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Discerner entre le titre de «Docteur» et le grade de «Maître de conférences-B»
Contributions : les autres articles
Publié dans El Watan le 22 - 12 - 2013

En date du 6 octobre 2013, la note n°870/S.G/ 2013 du Secrétaire général du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS), accorde aux «doctorants retardataires» un délai supplémentaire de deux ans maximums pour finaliser leurs travaux de recherche et soutenir leur thèse de doctorat.
Cette note fait référence au décret exécutif n° 98-254 du 17 août 1998. Plus récemment, en trente-et-un articles, l'arrêté
n° 250 du 28 juillet 2009 régit l'organisation de la formation de troisième cycle en vue de l'obtention du diplôme de doctorat. Les responsables des universités doivent se poser des questions telles que : qui produit la science ? Qui l'oriente ? Ces responsables doivent être des garants, des préservateurs, des serviteurs de l'ordre naturel et social dans la pédagogie et la recherche. Les doctorants et les enseignant-chercheurs sont les pourvoyeurs de la recherche.
Si les doctorants n'arrivent pas à soutenir leur doctorat dans les délais impartis, c'est beaucoup plus dû à des problèmes qui surgissent durant leurs avancées et avancements dans leurs travaux de recherche et qu'il faut prendre en charge sérieusement. Ce n'est pas à coups de «délais supplémentaires» que ces problèmes s'estamperont. Si le savant recherche le mal, ce n'est pas pour enseigner à le propager mais pour le guérir, dixit Machiavel. En ma qualité de directeur de thèses, j'ai identifié ce problème de soutenance de doctorat à temps ou avec retard. Eu égard à cet arrêté et :
-1. Dans son article 15, il est stipulé que la durée de la formation de troisième cycle est fixée à trois années consécutives…
Pour pouvoir appliquer ces conditions stipulées, il faut fournir des conditions adéquates à sa réussite, à savoir au
moins : la résolution du «dilemme» kafkaïen de la langue d'instruction dans nos universités
scientifiques ; la documentation abondante dans la langue anglaise incite les universitaires scientifiques à faire un grand effort d'apprentissage. Il faut octroyer aux formateurs de nouveaux salaires importants et concurrentiels. Les enseignants peuvent même se permettre des cours particuliers de l'anglais et du français. Le scientifique algérien doit véhiculer avec fluidité au moins ces deux langues étrangères universelles.
-2. Dans son article 17, il est stipulé que la thèse de doctorat consiste en l'élaboration par le doctorant d'un travail de recherche original devant faire l'objet d'au moins une (01) publication dans une revue scientifique
reconnue ; elle est sanctionnée par sa soutenance.
Cette façon de procéder, l'imposition d'un article de revue est «négative». Selon l'esprit de l'arrêté en vigueur, des chercheurs ou doctorants se sont même «suicidés» scientifiquement en achetant des articles de journaux véreux à de fortes sommes en devises. Des journaux hindous, pakistanais ou ceux d'Asie et dernièrement même européens ou américains ont trouvé une «aubaine», une façon de se faire de l'argent sur le dos des scientifiques algériens.
Ils leur publient leurs articles d'une qualité «douteuse» en contrepartie d'une rémunération conséquente, à 30 euros la page, ce qui revient à un ordre de 400 euros par article.
Par cet acte, l'auteur de la publication scientifique achète son article. Il n'y a plus d'effort intellectuel à fournir. Des enseignants universitaires ont même eu des grades de Maître de conférences-A et Professeur sur présentation de ces articles «achetés».
