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Le lendemain de la pilule
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Publié dans El Watan le 23 - 04 - 2013

Nous qui prônons le contrôle des naissances, nous insistons sur l'arrêt de la reproduction des inaptes, mais aussi sur l'arrêt de la reproduction, là où il n'y a déjà pas assez de moyens économiques pour prendre soin de ceux qui sont nés en bonne santé… Nous affirmons que le monde est déjà surpeuplé.»
Une affirmation de Margaret Sanger, une infirmière new-yorkaise, pour qui «le lit du mariage est l'influence la plus délétère de l'ordre social», et la maternité un esclavage. Elle serait la pionnière du «Birth control», le contrôle des naissances, ou planning familial. Auquel, eugéniste pure et dure, elle décida de consacrer sa vie. Alors que ses adeptes pensent qu'il permet d'éviter les grossesses non désirées, et donc les avortements, les détracteurs du «Birth control», tel que prôné par Sanger, pensent a contrario, que la contraception, tout en favorisant les relations sexuelles extra-conjugales (donc les grossesses non désirées), met le couple dans un tel état d'esprit qu'il croit qu'il a le contrôle absolu de sa procréation.
Avec un tel état d'esprit, dans le cas où la contraception échoue, le passage à l'acte d'avorter se fait sans aucun état d'âme. Et ce, même dans le cas de relations conjugales licites. En effet, lors d'une campagne lancée par le ministère de la Santé français en 2007, la pilule apparaît déficiente dans près de 45% des cas des IVG (Interruption volontaire de grossesse), en augmentation régulière depuis 30 ans.
La pilule, l'acharnement d'une femme
Entre 1916, date à laquelle Margaret Sanger ouvre la première clinique de contraception, fermée dix jours plus tard par la police new-yorkaise, et 1923, date à laquelle elle fonde son premier centre de planning familial, Margaret Sanger sera emprisonnée à huit reprises au cours de sa vie, accusée d'outrage aux bonnes mœurs et propagande contraceptive, prohibée à l'époque. Au cours de sa quête de moyens de contraception efficaces, Margaret Sanger rencontre Gregory Pincus, médecin et biologiste américain.
Elle le séduit par ses idées eugénistes et par une offre de financement de ses recherches très alléchantes, que lui propose Katherine Mc Cormick, une autre richissime féministe, amie de Margaret Sanger. Ses recherches vont aboutir, après des essais sur des femmes portoricaines vivant dans des conditions précaires, à la mise au point, en 1957, de l'Enovid 10 mg.
La FDA l'autorise uniquement pour l'indication de troubles menstruels et de fausses couches. L'indication, à des fins contraceptives, ne sera possible sous AMM que le 23 juin 1960. La société Searl, s'empare du marché et lance sa commercialisation le 18 août de la même année. Après avoir constaté des cas de décès par embolie pulmonaire, le dosage de L'Enovid est revu à la baisse.
C'est l'Enovid 5 mg qui sera la première pilule contraceptive ayant officiellement cette indication.
Elle connaîtra un succès commercial fulgurant, qui n'empêchera pas les essais cliniques d'être repris et multipliés, afin d'optimiser le dosage des hormones pour en limiter, tant le coût que les effets secondaires.
En 1963, l'Ovulen, toujours à base de Northisterone moins dosée, reçoit son AMM. Vers 1980, arrivent les pilules de 2e génération. La troisième génération, conçue dans les années 1990, contient 1/10e en progestérone, 1/3 en estrogène de celles contenues dans les pilules de première génération. Plus récemment, les pilules de 4e génération, à base d'un nouveau progestatif la
Drospirénone, arrivent sur le marché de nombreux pays. Le Japon est le seul pays qui résiste, où la pilule n'a été autorisée qu'en 1999, 40 ans après l'apparition de la première pilule.
De Margaret Sanger à Marion Larat, un demi-siècle de pilules
Après avoir connu une période faste, les pilules de 3e et 4e générations sont au banc des accusés. Le terme de 3e et 4e générations n'est pas tout à fait innocent, il sous-entend une amélioration dans l'efficacité et l'innocuité de ces pilules, par rapport aux générations précédentes. Une formule marketing visant à la banalisation de leur prescription en première intention par les médecins, alors qu'en réalité ces pilules, dites de 3e génération, exposent les femmes à un risque de thrombose veineuse deux fois plus élevé que les pilules de 1re et 2e générations.
