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Toumi, un autre chantre de La Casbah nous quitte
Témoignage
Publié dans El Watan le 04 - 04 - 2013

Mustapha Toumi vient de mourir à l'âge de 76 ans. Natif de La Casbah, il fut interpellé très jeune par la culture populaire qui sourdait de tous les pores de la vieille cité.
Et d'abord par le chaâbi dont il fut non seulement un spécialiste, mais un des plus remarquables compositeurs de l'ère moderne avec son monumental Sobhane Allah ya Eltif. Et dire que certains esprits chagrins l'ont accusé d'avoir plagié cheikh Hamada pour produire ce chef-d'œuvre qu'El Anka fut le premier à interpréter.
Abdelkader Bendaâmèche s'inscrit en faux contre cette grossière allégation. Pour preuve, il cite un chercheur universitaire qui a consacré une étude fouillée du chiir al malhoun et qui lui déclara n'avoir pas trouvé Sobhane Allah ya Eltif dans le répertoire de cheikh Hamada.
Personne n'oublie aussi la douce amère Rayha Ouine qui irrigue le film Echebka de Bendedouche.
A la revue Novembre, dont il était l'un des animateurs, il fut un défenseur intransigeant des cultures populaires et notamment de la musique chaâbi.
Toumi avait aussi hérité de la redjla et du nif qui se pratiquaient comme une seconde nature dans la rue Gariba et à l'école Sarrouy.
Enfant, il vécut les manifestations de Mai 1945 et la piteuse tentative des autorités coloniales de dresser l'un contre l'autre les peuples colonisés quand ils lancèrent les soldats sénégalais contre les manifestants et la réplique cinglante que lui et les autres yaouleds ont utilisée pour accueillir les soldats. Une antienne vengeresse qui disait «Gobia ya gobia ! l'Allemani cassé koko !».
Une preuve de cet héritage fut la violente querelle qu'il eut avec Bachir Boumaza, alors ministre de l'Information, et dont le caractère entier était connu. Si Bachir avait trouvé son égal, et les deux hommes avaient même tombé la veste pour s'expliquer à mains nues.
Toumi était écœuré par les courbettes des courtisans et il s'éclipsait de longs mois en choisissant la vie d'ermite.Avec l'ouverture démocratique, il fonda l'Alliance nationale des démocrates indépendants (ANDI), dont son ami et codisciple Laâdi Flici défendra les couleurs dans La Casbah, lors des élections communales de 1991. Et alors que la vieille ville était devenue un fief du FIS.
Toumi ne pouvait souffrir cette idéologie importée du wahhabisme son zaouadj el moutaâ et son excommunication de tout autre courant politique. Il détestait par-dessus tout cette prétention des nouveaux prédicateurs à vouloir exercer la vraie pratique de l'islam.
Et lorsqu'il entendit parler de la mésaventure de Latifa Benabderrahmane, cette enseignante de Staouéli, que son intégriste de mari soumet à une rokia barbare pour faire sortir de son corps le «djinn démocratique» qui la perturbait, il se rendit sur-place accompagné de Z'hor Zerrari et de l'auteur de ces lignes.
Il propose à Latifa, dont les stigmates de la fortune maritale étaient visibles, le soutien de la société civile y compris un avocat pour l'assister au cas où elle voudrait divorcer. Au sortir du domicile de l'enseignante, il fut agressé à coups de couteau par des nervis de la horde. Il en échappa par miracle. Membre fondateur de l'Association des anciens de Sarrouy et de la Fondation Casbah, Toumi défendra bec et ongles la réhabilitation de La Casbah et s'opposera à tout compromis avec les autorités. Pour lui, les atermoiements du ministère de la Culture n'étaient qu'un signe de son indifférence. Et que la seule conduite à tenir restait le harcèlement pour obliger les responsables à redonner à D'zaïr bni Mezghena son lustre d'antan.
Ces dernières années, il s'était attelé à une gigantesque étude sur les similitudes existant entre les langues amazighe, arabe et araméenne. Une œuvre de longue haleine qui nécessite des recherches pointues ici et au Moyen-Orient. La maladie l'a empêché de terminer cette œuvre qui le passionnait.


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