Il est suggéré l'élaboration d'un texte immuable s'inspirant de ce qui se fait en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en France, pays qui possèdent les systèmes de production de la science les plus développés. Ce ne sont pas tous les détenteurs de Ph.D et les Docteurs qui doivent publier des «articles de revue» pour soutenir leur thèse. La «revue» n'est pas la dénomination d'un «magazine» hebdomadaire ou mensuel, mais celle d'un journal scientifique. Si un doctorant a cherché et recherché pendant trois années et a pu rédiger un mémoire de thèse de Doctorat(1), et si un jury de délibérations confirme «l'originalité» du travail de recherche, il est autorisé à soutenir son doctorat. Le mémoire de thèse est un document dépassant obligatoirement les cinquante pages. Un mémoire de thèse et une communication dans une «conférence internationale» peuvent suffire pour la soutenance du doctorat suggéré. L'acceptation d'un article à communiquer et à exposer effectivement dans une «conférence internationale» avec un comité de lecture sérieux, connu et reconnu sur la scène internationale, évitera des désagréments aux chercheurs tels les problèmes d'affinité, de susceptibilité, de despotisme de certains conseils scientifiques, de népotisme, etc.
L'acceptation d'un «article de conférences internationales» est faite après l'arbitrage d'au moins deux «referees» ou arbitres. Ces derniers sont des spécialistes de renommée mondiale ou internationale. Il faut seulement attribuer une priorité plus élevée à la communication dans une conférence qu'à un départ en stage. De ce fait, aucun conflit ne surviendra entre les «doctorants» et les stagiaires qui se recyclent.
Ce titre de «Doctorat suggéré» donnera automatiquement le grade de «Maître assistant-B».
Après trois années d'enseignement et de recherche, le titulaire de ce type de «doctorat» qui n'a publié aucun «article de revue» obtiendrait seulement le grade de «Maître assistant-A».
Pour les nouvelles recrues et pour l'obtention du grade de Maître de conférences-B, la nomination au grade de «Maître assistant-B», soit après une année d'enseignement effectif et leur titularisation, et la production d'au moins un article de revue internationale connue et reconnue sont indispensables. Pour les anciens «Maîtres assistants-B», les anciennes recrues munies du «doctorat suggéré», seule la présentation d'au moins un article de revue donnera le droit à ce grade de l'enseignement et de la recherche.
Avant ou après la soutenance de cette thèse, mais impérativement après la rédaction de la thèse, le doctorant extrait un article de revue qu'il proposera à un éditeur sérieux, connu et reconnu sur la scène scientifique pour publication. La publication, entre la soumission et la diffusion de l'article, peut prendre un temps assez long. En effet, certains articles peuvent traîner jusqu'à cinq ou six années pour être acceptés pour publication et paraître dans une revue de renommée établie.
De ce fait, il ne faut pas sanctionner le doctorant à l'attente de la parution de son article.
Après des années, le thème du sujet peut devenir «obsolète» et deviendrait un «danger psychologique» pour le chercheur qui n'arriverait sûrement pas à publier ses travaux.
La langue universelle de la science est l'anglais. Le problème de publications d'articles scientifiques se pose avec acuité pour certains chercheurs. En effet, un «embargo» s'est imposé pour ces scientifiques par des éditeurs anglo-saxons. En général, on essuie un refus de publication non pas au motif scientifique mais rédactionnel, qui parfois n'est pas motivé.
Les réponses des referees ou arbitres de journaux sont de type : «The article is not well written ; bad english ; poor english ; to be read by a native English, will need to be rewritten before it can be considered for publication, etc (L'article n'est pas bien rédigé ; mauvais anglais ; doit être relu par un anglais d'origine ; doit être réécrit avant d'être proposé à la publication, etc). Certains pays ont cassé cet embargo en acceptant de publier les travaux de qualité des chercheurs des pays du tiers-monde. Ces journaux ne sont pas payants. Dans ma spécialité, la seule et ancienne revue de langue française Rairo, revue d'automatique, informatique et recherche opérationnelle s'est «anglicanisée» et se dénomme actuellement Rairo Operations Research Journal. Les rares articles publiés en français ne le sont qu'au bout de plusieurs années d'arbitrage, même aux érudits francophones.

