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Le FSM à Tunis ou comment l'altermondialisme accouche du nouveau monde
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Publié dans El Watan le 25 - 03 - 2013

Le Forum social mondial FSM s'ouvre cette semaine. Le plus grand rassemblement planétaire de l'humanité qui lutte se tient à Tunis. Avec toujours ce slogan plein d'espérance : «un autre monde est possible». La venue du FSM au Maghreb est une extraordinaire consécration pour le printemps arabe des peuples. Il s'était tenu auparavant sur les continents qui comptent. Le Brésil du président Lula l'a ensuite «accaparé» à Porto Alegre durant plusieurs années. Avant que les réseaux de la révolution tunisienne, soutenus par le palais de Carthage, n'obtiennent une spectaculaire délocalisation vers le Maghreb. Le FSM n'a plus le vent en poupe comme il y a dix ans.
Le mouvement altermondialiste — qui a institutionnalisé le FSM — a été rattrapé par la crise du capitalisme mondial. Trois univers se côtoieront à Tunis. Celui des pays riches, celui des émergents et celui des exclus. Qui ne sont pas que des pays, mais aussi des pans de sociétés chez les riches et les émergents. Plus que jamais, la solidarité internationale est mise à mal par vent plat. Au cœur de la difficulté, la circulation des capitaux dans le monde. Son flux est un enjeu. Industrialisation d'un côté, la désindustrialisation de l'autre. Il y a près de quinze années déjà, la question des délocalisations avait ébréché le mouvement alter-mondialiste avant même le grand raid sur le sommet de l'OMC à Seattle en décembre 1999.
Les délocalisations sont un mal pour les pays d'origine de l'entreprise qui délocalise. Mais pas nécessairement un mal aussi pour les pays d'accueil de l'activité délocalisée. Les syndicalistes des pays du sud ont soutenu leurs «frères du Nord», pour qu'ils ne perdent pas leurs emplois du fait d'une concurrence par les coûts les plus bas. Mais du bout des lèvres. Sans les IDE, la croissance n'aurait pas eu, pour les pré-émergents de l'époque, le même contenu technologique et tournée vers les marchés extérieurs. Le FSM est, cependant, resté, avant 2007, concentré sur l'essentiel. Pas de marchandisation de la vie des gens. Et a réussi en partie à ralentir l'extension du libre échange sur les domaines sensibles du vivant et des services publics les plus vitaux.
Tout est devenu plus compliqué depuis deux ans et le grand retour de la récession. Partout les mouvements syndicaux sont sur la défensive dans les pays industriels matures. L'accord social historique chez Renault il y a deux mois symbolise la tendance dans un pays, la France, arc-bouté sur ses acquis. Travailler plus, toucher moins, pour ne pas perdre de nouveaux sites de production. Dans un tel contexte, les politiques réclament des relocalisations industrielles. Un thème électoral qui fait partout recette.
Des Etats-Unis à l'Italie. Le FSM de Tunis devra donc réfléchir sous forte contrainte à un modèle qui diffuse de l'emploi et de la dignité, sans jeter les travailleurs du monde les uns contre les autres. Mais en gardant toujours en tête que le capital continuera d'aller là ou des besoins de marché — c'est-à-dire des besoins solvables — ne sont pas encore satisfaits. L'Afrique est par définition cette nouvelle frontière du capital. Le FSM a un coup d'avance sur le forum de Davos en se posant à Tunis. C'est d'ailleurs là sa première fonction. Anticiper les impasses du capitalisme. Pour le sauver, selon les uns, pour le liquider selon les autres.
Le fait est que le monde se porterait encore plus mal si le mouvement altermondialiste n'existait pas. Sa fonction de prévention des périls du «tout marché» n'est plus à faire. La semaine même qui a précédé le FSM de Tunis s'est écroulé le système bancaire à Chypre. Un nouveau risque systémique naissant pour la zone Euro et ses millions d'emplois. Tout le monde ou presque s'est montré, les dernières années, complaisant avec l'hypertrophie du secteur financier chypriote. 80 milliards d'euros de dépôts pour un pays qui pèse moins de 20 milliards d'euros en PIB.
Tout le monde sauf les alter-mondialistes qui ont pointé plusieurs fois les paradis fiscaux en dehors et à l'intérieur de l'Union européenne. Le lien entre Tunis et Nicosie ? La démocratie. Elle permet d'organiser et de produire la contradiction à la folie du marché et des gouvernements intoxiqués. Elle permet de sauvegarder le long terme écologique sur le court terme de la marge brute opérationnelle. Le gouvernement algérien est bien sûr hostile au FSM. Il a fait disperser manu militari une réunion préparatoire du forum Maghreb-Machrek à Alger. Comme s'il s'agissait d'une atteinte à la sécurité nationale.
Les grandes entreprises et les pouvoirs politiques éclairés dans le monde font l'inverse désormais. Ils concourent à aider la logistique du FSM, car une part de la vérité de l'économie et des sociétés de demain s'y devine. La délégation des associations algériennes pour la si proche Tunisie ne dépassera pas les 200 membres. Pour un événement mondial qui réunira plus de 20 000 personnes. Innovations de marché comme à Davos ; ou alternatives anti-systémiques comme à Tunis, les scellés ont été posés des deux côtés en Algérie.


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