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Un ardent défenseur de la cause nationale
Henri Alleg s'est éteint à l'âge de 92 ans
Publié dans El Watan le 20 - 07 - 2013

Henri Alleg n'a jamais renié ses idéaux l Il a beaucoup fait pour la cause nationale, sans le claironner sur tous les toits et sans revendiquer le moindre mérite.
De Abdelkader Guerroudj, moudjahid ancien dirigeant du PCA, à Annie Steiner, moudjahida, en passant par Abdelmadjid Azzi, syndicaliste, ou encore de simples militants visiblement marqués, il y a de l'émotion et de la reconnaissance après l'annonce de la mauvaise nouvelle de la mort d'Henri Alleg, qui nous a quittés à l'âge de 91 ans, après une vie pleine de luttes.
Né à Londres, de parents juifs russo-polonais, Henri Alleg s'installe en Algérie en provenance de Paris, en 1939, et milite au sein du Parti communiste algérien. En 1946, il épouse Gilberte Serfaty, qui deviendra comme lui une ardente militante communiste.
ENGAGEMENT PRéCOCE
En 1951, il est directeur du quotidien Alger républicain. Il entre dans la clandestinité en 1955, date d'interdiction du journal en Algérie. Il continue cependant à transmettre des articles en France, dont certains sont publiés par l'Humanité. Il est arrêté le 12 juin 1957 par les parachutistes de la 10e DP au domicile de Maurice Audin, son ami, arrêté la veille et qui sera torturé à mort.
Torturé, Alleg sortit vainqueur de ces épreuves qu'il sut transformer en combat. Ce que Alleg voulait nous faire comprendre, la «réponse» qu'il donne à «la question», c'est précisément qu'une victoire est possible et que le bourreau peut devenir dès maintenant le vrai vaincu.
Ses tortionnaires n'ont pu le transformer ni en cadavre ni en traître. Ils en ont fait, malgré eux, le témoin de leur ignominie et surtout de leur échec. C'est là où s'est crié le philosophe anticolonialiste Jean-Paul Sartre avec son célèbre : «Nous sommes tous des assassins» en concluant que «la France n'épouvante personne, elle n'a même plus les moyens d'intimider, elle commence à faire horreur, c'est tout». La torture, Henri la connaît pour l'avoir subie dans sa chair. C'est pourquoi, dès qu'on évoque le nom d'Alleg, surgit des entrailles La Question témoignage implacable sur la torture pendant la guerre d'Algérie interdit de parution et qui eut un formidable retentissement auprès de l'opinion internationale. Dans son hommage, François Hollande a affirmé qu'«effectivement La Question a éveillé la conscience des Français».
L'ALGERIE AU CŒUR
Rien que pour cela, Henri mérite tous les égards, lui qui a côtoyé la lutte, aimé l'Algérie et épousé sa cause.
Mais ce n'est là qu'une facette de l'homme engagé et enragé contre toutes les injustices et les inégalités qu'il a combattues de toutes ses forces. Tout jeune débarqué à Alger en 1939, il tombera amoureux de cette ville qui devient sa ville. Très vite, il se révolte contre le régime colonial et s'engage comme journaliste au quotidien Alger républicain et comme militant au Parti communiste algérien.
William Sportisse, son ami des bons et mauvais jours, qui était avec lui au front et face aux rotatives, dresse de lui un portrait plein de tendresse, où les deux hommes liés par une complicité sans faille étaient aussi liés par pratiquement le même destin.
Dans ses mémoires, Henri signale qu'Alger républicain était le seul à échapper au monopole de la presse quotidienne détenue par la grosse colonisation. Le seul, qui chaque jour pouvait dire l'effroyable réalité qui se cachait sous l'hypocrite appellation des «trois départements», le seul à dénoncer «la responsabilité de l'administration et du pouvoir colonial dans l'asservissement et l'arriération du pays».
Après le coup d'Etat de Boumediène en 1965, Henri a été conseillé par ses amis Bachir Hadj Ali et Sadek Hadjeres, secrétaires du PCA, de rejoindre la France pour éviter les ennuis qui se profilaient.
A Paris, il avait pour tâche d'activer au sein de l'ORP et de représenter le PAGS, héritier du PCA. «J'avais accepté la tâche mais à vrai dire, sans grand enthousiasme, car elle signifiait qu'il faudrait quitter le pays sans qu'il soit possible de prévoir une date de retour. Chaque éloignement nous était toujours apparu comme un arrachement douloureux sans que nous ayons pourtant jamais douté un instant que, quels qu'en soient les détours, le chemin nous ramènerait vers cette Algérie enfin libérée où nous voulions vivre.»
En France, Henri et ses camarades éditeront une revue Révolution socialiste qui, pour l'essentiel, reprenait des textes diffusés en Algérie par des militants, qui comme Sadek Hadjeres, Boualem Khalfa et Abdelhamid Benzine, avaient pu échapper à l'arrestation. Ceux qui étaient restés avaient été arrêtés, subi des tortures et que Bachir Hadj Ali avait fidèlement décrites, de manière irréfutable, dans L'Arbitraire publié aux éditions de Minuit.
COMMUNISTE CONVAINCU
«Pour moi, rien ne pouvait être plus révoltant, je retrouvais avec une sorte de nausée la caricature d'un passé abject qui semblait ressusciter.»
Après une période de doutes, Henri poursuivra son travail de journaliste à l'Humanité en s'engageant dans l'édition d'une Histoire de la Guerre d'Algérie, avec la complicité de son épouse Gilberte et de quelques amis.
En février 2002, Henri se retrouve dans le vieil immeuble qui servait de siège à Alger républicain près de la Grande Poste, avec une cinquantaine de vieux camarades pour réaliser «la grande aventure d'Alger Républicain». C'était l'un de ses ultimes voyages.
Depuis, il vivait diminué chez lui dans la région parisienne, ayant peu de contacts avec l'extérieur. Un ami commun, Kamel Kidji, nous avait arrangé un rendez-vous au mois de juin dernier, mais fatigué, Henri a fini par le différer. Nous devions nous revoir, mais le destin en a décidé autrement Kamel raconte qu'Henri «était très attentif aux autres. D'ailleurs, j'ai décelé un tic chez lui : quand il parle avec une personne il le prend toujours par la main, il était très tactile, la première fois que j'ai su qu'il était né en Angleterre, à Londres, c'était au milieu des années 1980. J'étais en compagnie d'une amie anglaise, ce qui fut le prétexte de parler de sa naissance anglaise, Henri adorait la vie et les figues». On ne peut que s'incliner devant cet homme au parcours exceptionnel, miné par l'exil involontaire. Ami d'Aragon qu'il appréciait beaucoup, Henri de là où il est pourrait se délecter à nouveau de ces vers sublimes du célèbre poète : «Rien n'est jamais acquis à l'homme/Ni sa force ni sa faiblesse/Et quand il croit serrer son bonheur, il le broie/Sa vie est un étrange et douloureux divorce/Il n'y a pas d'amour heureux…»


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