Symbole d'émancipation et de liberté féminines, 50 années durant, voilà qu'une autre femme, Marion Larat, pour qui la pilule est synonyme de souffrance et de maladie, la déclare comme une atteinte à l'intégrité de la personne et à la liberté de choix. Victime d'un accident vasculo- cérébral quelques mois après la prise de la pilule Méliane, sa plainte déclenche une avalanche de 400 autres plaintes qui auront déjà été déposées en France. Alors qu'aux Etats-Unis, après avoir évité, en janvier 2012, un procès moyennant une forte indemnisation, le New York Times évoque le chiffre de «10 000» plaintes, contre le laboratoire allemand Bayer, mais aussi en Europe (Allemagne, Suisse), au Canada et en Australie, où des plaintes ont déjà été déposées en raison d'effets secondaires graves.D'autres laboratoires pourraient être concernés, comme Effik, Biogaran, MSD France, et Pfizer.
Pilule et cancer du sein
Alors que les médias en parlent aujourd'hui, les risques des pilules sont connus depuis près de 20 ans ! Les médecins ont été alertés, depuis quelques années déjà, par des publications alarmantes. Aujourd'hui, l'attention est portée sur les pilules dites de 3e et 4e générations, pour leurs risques cardio-vasculaires, alors que toutes présentent des risques, non seulement veineux mais également artériels et cancérogènes, minimisés par beaucoup de praticiens, au nom de pseudo-incertitudes. On en parle trop peu, estime le Dr B. Arenal, gynécologue et présidente de l'association Au sein de femme, de lutte contre le cancer du sein, qui, dans un ouvrage co-écrit avec le Pr Joyeux, cancérologue, dénonce cette mise en hormone des femmes, de la puberté à la ménopause.
Ils font écho à d'autres travaux antérieurs, comme ceux du Dr Elen Grant, qui avait contribué au Royaume-Uni au développement des contraceptifs chimiques au début des années 1960, qui a, par la suite, écrit un livre intitulé Amère pilule, pour en dénoncer les dangers (accident vasculaire, surcharge hépatique, entre autres).
Dans son livre L'enfer au féminin, sortir du cycle règles/cancer, le Dr Vignal, gynécologue qui fait le dépistage du cancer du sein depuis 30 ans, rappelle que les règles (menstruations) sont une exception humaine dans le règne des mammifères, et qu'il y a à peine un siècle, les femmes enchaînaient les grossesses et les périodes d'allaitement de près de 3 ans, ce qui constituait une protection naturelle très efficace. Il ne demande pas à revenir à ce mode de vie, mais nous invite à tirer les leçons que la nature nous donne, pour diminuer l'exposition des femmes aux œstrogènes (les pilules).
En 2005, le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer, dépendant de l'OMS) finit par donner raison à ces praticiens.
Il classe la pilule parmi les produits cancérigènes du «groupe 1», ceux dont l'action est «certaine» pour les cancers du sein, de l'utérus et du foie. Cela est particulièrement vrai avec certains progestatifs synthétiques, ou avec les pilules fortement dosées en œstrogènes.
Plus récemment, en 2009, une autre étude américaine assez inquiétante publiée par l'American Medical Association, et réalisée à Seattle par l'université de Washington, montre qu'entre 1976 et 2009, le nombre de jeunes filles atteintes d'un cancer du sein métastasé a augmenté de 2,1% par an. L'exemple du Japon, qui compte le taux de cancer du sein et de l'utérus le plus bas au monde, est à ce titre assez édifiant. On a longtemps cru à la prédominance du facteur génétique. Jusqu'au jour où l'on s'est aperçu que des femmes japonaises, immigrées aux Etats-Unis, développaient des tumeurs, alors même que ce type de cancer était très rare au Japon. Dès 2008, Andreas Kortenkamp et son équipe du service de toxicologie de l'université de Londres, pointent la responsabilité des œstrogènes dans l'augmentation du cancer de sein, notamment apportés par les pilules contraceptives.
Par ailleurs, nous ne pouvons nous empêcher de faire le lien entre la flambée actuelle du cancer du sein, de l'utérus ainsi que celui de la prostate en Algérie et l'usage massif de la pilule, au nom du contrôle d'une démographie soi-disant «galopante» de la population algérienne.
Pilule et cancer de la prostate
Comme si les effets secondaires des pilules ne suffisaient pas pour les femmes, voilà que les hommes sont aussi concernés. C'est en 2002, qu'on évoqua le danger que font courir les œstrogènes à l'environnement, après la constatation d'une féminisation massive des poissons sauvages, notamment dans la Seine.
