Une nette recrudescence des vols et de l'insécurité est constatée depuis plusieurs semaines à El Kala (El Tarf). Les habitants redoutent surtout une aggravation due au chômage forcé de plusieurs centaines de pilleurs de corail. Depuis près d'un mois, les embarcations «de plaisance» utilisées par les pilleurs de corail sont au sec. Ces plaisanciers ne sortent plus en mer. Pour expliquer ce coup d'arrêt, les rumeurs dont les plus fantaisistes ont circulé comme celle de faux billets d'euros provenant de la Camorra napolitaine et fourgués aux Algériens par un Italien qui a pignon sur rue à Bizerte (Tunisie). Par contre, des informations, corroborées en partie par la presse tunisienne, imputent le chômage des «plaisanciers» à la suspension de la licence d'exportation accordée par le gouvernement tunisien à des exportateurs de corail. Plus un seul gramme de corail ne sort de Tunisie comme c'était le cas il y a encore un mois. Une décision prise après la découverte et le démantèlement d'un réseau de trafiquants impliquant 12 douaniers tunisiens et des Algériens, Indiens, Italiens et Français. Tout a commencé au début du mois dernier lorsqu'une brigade de la Garde nationale tunisienne a découvert à bord d'une voiture entre Tabarka et Nefza (Tunisie) 96 kg de corail de très bonne qualité. Au volant de la voiture, il y avait un Algérien originaire d'El Kala qui n'a pu justifier la provenance de sa trop lourde cargaison qui a attiré l'attention des policiers tunisiens. Pour tenter de s'en tirer, le convoyeur a produit un document de la douane tunisienne qui s'est avéré être un faux. Les enquêteurs ont procédé à des persistions, notamment à Tabarka, et ont remonté la filière pour découvrir un vaste réseau, «un gang international spécialisé dans le trafic d'objets de valeur, dont le corail», selon la presse tunisienne. L'arrêt de l'exportation légale de la Tunisie vers l'Italie signifie qu'il n'y a plus d'acheteurs, et par conséquent, plus de contrebande ni de cueillette.