Il pourra remercier toute sa vie sa belle étoile qui l'a protégé alors qu'il était sur le point de rendre l'âme entre les mains de ses tortionnaires s'acharnant sur lui. Le coin était si désert que ses bourreaux, qui l'avaient attiré dans un guet-apens, ne pouvaient imaginer que des patrouilles de police pouvaient s'aventurer dans des quartiers très rarement «visités» par les forces de l'ordre. La genèse de cette sordide affaire remonte à la nuit du mercredi, lorsqu'un jeune commerçant de 22 ans, habitant à Bouhraoua, sur les hauteurs de la ville de Ghardaïa, a reçu un coup de téléphone d'un particulier lui proposant une affaire. Le jeune homme, alléché par le gain substantiel qu'il pouvait en tirer, a accepté le rendez-vous pour le soir même dans une ruelle obscure au quartier de Kerkoura, qui ceinture la grande palmeraie de l'oasis nord, vers Daïa Ben Dahoua. Il était près de 23h lorsque celui-ci les rencontra dans une Toyota Hilux de location. Ils étaient trois à l'intérieur et aucun d'entre eux ne connaissait la victime ni de près ni de loin. C'était une espèce de «contrat», tels ceux de la maffia, lorsque des tueurs à gages se chargeaient d'éliminer des gens qu'ils ne connaissaient même pas contre espèces sonnantes et trébuchantes. C'est en effet ce qui est ressorti des déclarations des trois agresseurs, qui ont affirmé aux enquêteurs avoir accepté le deal contracté avec une jeune fille qui leur avait promis une forte rétribution, mais ils ont en été empêchés par une patrouille de police qui, passant par là, a entendu les cris de terreur de la victime gravement blessée. Les malfrats ont été arrêtés en flagrant délit de tentative d'assassinat et la victime a été évacuée vers les urgences médico-chirurgicales de l'hôpital Brahim Tirichine de Sidi Abbaz, où il a été immédiatement pris en charge. Arrêtée à son tour, la jeune fille, qui n'a pas démenti les accusations de ses comparses, a toutefois refusé d'indiquer le motif de sa vengeance. Présentés en fin de semaine devant le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa, qui les a déférés au magistrat instructeur, ils ont été placés sous mandat de dépôt et incarcérés à la prison de Châabet Ennichène de Ghardaïa, pour «tentative d'assassinat, association de malfaiteurs et guet-apens».