En 2011, des chercheurs canadiens publient une étude dans le British Medical Journal montrant clairement une corrélation entre la pilule et le cancer de la prostate. En prenant au hasard près de 90 pays, les chercheurs ont pu mettre en évidence que ce sont dans ceux dont les femmes utilisent le plus la pilule que se trouve le plus fort taux de cancer de la prostate.
Très probablement lié à l'ingestion chronique par les hommes de quantité infinitésimale d'œstrogènes contenus dans l'eau des boissons. Les auteurs précisent qu'ils n'ont pas retrouvé de corrélation entre le cancer de la prostate et les autres moyens de contraception, tels que le stérilet, les spermicides ou les préservatifs. Les traitements de filtration de l'eau n'éliminant pas complètement ces substances, agiraient alors comme des perturbateurs endocriniens, affectant bien la fertilité des hommes, via une contamination de l'eau courante locale. En effet, dans certaines régions d'Europe, utilisant l'eau recyclée, 40% du sperme des hommes est de mauvaise qualité.
Dans la revue Nature, Richard Owen et Susan Jobling, professeurs à l'Université d'Exeter (Royaume-Uni) estiment qu'il faudrait investir «au moins 32 à 37 milliards d'euros dans les stations d'épuration anglaises pour éliminer les œstrogènes des résidus de pilules». En attendant, l'Europe compte fixer des teneurs maximales d'œstrogènes, c'est-à-dire un seuil au-delà duquel l'eau courante sera jugée impropre à la consommation.
Qu'en est-il en Algérie ?
En Algérie, comme dans la plupart des pays du tiers-monde, où la pilule est utilisée à très grande échelle, les laboratoires, comme Bayer ou Schering, propriétaires des pilules en question, n'ont pas été inquiétés, non pas que les cas d'HTA, de décès et mort subite, ou d'accidents vasculo-cérébraux n'existent pas, mais tout simplement parce que les recensements et les moyens de recours font cruellement défaut.
Par ailleurs, dans le domaine du traitement des eaux usées et des ressources hydriques, des efforts colossaux ont été consentis visant à leur préservation et la modernisation de leur gestion. Les stations de dessalement et d'épuration, déjà réalisées ou en cours d'achèvement, contribueront, à terme, à améliorer sensiblement la ration journalière en eau par habitant, et l'approvisionnement en eau potable qui a atteint 95% en 2012.
Ce formidable exploit, nous devons absolument le préserver, car il est synonyme de vie et de fertilité. Ne serait-il pas totalement compromis par les résidus de pilules contraceptives, synonymes de mort et de stérilité, que nous risquons de retrouver dans nos verres et nos assiettes ? Les nombreuses preuves qui s'accumulent autour de ce moyen de contraception, dont les effets, une fois disséminés dans l'environnement, ressembleraient à un degré moindre à ceux des déchets nucléaires, semblent se préciser chaque jour : nette augmentation du taux de cancer du sein et de la prostate en Algérie et une baisse assez significative de la natalité et de la fertilité masculin. Cela doit interpeller nos pouvoirs publics à plus d'un titre.
Selon une estimation préliminaire, les caisses d'assurance maladie, toutes branches confondues, ont remboursé, en 2012, à un taux de 100% environ 200 000 boîtes uniquement de pilules en question, à savoir Meliane et Diane, soit approximativement plus de 130 millions de dinars ou 13 milliards de centimes. Ce chiffre n'est qu'une estimation provisoire, car le chiffre réel dépasserait de loin le million de boîtes. Il suffirait à financer bon nombre de médicaments anticancéreux que les malades peinent à trouver dans les pharmacies, car non pris en charge par la Sécurité sociale dans les officines pharmaceutiques. Ne plus rembourser les pilules et affecter leurs enveloppes respectives à d'autres médicaments, notamment les anticancéreux, ne serait-il pas le premier pas à faire en urgence, dans la perspective d'une meilleure prise en charge du cancer en Algérie ?
En attendant que d'autres décisions plus volontaristes, en faveur des méthodes de contraception plus respectueuses de l'environnement et du développement durable, voient le jour, cela pour renouer avec l'Algérie qui professait, en 1974, à Bucarest : «Le développement est la meilleure pilule pour bâtir une nation, un nouveau dragon africain de 50 millions d'individus».


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