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Dans la lucarne : Un cinéaste qui raconta si bien l'Italie
Publié dans El Watan le 27 - 04 - 2006

Le cinéma de minuit, sur France3, consacre un cycle au réalisateur italien Mauro Bolognini avec au programme le tonitruant Marisa la civetta, l'un des premiers films de Pier Paolo Pasolini en tant que scénariste.
Mauro Bolognini, né en 1922 à Pistoia, en Toscane, se destinait au départ à une carrière d'architecte avant d'être saisi par la passion du cinéma. Il parvient rapidement à s'imposer dans cette discipline et devient assistant réalisateur de cinéastes aussi chevronnés que son compatriote Luigi Zampa ou le Français Jean Delannoy. Cela se passait au début des années cinquante et Bolognini piaffait d'impatience de diriger à son tour des films car il entendait contribuer à la renaissance culturelle italienne et s'inscrire dans la lignée des Rossellini ou Vittorio De Sica, maîtres incontestés de l'art cinématographique en Italie et dans le monde. Bolognini, avec toute sa bonne volonté, faisait figure de nouveau venu mis dans l'obligation de gagner sa place au soleil. Les candidats à la reconnaissance ne manquaient pas avec des cinéastes comme Visconti, Fellini, mais aussi ceux qui arrivaient en force comme les Mario Monicelli, Francesco Rosi, Ermano Olmi, Dino Risiet autre Latuada. Le cinéma italien de ces débuts des années cinquante était en fait un formidable vivier où cohabitaient d'innombrables talents. Mauro Bolognini avait la conviction qu'il partait gagnant et que ses arguments personnels lui permettraient de faire face à la concurrence. Il se trouve que des producteurs croient en lui, à commencer par le très avisé Carlo Ponti. Il fallait donc que Mauro Bolognini fasse le premier pas pour engager une carrière de réalisateur qui durera de 1955 à 1992. Une longue carrière ponctuée par une considérable filmographie qui, depuis Les Amoureux jusqu'à La villa del venerdi atteste que ce cinéaste a su créer un univers original où se mêlent la sensualité, la dérision et une théâtralité qui par endroits pourrait le faire passer pour un adepte du populisme. Mauro Bolognini a cultivé ce caractère vénéneux, quelquefois ambigu de son inspiration qui le portait à engager les spectateurs sur des fausses pistes avec des titres comme Les Garçons, Les jeunes mariés, Agostino ou Quand la chair succombe. Toute l'identité cinématographique de Mauro Bolognini tient dans cette approche à double entente de la sexualité qui traverse son oeuvre. Le bel Antonio, son immense succès international, est le film majeur de ce cinéaste qui transcendait les conventions en s'attaquant avec un rare savoir-faire à des thèmes qui dérangent. Sa collaboration fréquente avec des auteurs tels que Pasolini ou Alberto Moravia est en soi un indice de l'orientation existentielle qui imprime ses films. Mauro Bolognini a su prendre ses distances avec le puritanisme ambiant en s'attaquant à des sujets qui sentent le souffre dans des films comme Les poupées, Les ogresses ou Le plus vieux métier du monde. Pour autant on ne peut pas juger provocateur ce cinéma attaché aux vertus humanistes et au crédit de son oeuvre on rattachera aussi une sincérité rarement démentie. Bolognini est très largement un réalisateur emblématique des années 60. Les changements intervenus dans la société italienne à l'amorce des années 80, la libération des meurs, mais aussi et surtout la terrible crise qui a frappé de plein fouet le cinéma italien avaient contribué à son effacement progressif de la scène artistique. Il n'empêche que l'ensemble de son oeuvre rappelle la force d'un cinéma italien à son apogée. Les audaces de Mauro Bolognini, si parfaitement portées au sommet dans Le bel Antonio, sont l'incontestable signature d'un maître dont le travail mérite d'être connu par les nouvelles générations de cinéphiles. Il y-a en effet chez ce cinéaste cette maîtrise de la déclinaison intimiste des relations orageuses et le trait fort de Mauro Bolognini est d'avoir été lui-même jusqu'au bout. Cette constance du cinéaste le conduira à ne pas lâcher prise et à continuer de tourner des films jusqu'à un âge très avancé. Son nom restera intimement lié à l'extraordinaire rayonnement du cinéma italien qui avait su conquérir les publics du monde entier. De ce cinéaste on reverra avec intérêt ses films qui ont raconté l'Italie. Mauro Bolognini est mort en 2002. Il avait 80 ans.

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