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De la pédagogie dans l'enseignement supérieur
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 07 - 2010

«La pédagogie est la science la plus dialectique, la plus mouvante, la plus compliquée et la plus diverse…» Makarenko (1888-1939).
Suite aux articles parus sur l'évaluation des étudiants par Brahmi[1] et Derbala[2], peut-on parler d'évaluation pédagogique des enseignants universitaires ? La réponse est non. On peut parler ou on peut prendre en considération l'impression des étudiants sur tel cours ou telle façon de donner un cours par un professeur ou un tel autre. Les enseignants universitaires sont normalement qualifiés, puisqu'ils détiennent des doctorats ou diplômes universitaires supérieurs, des publications d'articles scientifiques et des communications faites dans des conférences. Leurs évaluations scientifiques sont déjà faites respectivement par les membres de jury de thèses de doctorat, des membres des comités scientifiques des journaux et des conférences. Ces membres ou arbitres sont de notoriété reconnue parfois même mondialement. L'enseignant à l'université est un fonctionnaire qui connaît les exigences de la fonction enseignante et de la responsabilité qui s'y attache, et comprend l'importance d'une éthique professionnelle. Il n'est pas mauvais d'avoir présent à l'esprit le statut des enseignants chercheurs du supérieur, le Décret exécutif n° 08-130 du 03 Mai 2008 où les droits et devoirs des enseignants, tous grades confondus, professeurs, maîtres de conférences et maîtres assistants, sont stipulés en plusieurs articles.
L'enseignant-chercheur a vocation d'instruire, éduquer et faire de la recherche. Il exerce un métier en constante évolution. Il doit posséder une culture générale lui permettant de maîtriser les grands concepts relatifs à sa spécialité et maîtriser les connaissances de base des langages fondamentaux (orthographe, expressions écrite et orale, etc.).
Origine des enseignants universitaires
Pour accéder à l'Université algérienne, il est indispensable de détenir au moins un magister, un doctorat, un doctorat d'Etat ou une thèse d'habilitation pour devenir respectivement maître assistant classe-B, maître de conférences classe-B, maître de conférences classe-A ou «professeur habilité «, nouvelle appellation du maître de conférence-A. Il est à remarquer que le «professeur habilité «n'est pas du même grade que le professeur détenteur d'une «thèse d'habilitation à diriger la recherche», dénomination usitée en France !!! Le grade de professeur est obtenu après au moins cinq années d'expérience dans le grade de maître de conférences-A, avoir publié au moins un article scientifique, avoir fait au moins deux communications dans des conférences internationales et encadrer des magisters, etc. Des «professeurs agrégés» des lycées détenteurs de doctorat peuvent enseigner simultanément aux lycées et aux universités. En France, grâce à leur expérience très pédagogique, les professeurs agrégés éditent même beaucoup de livres du «cycle supérieur».
Leur affectation pédagogique
Les maîtres assistants classe-B sont affectés à des travaux dirigés dénommés TD ou des travaux pratiques TP. Les maîtres assistants classe-A sont nommés parmi les maîtres assistants classe-B ayant une expérience de trois années et inscrits au doctorat. Anciennement, ils étaient appelés «chargés de cours»et étaient autorisés à dispenser des cours magistraux dans les amphis. Seuls les professeurs et les maîtres de conférences-A ou B sont habilités à dispenser des cours. Dans des universités ou centres universitaires où un manque flagrant d'encadrement est signalé, des maîtres assistant-A ou B dispensent encore des cours. Les enseignants universitaires doivent connaître la place de l'Université dans le système éducatif et la société. Ils doivent connaître les relations entre l'Université et son environnement social, économique et culturel afin d'adapter leur enseignement à la diversité des trois cycles de l'Université. Ils doivent savoir créer une dynamique d'amphi, de classe et de laboratoire de travaux pratiques pour développer les potentialités des étudiants. Ils doivent évaluer et gérer les apprentissages des étudiants et utiliser des techniques pédagogiques récentes, tels que le data show, l'ordinateur, l'Internet, etc. Ils doivent repérer les compétences et les difficultés des étudiants. Ils doivent faire de l'étudiant un acteur de projets de recherche et portent un regard positif sur lui.
