La crise de l'alimentation en eau potable, qui se corse de jour en jour dans la ville d'El Milia, a dégénéré en protestation. Les habitants des cités Zaher, Lakhnak Ouled-Salah et de Arfa, situées sur les hauteurs de la ville, ont été obligés de s'en prendre aux responsables de l'ADE, en bloquant à toute activité, mercredi dernier, le siège de cet organisme. «Le calvaire que nous vivons s'est encore aggravé depuis la réalisation du nouveau réseau, on ne sait d'ailleurs plus à quel service s'adresser pour régler ce problème, mais pour nous, l'ADE est responsable de cette situation, car cet organisme, qui nous harcèle à chaque fois pour nous inciter à s'acquitter des factures, est censé nous distribuer l'eau», soutient-on. Une fois au fait de ce problème, les services de l'hydraulique et de l'ADE se sont mis à se rejeter la balle pour tenter de dégager leur responsabilité de ce qui arrive à la population. La direction de l'hydraulique qui a promis à maintes reprises d'intervenir pour s'enquérir de la situation n'a fait qu'alimenter les doutes quant à son sérieux à prendre en charge le problème soulevé. Joint par téléphone, le directeur de l'ADE a fait part de la disponibilité de ses services de discuter ce problème avec toutes les parties concernées. «Nous attendons que ces services tiennent leurs paroles, l'Etat nous est venu en aide par la réalisation d'un nouveau réseau d'AEP, or on constate que cet effort n'a servi à rien à cause des défaillances soulevées, nous voulons que les services concernés assument leur responsabilité dans cette situation qui nous prive de notre droit de bénéficier de l'eau ; au fait, ces responsables savent-ils que l'eau que nous achetons nous revient à 5000 DA le mois, alors que la facture qu'on paie à l'ADE par trimestre ne dépasse que rarement les 1000 DA ?» s'interrogent des habitants sur un ton d'indignation.