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Mohamed Benmeradi : «Il faut des idées et des convictions pour atteindre les objectifs du SDAT»
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Publié dans El Watan le 11 - 04 - 2013

A la veille des 2es Assises nationales du tourisme qui auront lieu au Palais des nations, Club des Pins, Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, décortique son secteur en toute franchise.
-Les Assises nationales auront lieu la semaine prochaine. Peut-on considérer que le secteur a besoin d'une halte pour évaluer le travail accompli jusque-là ?
J'avais la chance d'arriver sur un document (SDAT) qui a été présenté au président de la République pour faire le point de la situation, j'ai trouvé des choses qui m'ont plus ou moins choqué. Des centaines de projets d'investissement ont été bloqués dans les zones d'expansion touristique et plus j'avance dans les dossiers plus je m'aperçois que nous avons un bon arsenal juridique (des lois, des décrets), mais sur le terrain, il y a quelques incohérences. Et puis on me donne des statistiques régulièrement, je vois qu'on a l'impression qu'on évolue, des touristes en plus, un chiffre d'affaires qui monte.
Les gens critiquent le fait qu'on ait beaucoup de lois, nous sommes dans une période charnière (à mi-chemin des objectifs intermédiaires.le SDAT se fixe comme objectif 2025, et des objectifs intermédiaires en 2015, avec 2,5 millions de touristes, 75 000 lits et des créations d'emplois. Personnellement, j'ai l'impression qu'on risque de ne pas atteindre ces objectifs si on ne fait pas une évaluation avec des professionnels. Je reçois des critiques, qui, parfois, ne sont pas constructives. J'ai reçu les agences de tourisme et les associations.
Quand ils parlent, ils sont très forts en critique, mais dès qu'on leur demande des propositions concrètes, il n'y a rien. Le SDAT s'est fixé des postulants sur la base de constats faits, en 2006 et 2007. Le premier objectif est d'augmenter l'offre foncière. Je m'aperçois que 85% des projets sont réalisés hors ZET, et 98% des espaces, à l'intérieur des ZET, ne sont pas exploités. Il y a une contradiction. Le tourisme, ce n'est pas nécessairement des espaces, ce sont des territoires, des thèmes, mais fondamentalement, j'ai discuté avec les experts de l'OMT, si on veut faire du tourisme, c'est dans des espaces, surtout dans des pays intermédiaires.
La politique des ZET est utile. Nous avons un gros problème que nous devons dépasser facilement. La loi fait obligation de réaliser des plans d'aménagement touristiques qui sont à la charge de l'Etat. Si j'engage la réforme par la loi, il faut au moins 3 ans pour aboutir. Il faut trouver un autre chemin pour aller plus vite. Nous avons quelques idées qui sont en gestation, nous allons en discuter dans les Assises. Il y a ensuite l'accompagnement des investissements : comment se fait-il qu'il y ait des projets à l'arrêt ou qui ne sont pas lancés ? Quand on voit la batterie de mesures arrêtées par le gouvernement pour encourager l'investissement, particulièrement les concessions à 90% d'abattement, les bonifications, taux d'intérêt, on a signé des conventions, je me dis qu'il y a problème, il y a un dispositif, la validation des plans.
La seule administration qui soit habilitée à valider les plans, c'est l'administration de l'urbanisme. Il y a des textes réglementaires qui régissent les hôtels, je reçois beaucoup d'appels de gens qui nous disent «nous avons déposé nos dossiers à la direction de wilaya, quand nous allons à la DUCH, on nous dit, il faut l'accord du tourisme et au niveau du secteur, on rallonge les délais : c'est de la bureaucratie».
-Quels sont les autres dossiers à soumettre aux participants ?
Le troisième dossier : quand on rentre dans n'importe quel site des ministères des Affaires étrangères des pays européens, on constate qu'ils conseillent à leurs citoyens d'éviter certains pays, notamment l'Algérie (Quai d'Orsay), département d'Etat américain). Quels que soient les efforts que nous ferons, je suis persuadé que le retour de touristes étrangers n'est pas pour demain. Je raisonne en économiste, si on pouvait inverser une tendance, les flux à l'externe seront plus importants que les flux à l'interne en termes de devises.
Nous avons 2 millions d'Algériens qui voyagent annuellement à l'étranger, mais il y a 1 million de touristes, les autres se déplacent pour des raisons de santé ou d'affaires. Si on pouvait faire l'effort de retenir chaque année 10 %, car le touriste algérien n'est pas du tout exigeant, il aime le balnéaire (la Tunisie), bord de mer, piscine, se relaxer et non pas faire du tourisme d'aventure, culturel (les musées), tout cela on peut le faire chez nous. C'est un vrai chantier. J'aurais voulu que l'on parlât de tourisme domestique lors des Assises, on m'a convaincu de voir plus large. Je voulais centrer les Assises sur cette problématique : comment pouvoir faire en sorte de développer le tourisme, alors que la population est à ressource intermédiaire avec des niveaux de vie acceptable, il y a matière.