3. Débat sur les publications
Deux façons de publier s'affrontent. En France, pays de références scientifiques et à l'avant-garde de la science, certaines Ecoles et Universités préfèrent des «articles de conférences internationales» que ceux de «revues scientifiques». En effet, leur argument est que si un article est accepté dans une conférence et si on l'expose, on aura affronté, par des questions et des débats, au moins l'assistance par son nombre et l'article sera sûrement vu et lu par les participants qui consultent leur Proceeding. Par contre, un article publié dans une revue disposée dans un rayon d'une bibliothèque peut ne jamais être vu ou lu par les scientifiques. L'acceptation de l'article dans les deux cas est faite par l'examen du texte par au moins deux arbitres. Dans le milieu scientifique, publier des articles seul peut être négatif. Il s'interprète comme un échec d'intégration à une équipe scientifique. Le chercheur ne doit pas être retiré, solitaire, avec pour seule occupation ses vaines petites recherches, mais auxquelles il ne saurait renoncer. Dans la recherche, nous ne pouvons accomplir un travail sans espérer en même temps que d'autres iront plus loin que nous. En principe, ce progrès se prolonge à l'infini. (2, p.19)

4. Les réalités de la formation doctorale(3)
L'esprit du LMD n'est pas d'octroyer à tous les étudiants un doctorat. A mon humble avis, ce nouveau système d'attribution de diplômes doit être un «tamis» scientifique. Les étudiants qui éprouvent des difficultés dans les études supérieures auront seulement une licence. Ceux qui font un petit effort auront leur Mastère (ce niveau est celui de la graduation). Seuls les plus brillants, ceux qui font beaucoup d'efforts deviendront des Docteurs. La recherche ne peut pas se développer dans une société hostile à la science et au progrès technique. Le doctorant doit disposer d'une bourse financée par le MESRS ou par une entreprise à qui se pose un problème ardu et pointu et qu'on lui propose de le résoudre en finançant sa recherche.
On n'encadre normalement qu'un seul doctorant à la fois pour pouvoir le prendre en charge scientifiquement. Quand les travaux avancent et que de nouveaux problèmes ou de conjectures apparaissent ou surgissent, là on met de nouveaux chercheurs sur le thème. Si on a de l'expérience, on peut avoir des idées précises sur un thème ou deux et des idées vagues sur trois ou quatre. Le doctorant doit disposer d'une place dans ou en face du bureau de son encadreur. A chaque fois qu'il a une question, un problème, il interpelle son encadreur ou vice versa. L'encadreur ou le doctorant répond à l'autre instantanément. La science n'est rien sans un maître pour l'enseigner. Les doctorants acquièrent une base scientifique, un «background» «une culture scientifique» en côtoyant leurs encadreurs, en lisant beaucoup, en assistant à des réunions hebdomadaires de «brainstorming», là où ils apprennent à réfléchir sur un sujet, à prendre la parole, à s'exprimer, à se faire corriger. Pour découvrir ou inventer, il faut d'abord lire ce que les prédécesseurs ont réalisé. On ne lit jamais tout, il y a tant de connaissances à acquérir chaque jour. Les librairies scientifiques n'existent pas dans plusieurs villes universitaires. Le problème du débit de l'Internet où on n'arrive même pas à consulter le mail a fait que même si on est abonné par Internet à Science-Direct ou à la Sndl, etc., rapatrier des articles de 400Ko relève de la science-fiction !

Conclusion
Une confusion s'est installée dans l'esprit des responsables des Universités, à savoir celle de l'attribution du diplôme de «Doctorat» et celle de la nomination au grade de «Maître de conférences-B». Il est impératif pour eux de faire un discernement entre les deux. L'Université scientifique est devenue en moins de quelques années une véritable pétaudière de publications universelles mais saugrenues. Mon avis est que le journal scientifique «payant» est la plus grande atteinte à la Recherche. Il faut l'interdire, l'abolir, le déclarer illicite !


Références :
-1) Ali Derbala. Invitation à la recherche : thèse et article. Le Quotidien d'Oran, L'actualité autrement vue, jeudi 28 février 2008, p.11. http://www.lequotidienoran. com/?archive_date=2008-02-28&news=5099786
Rubrique : Opinion, samedi 1er mars 2008, p.07. http://www.lequotidienoran. com/?archive_date=2008-03-01&news=5099847
-2) Max Weber. Le savant et le politique, suivi de Essai sur la neutralité axiologique. Enag / Editions 1991.
-3) Ali Derbala. Sur les réalités de la formation doctorale dans un laboratoire de recherche algérien. Le Quotidien d'Oran, lundi 18 janvier 2010, Rubrique : Débats, p 9.
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5132555


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