des gourbis constituent l'éternel problème à Tipasa, tant que les autorités communales se montreront indifférentes à ce phénomène.»
