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Les résidentes en colère
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Publié dans El Watan le 18 - 12 - 2013

L'onde de choc provoquée suite à la diffusion d'un reportage sur «la moralité» des étudiantes résidentes prend de plus en plus d'ampleur, après l'annonce de l'action en justice intentée par l'office des œuvres universitaires (ONOU) contre la chaîne de télévision incriminée, et plus récemment la furieuse déclaration du ministre de l'Enseignement supérieur.
Les réactions à cette affaire qui défraie la chronique médiatique prennent une ampleur nationale. Des étudiantes indignées montent au créneau. El Watan étudiant s'est rapproché de résidentes dans différentes cités pour recueillir les témoignages et tenter de mesurer l'ampleur du préjudice porté aux étudiantes suite à la diffusion du reportage télévisuel. Selon des témoignages concordants, plusieurs parents, choqués par les images diffusées par la télévision satellitaire, se sont précipités vers les cités désignées dans le reportage pour récupérer leurs filles. Celle de «Ouled Fayet 3» qui était, selon les déclarations des responsables de la cité, plus explicitement indiquée.
Certaines résidentes avaient pris l'initiative de rentrer chez elles de leur propre gré, «pour laisser la tempête passer», nous confie Leila, résidente à Ouled Fayet 3. «Nous craignons le pire pour nos copines qui risquent d'être forcées d'abandonner leurs études», ajoute, émue, la jeune fille avant de nous rapporter avoir assisté à des scènes où d'autres filles étaient battues et malmenées en public par leurs frères devant la cité, et une autre menacée par son fiancé de rompre leur prochain mariage. Meryem, étudiante en sciences politiques et résidente à Dély Ibrahim, en est encore traumatisée : «C'est la honte ! Mais surtout la frayeur, j'ai peur de sortir de ma résidence, même pour faire mes courses, j'ai l'impression que le nombre de voitures et de garçons s'est accru depuis la diffusion du reportage et les moqueries avec», se plaint-elle, et de poursuivre : «Je ne peux plus tolérer les : ‘‘Ah ! El Houari l'ambulance ! Vous êtes la honte de ce pays'', et j'en passe…
Heureusement que mes parents me font confiance. Ils m'ont appelée pour me rassurer et me réconforter». Djidjiga, de Tizi Ouzou, résidente à Ben Aknoun, raconte la réaction négative des gens de la rue et les agressions dont elle était victime ; des jeunes les avaient montrées du doigt et les avaient insultées ; plus grave encore, de jeunes enfants d'une cité limitrophe ont été poussés par les plus grands à lancer des pierres en direction des fenêtres des filles résidentes. K. H., étudiante en 2e année langue italienne à Bouzaréah et résidente à Ouled Fayet 2 dira : «J'estime que c'est injuste de diffuser des séquences vidéo privées de filles sans leur autorisation et de s'introduire de la sorte dans le campus pour les piéger. Pourquoi ont-ils négligé les honnêtes filles qui sont là pour étudier ? Pourquoi n'ont-ils pas évoqué les problèmes du quotidien pénible de l'étudiante, à savoir les embêtements des agents et des employés qui travaillent au foyer ? Depuis le reportage, il nous est impossible de mettre le pied dehors de crainte de se faire agresser», ajoute-t-elle ; «il fallait désigner les responsables et demander honnêtement l'avis des filles à visage découvert, mais la presse jaune aime faire dans le sensationnel, et c'est toujours la femme qui fait (vendre) c'est honteux !»
Son amie S. M. acquiesce et nous révèle : «Souvent, on se retrouve devant des étrangers à l'intérieur de la cité, et c'était le cas des deux journalistes, ça aurait dû être le détail le plus grave dans le reportage, mais cette chaîne occulte les problèmes réels et cherche les scandales créés de toutes pièces pour attirer le plus de téléspectateurs.» Cette polémique n'a pas tout à fait occulté les revendications récurrentes des étudiantes résidentes : «Du moment qu'ils ont évoqué les problèmes de la cité, pourquoi omettre l'état des restaurants universitaires et la façon dont l'administration nous traite ? Pourquoi n'ont-ils pas évoqué l'état précaire des matelas qui laisse à désirer, l'absence de chauffage en pleine saison de froid, l'eau froide dans les douches, la nourriture infecte servie dans des assiettes sales…
Tout ça n'a pas d'importance, car les journalistes cherchaient les scandales… et puis ils n'ont pas le droit de parler de notre façon de nous habiller dans les chambres, je suis libre de m'habiller comme je le veux, personne n'a le droit de me dire ce que je dois porter ou pas dans ma propre chambre.» «Je viens d'un village enclavé et je suis une honnête fille, je resterai ici malgré tout pour terminer mes études. Il fallait que ces deux journalistes pensent aux conséquences d'un tel reportage sur l'opinion publique, surtout sur les gens des villes intérieures où l'éloignement d'une fille de sa famille est toujours considéré comme une dangereuse aventure», nous a assuré une étudiante à la sortie de la cité Ouled Fayet 3.
Les répercussions de cette affaire ont fait que des parents ont mis fin à la scolarité de leur fille, d'autres ont été mises sous surveillance étroite. «Mon père m'appelle tout le temps pour savoir où je suis et me demande ce que je fais», dira une autre étudiante. Pour d'autres, ce sont leurs frères qui s'en sont pris à elles. «J'ai subi un véritable interrogatoire de la part de mon frère», ajoutera une étudiante qui a été obligée par ses parents d'effectuer un test de virginité.


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