Le quatrième dossier : tous les secteurs sont interdépendants, mais le tourisme l'est plus que les autres. Il dépend de la santé, de la sécurité, de l'agriculture, des transports, de l'énergie, des travaux publics. Dans un document, on a même parlé de sortir avec une charte de solidarité nationale du tourisme. C'est le parent pauvre. On a un potentiel immense avec la diversité, des traditions et une activité cultuelle, comme la zaouia Tidjania et ce qu'elle représente pour les Africains. Il faut faire une opération choc et tous doivent travailler dans cette direction. Ramener un bureau d'études dans la communication, on commande un spot publicitaire et on le balancera sur Euronews. Ce sera beaucoup plus contreproductif qu'utile pour l'économie.
Ces agences de voyages qui se plaignent tout le temps, qu'ont-elles fait pour l'économie nationale : absolument rien. Elles prennent des millions d'Algériens à la Omra et au Hadj, ou font du rabattage pour les grands tour opérators. Qu'ont-elles fait pour le réceptif ? Les seules qui soient à plaindre sont les agences de voyages du Sud, qui sont professionnelles. Le SG de la Fédération des associations des agences de voyage a déclaré que le ministre est enfermé dans son bureau. Pourtant, je les ai reçus à chaque fois, mais si c'est pour échanger des amabilités, cela ne sert à rien. Quand je suis arrivé, même l'ONAT, commercialisait des produits de 40 ans : la boucle des Oasis ! Il faut innover.
-Y-a-t-il des propositions pour passer du discours aux actes ?
Nous avons prévu des communications en plénière, mais surtout, j'ai demandé de préparer des documents avec des propositions qui seront débattues dans les commissions. Il faut aller à une vitesse supérieure. J'ai évité de proposer des décrets et des lois. J'ai formulé une circulaire que j'ai soumise au Premier ministre. J'ai besoin de l'appui du ministre des Finances, parce qu'il y a des implications. Dès la fin des assises, je la mettrai en œuvre.
Les walis seront destinataires des noms des ZET concernées. Ainsi, on peut libérer 50 000 hectares tout de suite. Il y a de gros porteurs de projets nationaux, comme Rebrab, Djilali Mahri, Haddad, Amor Benamar m'a montré une étude prête. On peut réaliser ce qui a été fait à Nabeul et Hammamet. Les hôteliers se plaignent. Il y a des problèmes qui relèvent des pouvoirs publics, comme le fait d'exiger dans certains hôtels un livret de famille. Nos services ne sont pas toujours à la hauteur.
La seule chose que j'ai trouvée avec bonheur est l'implication du secteur privé. L'enveloppe de l'Etat de 39 milliards, représente 0,14% de dotation budgétaire. L'Etat ne s'est pas impliqué directement. Cela veut dire que le tourisme a été pris en charge par le privé et il appartient à l'Etat de l'accompagner par des facilitations. Le travail du ministère du Tourisme est la régulation.
-L'opération de classement des hôtels reste inachevée. Pourquoi ?
La commission nationale et de wilaya a visité au moins une fois les hôtels. Le problème qui se pose est que la loi de 2009 a fixé des normes d'ouverture des établissements hôteliers, or 80% du parc hôtelier date d'au moins 50 ans. Pratiquement, tous les hôtels sont inclassables : ils fonctionnent par rapport aux règles de sécurité publiques (issues de secours, ascenseurs), mais par rapport aux dispositions de la loi, ils ne sont pas classables. 35% des hôtels sont classés et 70% ont besoin d'être mis à niveau, et tout le problème est là. 65 établissements publics sont en instance de reclassement, parce qu'ils sont en rénovation. Les hôtels privés sont tous classés.
Le problème du classement ne se terminera pas avant longtemps. En principe, un établissement qui n'est pas classé doit être fermé, mais on créera un problème d'ordre public. Aujourd'hui, beaucoup de touristes dans le monde sont fidèles à des marques. Il faut donner le management à de véritables experts. Quand j'ai demandé à la direction du tourisme de me faire un sondage, uniquement à Alger, auprès des grands hôtels 5 étoiles où j'ai posé quelques questions : qui paie avec la carte de crédit, qui fait des réservations par Internet, qui accepte les chèques, comme par hasard, nos hôtels ne les acceptent pas. Alors qu'aujourd'hui au niveau international, quand on fait une réservation avec la carte de crédit, si on ne vient pas elle est débitée.
L'Aurassi continue d'être payé en espèces et n'accepte pas les chèques. En plus, sa restauration ne fonctionne pas du tout. Deux ans après la réouverture, le taux de remplissage est très moyen. Les grands pays du bassin méditerranéen, qui ont développé le tourisme balnéaire de deuxième génération (les Turcs par exemple) ont développé le balnéaire en le mixant avec Istanbul. Les Européens y vont, car il y a le poids de l'histoire. Pour nous, il faut avoir les idées et des convictions et tracer des stratégies à long terme. On est tellement mal informés dans notre pays. Quand je suis arrivé dans le secteur, j'avais une très mauvaise opinion. Fondamentalement, les choses bougent.
-Comment voyez-vous l'apport de la presse nationale dans le développement touristique ?
Quand j'ouvre le journal et que je lis tous les jours des articles sur l'Algérie, vous êtes en train de faire un travail pour nous, c'est tout «bénéf». On ne peut que saluer. Mais en tant que secteur, toute la stratégie de la communication est à revoir : on dépense de l'argent à droite et à gauche pour un piètre résultat. Les chaînes privées de télé montrent également des reportages très intéressants.


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