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Henri Alleg, le militant s'éteint
Sports
Publié dans El Watan le 19 - 07 - 2013

Henri Alleg s'est éteint hier à l'âge de 92 ans. Ardent militant, il a lutté pour l'indépendance de l'Algérie depuis son arrivée à Alger en 1939. El Watan Week-end revient sur la relation qu'Henri Alleg entretenait avec l'Algérie, son pays, puisqu'il était de nationalité franco-algérienne.
«Dans cette immense prison surpeuplée, dont chaque cellule abrite une souffrance, parler de soi est comme une indécence. Au rez-de-chaussée, c'est la ‘‘division des condamnés à mort'' .» C'est par ces mots qu'Henri Alleg décrit les souffrances de la torture infligée par les tortionnaires français lors de la guerre de Libération nationale. Plus qu'une expérience personnelle, l'auteur traite de la souffrance de tout un peuple. Son autobiographie La question (1958) reste, aujourd'hui encore, un manifeste pour toutes les luttes contre le colonialisme et l'utilisation de la torture. L'historien français Alain Ruscio, qui a travaillé aux côtés d'Henri Alleg, affirme : «La question ne se limite pas à l'Algérie. Aujourd'hui encore, elle trouve tout son sens quand on parle de lieux comme Guantanamo, par exemple.» Arrivé en Algérie en 1939, son engagement aux côtés du Parti communiste algérien a été instantané. Mustapha Boutadjine, qui a rencontré Henri Alleg à de nombreuses reprises, nous explique : «Henri est un grand humaniste, il s'est engagé pour l'indépendance algérienne car il était convaincu de la justesse de cette cause. Pour moi, il est plus Algérien que certains Algériens.» Son engagement était sans faille et se faisait menaçant, notamment à travers la ligne éditoriale qu'il a donnée au quotidien Alger républicain, résolument anticolonialiste. Le journal est interdit en 1955 et deux ans plus tard, Alleg est arrêté, torturé puis emprisonné. C'est d'ailleurs dans ces circonstances qu'il écrira La question.
Algérien
Pour Alain Ruscio, Henri Alleg «était le symbole d'un espoir un peu décalé au vu de la situation coloniale. Il voulait que toutes les sphères de la société coloniale soient unies. C'était un projet très courageux et original». Alleg a en effet toujours milité pour l'égalité au sein de la société algérienne. Sa décision de prendre la nationalité algérienne après l'indépendance n'a été que la conséquence logique de son engagement. Malgré son départ forcé en 1965, après la prise de pouvoir de Houari Boumediène, «il restait très attaché à l'Algérie et suivait de près l'actualité. Il est revenu à de nombreuses reprises après cela d'ailleurs», révèle Mustapha Boutadjine alors qu'Alain Ruscio ajoute : «Même s'il ne le disait pas ouvertement, Henri se sentait concerné par les problèmes que soulève la presse algérienne. L'Algérie n'a pas pris la direction qu'il avait rêvée pour elle, mais il savait que ce n'était pas à lui de donner des leçons.» La sagesse qui transparaît dans ce dernier témoignage fait en réalité écho à la modestie et à l'humilité, autant de valeurs qui distinguaient l'homme en toute circonstance. «Malgré toute son expérience, il savait rester simple et très modeste», indique Mustapha Boutadjine qui n'hésite pas d'ailleurs à comparer Henri Alleg, dans ses écrits et ses opinions à Frantz Fanon. Rosa Moussaoui, journaliste à l'Humanité et qui a eu la chance de travailler aux côtés d'Henri Alleg, retiendra «la douceur avec laquelle il était capable d'exprimer ses convictions».
Hommage
Ainsi, au-delà de son engagement politique en Algérie, celui qui est décrit comme étant «d'un humanisme extraordinaire» par H. Boutadjine et R. Moussaoui, s'est illustré par son abnégation à faire de la torture un fait impardonnable dans le monde entier, et ce, jusqu'à sa mort. Autant de raisons qui rendent l'hommage à Henri Alleg nécessaire. Evidemment, ne pas abandonner son combat et ses opinions est une manière de ce faire, comme le rappelle Rosa Moussaoui. Pour sa part, Alain Ruscio insiste sur «la nécessité de mettre la lumière sur ces quelques Européens, qui n'étaient pas du tout nombreux, à s'être opposés à la puissance coloniale et à avoir lutté aux côtés du peuple algérien, comme Henri lui-même mais aussi son épouse Gilberte, qui a été un soutien pour lui, en toute circonstance». Une analyse qui fait écho aux dernières phrases d'Alleg dans La question : «Tout cela, je devais le dire pour les Français qui voudront bien me lire. Il faut qu'ils sachent que les Algériens ne confondent pas leurs tortionnaires avec le grand peuple de France, auprès duquel ils ont tant appris et dont l'amitié leur est si chère.» En outre, lorsque nous interrogeons M. Boutadjine sur l'éventualité d'avoir une place au nom d'Henri Alleg en Algérie, à l'image de Maurice Audin, celui-ci surenchérit : «Une place ? Oui pourquoi pas. Au risque de paraître présomptueux, je dirais même un boulevard en son hommage. C'était un grand homme, un grand Algérien.» Cependant, pour lui, la priorité est de le réhabiliter dans l'histoire et «faire que les jeunes générations soient au fait de l'œuvre d'Alleg, de son engagement et son combat».


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