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Aucun endroit n'est épargné
Parkings payants à Béjaïa
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2013

Le constat n'est pas nouveau. Le 5 décembre 2006, c'est le ministre lui-même qui se désole presque d'une situation d'anarchie.
Une frêle silhouette, un tricot de peau tombant jusqu'aux hanches si minces, une sacoche accrochée au cou, les pieds dans des claquettes, Sofiane se plaît dans son dandinement provocateur d'adolescent. Le pas pressé, il s'avance vers un automobiliste qui reprend place dans son véhicule au sortir de la Cacobatph. «Parking gardé âami», lui lance, imperturbable, le jeune homme. À peine 14 ans, Sofiane (ce n'est pas son vrai nom) s'est autoproclamé depuis peu gardien de parking. Son nouveau «job», il vient tout juste de le dénicher au coin d'un quartier, cité des 392 logements, Tala Ouariane, Béjaïa. L'«embauche» a été d'une telle facilité que Sofiane ne s'est encombré d'aucune formalité administrative. Pour un automobiliste qui a refusé de payer, on lui a barricadé la route. Pour pouvoir repartir, celui-ci a foncé avec son 4x4 sur la barricade, comme dans un film de gangsters.
Chaque mois de juillet, le quartier fourmille de petits gardiens qui se partagent le gâteau. De telles aubaines, la ville de Béjaïa en offre à chaque coin de rue.
C'est à celui qui sait flairer «l'affaire».Comme ce parking payant informel de Tala Ouariane, Béjaïa en compte des dizaines. La ville est quadrillée par ces espaces payants qui naissent avec une facilité déconcertante et des rues tombent l'une après l'autre entre les mains de cohortes de jeunes qui s'autoproclament gardiens des lieux, en arrivant parfois aux mains pour s'imposer les uns sur les autres.
Gain facile
Logique. De nos jours, les rues s'avèrent être une source d'enrichissement inespérée. Un gain facile pour les uns et une source de dépouillement pour les autres, les automobilistes, qui en pâtissent devant le laxisme des services de sécurité et la main généreuse des autorités communales qui délivrent les autorisations. Le phénomène persistant et grandissant irrite les automobilistes. Certains se résignent à payer à leur corps défendant, d'autres rouspètent au risque de représailles.
Tout récemment des associations ont décidé de s'unir pour crier d'une seule voie leur ras-le-bol. Elles s'en remettent, à travers une pétition, à Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, pour lui faire savoir que la circulaire ministérielle qui régit les activités de gardiennage et parkings payants n'est que de l'encre sur papier.
«Un nombre très important d'espaces publics (rues, ruelles, places jouxtant les administrations…), et aires de stationnement situées dans les cités d'habitation sont exploités comme parkings payants et ce de façon informelle, même ceux qui possèdent des autorisations ne respectent ni les conventions signées avec l'APC, ni la circulaire ministérielle et utilisent cet acquis juridique pour imposer leur dictat, en subtilisant de l'argent de force aux propriétaires de véhicules à chaque fois qu'ils stationnent (cafétérias-pharmacies- marchés-ravail-quartiers-sites touristiques-hôpitaux-administrations)» écrivent les pétitionnaires.
Ils confirment le constat d'une ville entière qui «est devenue un parking», posant le problème même des parkings autorisés.
«Comment ne pense-t-on pas aux fonctionnaires qui travaillent durement pour subvenir aux besoins de leurs familles et se voient tous les jours se faire subtiliser de l'argent sous prétexte qu'elles (les personnes, ndlr) ont une autorisation», s'interroge le groupe d'associations qui trouve inadmissible qu'un automobiliste soit forcé à payer à chaque fois qu'il stationne pour vaquer à ses occupations quotidiennes. «En refusant de payer, les automobilistes reçoivent des insultes et des menaces de la part des soi-disant gardiens», témoignent les pétitionnaires.
Dindons de la farce
L'association culturelle et écotouristique Les Aiguades et l'association environnementale Les amis du Gouraya ont écrit, de leur côté, au président de l'APC de Béjaïa pour l'interpeller sur «l'anarchie et la gabegie (pagaille et désordre) qui règnent actuellement au niveau des parkings».
Le constat des deux associations est porté essentiellement sur les sites touristiques des Aiguades, Cap Carbon et le mont Gouraya, qui, écrivent-elles, «sont confiés à des jeunes qui n'ont aucune expérience en relation humaine compte tenu de la manière avec laquelle ils abordent les touristes, en plus du fait qu'ils sont loin de remplir les conditions citées par la circulaire ministérielle, ne respectent pas le contrat signé avec l'APC de Béjaïa ni la circulaire ministérielle et sèment la terreur et font leurs lois». Un chapelet de critiques facilement transposables au niveau de toutes les autres aires transformées, légalement ou non, en parkings payants. «Ce phénomène, ajoutent les membres des deux associations plaignantes, irrite beaucoup les automobilistes qui sont contraints à payer sans avoir le droit de réclamer ni de contester le prix de 50 DA ou 100 DA».
Le constat n'est pas nouveau. Le 5 décembre 2006, c'est le ministre lui-même, Daho Ould Kablia, qui se désole presque d'une situation d'anarchie. «Il a été constaté, ces dernières années, la recrudescence du phénomène d'occupation d'espaces publics (rues, ruelles, places jouxtant des marchés, des administrations…) et d'aires de stationnement situées dans les cités d'habitations, pour exploitation comme parkings payants et ce, de façon informelle» relevait le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales dans une correspondances adressée, il y a sept ans, aux walis au sujet des «mesures d'encadrement des activités de gardiennage de parkings payants».
Sept ans plus tard, la désolation est la même pour les automobilistes, les dindons de la farce.


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