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Ghardaïa : Inquiétante reprise des violences intercommunautaires
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Publié dans El Watan le 19 - 01 - 2014

Tout d'un coup et sans que personne s'y attende, surtout pas dans les quartiers d'habitude si calmes et si loin des derniers événements intercommunautaires qui ont ébranlé la région fin décembre, ce nouveau round de violences qui s'est déclenché jeudi soir s'est étendu pour toucher des quartiers jusque-là épargnés, vivant et cohabitant en parfaite harmonie.
Des centaines de jeunes du quartier à dominante démographique malékite d'Echaâba, située à l'extrémité nord de la commune de Bounoura, surplombant la coquette cité de Sidi Abbaz et en contrebas du nouveau ksar d'Ioumad, se sont subitement et violemment accrochés avec des jeunes Mozabites du ksar de Mélika, perché sur une colline dominant toute la vallée. Les causes de cet accrochage divergent d'une communauté à l'autre, à chacune sa propre version des faits.
Selon des témoins du quartier d'Echaâba, «une dizaine de jeunes Mozabites, scindés en deux groupes, ont agressé le quartier. Le premier s'est acharné à coups de pierres sur la crèche, alors que le second s'est dirigé vers le château d'eau qui dessert le quartier et la cité Sidi Abbaz. Ils ont forcé la porte menant à la cuve d'eau et ont jeté des saletés dedans». Pour les jeunes Mozabites de Mélika, c'est une tout autre version. Ahmed, cadre à l'université de Ghardaïa, contacté par téléphone, affirme que «les jeunes Arabes d'Echaâba ont provoqué ces violences en attaquant le mur d'enceinte du cimetière ibadite de Mélika, qu'ils ont essayé d'abattre pour, peut-être encore une fois, profaner nos tombes et nos mausolées.
En légitime défense, nos jeunes n'ont fait que défendre leurs morts et leur patrimoine», assène- t-il avec une profonde angoisse dans le ton. Quatre heures durant, des centaines de jeunes perchés sur les collines et les terrasses qui se font face se sont affrontés à coups de pierres, de tiges de métal lancées à coups de lance- pierres et de cocktails Molotov.
Il a fallu l'intervention énergique de deux unités complètes de forces antiémeute, lourdement armées de matraques, de boucliers et de fusils lance-grenades lacrymogènes, crapahutant des heures durant, pour arriver péniblement à s'interposer entre les belligérants. Plus de 250 éléments des unités anti-émeute, ainsi que des camions béliers et des camions lance-eau ont été engagés sur ces terrains difficiles d'accès.
16 policiers ont été blessés, dont 3 assez sérieusement.
L'un a eu la mâchoire fracassée par une pierre et un autre, touché à la nuque, présente un traumatisme crânien. Parmi les jeunes émeutiers, il y aurait plus de 40 blessés, mais rien d'officiel puisque chaque camp a fait en sorte que ses blessés soient soignés dans la discrétion, évitant ainsi les structures de santé de peur d'être arrêtés par les services de sécurité. Selon le commissaire Salim Bounab, chargé de la cellule de communication de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, «aucune arrestation n'a été opérée lors de ces heurts. Notre intervention avait pour but principal d'éviter que les affrontements ne prennent une dimension dramatique. Nous avons engagé des effectifs importants pour nous interposer entre les belligérants et c'est ce qui a été fait, même si la topographie des lieux, très escarpés, ne permettait pas un accès facile pour nos véhicules mais nous y sommes arrivés. Nos hommes sont entraînés pour la circonstance et nous nous tenons prêts à intervenir à n'importe quelle alerte.»
Par ailleurs, suite à la rumeur selon laquelle l'eau du château d'eau a été empoisonnée, il y a eu un début de panique parmi les citoyens, et par prudence les autorités ont suspendu la distribution d'eau en attendant d'analyser les prélèvements.
A l'effet de tranquilliser les citoyens quant à l'innocuité de l'eau, les autorités seraient bien inspirées de calmer les esprits via la radio locale. Sur les lieux des affrontements, un important dispositif de sécurité reste déployé, notamment sur les crêtes dominant les quartiers sources de tension.
«Je crois que je vais vraiment quitter cette belle région que j'ai adorée lorsque je m'y suis installé il y a plus de 30 ans. Même mes enfants, qui sont pourtant tous nés ici, en ont marre de vivre tout le temps dans la peur d'être happés par cette violence surgie d'on ne sait où», lâche le vieux Méziane, qui tient un restaurant traditionnel au centre-ville, avant que son vieil ami, Aâmi Ali, ne
rajoute : «Ghardaïa n'est plus ce qu'elle était. Elle a commencé à dépérir il y a plus de vingt ans, lorsque les touristes l'ont désertée pendant la première guerre du Golfe.La décennie noire lui a inoculé le virus de la diversité politique, alors qu'elle a toujours été une région conservatrice et une chasse gardée du FLN, un grave traumatisme, avant que l'estocade ne soit portée par ces prétendues ONG, ligues et associations des droits de l'homme avec la complicité de quelques chaînes de télévision.»
Pour Mustapha, chargé d'études dans une banque publique, «il faut impérativement démasquer les auteurs et les instigateurs de ces troubles et les déférer devant la justice tout autant que ceux qui ont pillé, volé et incendié les domiciles et les commerces des citoyens. La visite de M. Sellal lors de la célébration du Mouloud ennabaoui echarif, priant dans les deux mosquées, Badr malékite de Theniet El Makhzen et la grande mosquée ibadite de Béni Izguène, que j'appellerais moi comme une procession religieuse, n'a, à mon sens, rien ramené de positif à la région, tant les problèmes restent les mêmes et continuent encore dangereusement à s'accumuler.Il y a péril en la demeure, l'Etat est interpellé pour rapidement trouver les solutions idoines à cette région qui ne mérite pas ce qu'elle endure».
Rappelons que de graves et violents affrontements intercommunautaires ont eu lieu les 26, 27 et 28 décembre de l'année précédente dans les deux quartiers, malékite de Béni Merzoug (appelé aussi Hay El Moudjahidines, ex-Zgag Lihoud) et le vieux ksar ibadite de Ghardaïa. 6 personnes ont été placées sous mandat de dépôt, 59 maisons ont été détruites par les incendies et 5 magasins pillés, saccagés et incendiés. Sur instruction du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre s'est impliqué personnellement dans la recherche d'une solution définitive à ces incidents récurrents entre groupes de jeunes dans la wilaya. il avait, dans ce cadre, reçu à Djenane El Mithak, une délégation de 24 personnes composée de 12 représentants de chaque communauté, ibadite et malékite de Ghardaïa, afin de mettre fin aux tensions qu'a connues cette wilaya fin décembre.
Des décisions ont alors été prises afin de permettre un retour de la paix et de la sérénité dans la région et notamment la création d'un conseil de sages devant servir d'espace d'arbitrage et de conciliation, composé de personnalités religieuses et notabilités des deux communautés. Ce conseil, qui devait être installé lors de la visite du Premier ministre à Ghardaïa, lors de la célébration du Mawlid ennabaoui echarif, n'a finalement pas vu le jour. Plusieurs personnalités désignées pour en faire partie se sont retirées à la dernière minute. Elles auraient, selon certains échos, subi des pressions de leurs communautés respectives.


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