Leur compétence pédagogique
Une seconde fois, en France, et en mathématiques, pour devenir «professeur agrégé», il est indispensable de connaître «par coeur «le cursus de la graduation, «énoncés de théorèmes, de propositions, d'axiomes, etc.» et leurs démonstrations !!! Ce genre de professeurs sont très pédagogues. Ils ont l'habitude d'apprendre leurs cours. Ils donnent des cours magistraux très agréables sauf s'ils perdent le fil de ce qu'ils ont appris. Dans ce dernier cas, le cours peut s'arrêter et on a vu des enseignants quitter leur amphi ou leur classe. Leur pédagogie est révélatrice de la «transmission du savoir». Par contre, au début de leur carrière, certains enseignants «non agrégés», détenteurs de «doctorat» n'ont pas cette élégance dans la dispense des cours mais ils ont la capacité de bien assimiler les problèmes, de pouvoir chercher dans la présentation de leurs cours et de leur amélioration perpétuelle. Ils sont déjà initiés à la recherche. Rien ne les fait peur scientifiquement. Cette pédagogie est celle de la «construction du savoir». La résolution de problèmes doit occuper une place importante dans les apprentissages mathématiques. L'enseignant doit accepter que l'étudiant produise des erreurs sans que lui-même se sente coupable et sans que l'étudiant soit culpabilisé. L'erreur doit être une occasion de réflexion et de progrès pour celui qui l'a commise. Les erreurs des étudiants, du moins celles qui reviennent fréquemment, ne doivent pas être envisagées comme une preuve d'une ignorance mais plutôt comme le signe d'un savoir mal construit ou en cours de construction. L'étudiant qui fait des erreurs le fait souvent avec logique : ses erreurs sont organisées. Il faut les analyser pour pouvoir envisager une aide efficace. A l'université algérienne, le niveau des magistérants, des doctorants et des professeurs en est quelquefois pour quelque chose dans la faiblesse de la présentation pédagogique, c'est une réalité amère. Beaucoup d'entre eux ne sont pas «orateurs». Pour le devenir, il faut que les enseignants-chercheurs disposent de leurs amphis et de leurs classes. Pour se réunir ou discuter du devenir de leur Université, tous les amphis et les classes sont interdits à des réunions d'enseignants en dehors des heures de cours. Les réunions entre enseignants se font rares si elles ne sont pas carrément proscrites. Par affichage, les enseignants ne peuvent même pas appeler à une réunion de réflexion, de Brainstorming. Beaucoup d'enseignants ne connaissent même pas les techniques de groupe de réflexion, telles la table ronde, le triangle, le front à front, etc. Parfois même, des appels à des réunions ne brassent pas beaucoup de monde. Les enseignants ne participent pas à la vie de l'Université. Les études créent évidemment des liens scientifiques, d'autant plus solides qu'ils se sont tissés précocement. Dites ce que vous voulez, nous ferons ce que nous voulons, ainsi marche le système hostile que des responsables algériens utilisent tout en le contestant.
Leur affectation scientifique ou de recherche
Seuls les professeurs et les maîtres de conférences-A sont autorisés à encadrer des magistérants et des doctorants. Les problèmes que surmontent ces enseignants sont rapportés dans plusieurs de mes contributions [03, 04 et 05]. Un professeur des universités qui n'a jamais écrit des correspondances, des articles de quotidiens nationaux ou étrangers, deux articles de journaux scientifiques pour le moindre journal international, ne peut exister qu'à l'Université algérienne !!! L'enseignant-chercheur doit être rigoureux, honnête et indépendant d'esprit. Il doit être élégant, net, qui se tient droit et regarde droit, qui parle droit. Cette race se fait rare chez nous. On peut distinguer trois ordres d'esprit, à savoir: ceux qui comprennent par eux-mêmes, ceux qui comprennent lorsque d'autres leur démontrent, et ceux enfin qui ne comprennent ni par eux-mêmes ni par le secours d'autrui. Les premiers sont les esprits supérieurs, les seconds les bons esprits, les troisièmes les esprits nuls. Le chercheur a toujours besoin de valeurs, à vouloir vivre sans besoin de valeurs est mortel. Les scientifiques sont des créateurs de valeurs, normalement, ils commandent et légifèrent, orientant le destin de notre peuple. Le savoir est dans un esprit fort, esprit libre, affirmatif, courageux, allègre, il est la réponse à la triste science abstraite.
La position de l'enseignant chercheur dans l'enceinte même de l'Université
Au lieu de couper une branche, il est préférable de déraciner l'arbre de la bureaucratie, en espérant qu'un autre arbre de la science pourra croître à sa place. La bureaucratie continue d'écraser la communauté universitaire, et l'analphabétisme et l'illettrisme d'étouffer leur cri de liberté [05]. Selon Marx, la bureaucratie est le règne de l'incompétence fondée en système puisque «la tête s'en remet aux cercles inférieurs du soin de comprendre le détail et les cercles inférieurs croient la tête capable de comprendre le général. Ainsi ils se trompent mutuellement «. Dans Deldime et Demoulin[06], Marchand a définit trois types existentiels de couples éducatifs
a. Couple éducatif caractérisé par l'égoïsme de l'enseignant-chercheur et l'indifférence de l'étudiant.
L'enseignant-chercheur ignore la vie intime de l'étudiant qui n'a de raison d'être que s'il place à son service. L'amphi, la classe ou le laboratoire n'ont d'autres buts que de lui fournir des avantages personnels, telles une bonne réputation, la réalisation de certaines ambitions, etc.
On trouve parmi ces enseignants-chercheurs des amateurs de vie confortable, des amateurs de prestige professionnel et les amateurs de travail facile. Indifférents à l'égard des étudiants considérés dans leur vie personnelle, leur position en face du groupe provoque des réactions plus intellectuelles et scolaires qu'affectives.
b. Le couple éducatif caractérisé par l'impérialisme de l'enseignant-chercheur
L'enseignant chercheur conquiert la vie de l'étudiant selon les exigences de son égocentrisme et considère l'étudiant comme un objet à dominer. Ce sont les enseignants avides d'affection et d'admiration, les enseignants dominateurs. Voulant tout régenter, ce type de formateur se comporte en despote et organise les études sans se soucier de ce qui convient à la section des étudiants. Un conflit peut s'installer à l'intérieur de l'amphi, la classe ou le laboratoire.
c. Le couple éducatif caractérisé par l'échange et le renoncement.
On distingue les enseignants camarades et les enseignants désintéressés. L'autorité bienveillante de l'éducateur ne vient pas du désir de dominer mais de son besoin d'agir en souverain éclairé qui n'a d'autre souci que celui d'apprendre aux membres de la section à se conduire d'une manière responsable et autonome. L'étudiant passe de l'obéissance à la sympathie en passant par le respect et l'admiration.
Conclusion
Comme le LMD s'inspire du système pédagogique américain, BMP (Bachelor, Master et Ph.D), aux USA, les étudiants peuvent participer à l'amélioration pédagogique des cours en notant leurs propres enseignants sur la façon d'exposer le cours, la façon de créer l'animation scientifique, etc. Mais là surgit un problème existentiel de l'étudiant, le vrai étudiant, conscient de ses intérêts pédagogiques et scientifiques et non des étudiants ne demandant que de la compensation, le «rachat «et l' «aumône pédagogique» !
* universitaire
Notes :
1. Rachid Brahmi. De l'évaluation de l'apprenant dans le système éducatif. El Watan, Mardi 4 mai 2010, Rubrique : Idées-Débats, p.23.
2. Ali Derbala. L'évaluation des étudiants à l'université, Le Quotidien d'Oran, Mardi 25 mars2008, Rubrique: Débats, p.06.
3. Ali DERBALA. A quand la valorisation des enseignants-chercheurs de l'Université ? El Watan du 02 Mai 2010, Rubrique : Idées Débats, p.23.
4. Ali Derbala. La formation doctorale dans un laboratoire de recherche. El Watan, Mardi 26 Janvier 2010, Rubrique: Idées-Débats, p21.
5. Ali DERBALA. Halte à la bureaucratie dans la gestion des laboratoires de recherche en Algérie. El Watan, en deux parties. - 01-02 Décembre 2009, Rubrique : Idées-Débats, p.22.
6. R. Deldime et R. Demoulin. Introduction à la psychopédagogie à l'usage des étudiants. OPU Alger 1975.


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