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Publié dans El Watan le 20 - 03 - 2014

Ouyahia et Belkhadem dont le retour innatendu aux affaires a fait la Une de la presse cette semaine ont, contrairement aux règles établies, préféré s'adresser aux Algériens par le biais de chaînes privées, disqualifiant ainsi de manière humiliante la télévision publique dont la soumission n'a pourtant jamais été prise à défaut, et mieux, a même été considérablement élargie depuis l'arrivée de l'actuel PDG. Plus qu'une marque de mépris, c'est un véritable anathème que les deux hommes politiques ont jeté sur les médias lourds étatiques en les considérant comme peu crédibles pour faire passer leurs messages dans cette conjoncture agitée de la présidentielle.
L'ingratitude des hommes du Pouvoir qui ont depuis toujours instrumentalisé sans aucun scrupule la télévision nationale pour leurs besoins de propagande et de désinformation, est à la mesure de la forfaiture qu'ils sont capables de commettre dès qu'ils se sentent en difficulté, comme c'est le cas dans cette campagne électorale. Si la chaîne nationale et ses dérivés sont considérés par eux comme des espaces de communication leur appartenant, comme des relais à leur service qu'ils peuvent actionner à tout moment, ils oublient souvent qu'à l'intérieur de ces entreprises il y a un énorme potentiel de professionnels au niveau de toutes les branches d'activité propres à l'audiovisuel, allant du journaliste qui apparaît sur l'écran aux techniciens qui travaillent dans l'ombre, un potentiel compétent, propre et intègre auquel on inflige les sanctions les plus déshonorantes sans qu'il en soit responsable, et qui par conséquent se voit de jour en jour atteint dans sa dignité et sa crédibilité en raison du jeu malsain et vicié des politiciens du sérail.
L'Unique a donc été «dégradée» dans cette course effrénée à la bouteflikomania qui rend les esprits des partisans du 4e mandat trop fébriles pour être convaincants, et cela se remarque sur le recul très visible qu'elle a pris dans la mise en place du dispositif festif et gagnant du Président sortant. Si de coutume, en pareille circonstance, elle est très active pour faire chauffer le bendir, on remarquera qu'elle se fait cette fois plutôt discrète dans l'habillage médiatique très spécial destiné à préparer l'opinion. Les membres du gouvernement ne la sollicitent plus comme avant, et c'est un signe révélateur qu'elle n'a plus la même cote avec le Pouvoir.
Désormais, elle doit compter avec des chaînes privées concurrentes et ambitieuses comme Echourouk TV, Ennahar TV, Dzaïr TV ou Al Adjwaa, qui ne se gênent plus de venir piétiner ses plates-bandes en affichant une ligne éditoriale qui défend le même camp mais avec une tonalité différente. Elle doit surtout avoir un œil sur la toute dernière El Wiam, de loin la plus menaçante parce que créée spécialement pour le triomphe de Bouteflika, avec cependant un financement qui reste très douteux. Fonds publics ou privés ? Nul ne le sait. Ce qui est certain, en revanche, c'est la rapidité d'exécution et la facilité procédurale, technique et administrative avec laquelle elle a été lancée pour servir la propagande du Président. M. Messahel devrait nous expliquer comment on peut monter une TV avec une telle célérité, lui qui s'est toujours réfugié derrière les textes de loi pour imposer la rigueur aux autres.
Au demeurant, l'application de la nouvelle loi sur l'audiovisuel semble très sélective. Alors que les foudres se sont abattues sur El Atlas TV qui a été carrément réduite au silence pour avoir voulu être trop indépendante, une censure honteuse qui a été dénoncée par Amnesty International, les chaînes citées plus haut se permettent de dérouler leurs écrans en toute illégalité juridique et en toute impunité. Pour le 4e mandat, le Pouvoir fait le dos rond, après on verra... Même les grosses et graves dérives déontologiques d'Ennahar TV qui a jeté l'opprobre sur les étudiantes et qui a emflammé les Aurès dans une conjoncture particulièrement sensible ont trouvé grâce auprès du ministre de la Communication.
L'hypothèse la plus plausible d'un tel renoncement est que parmi ces chaînes privées sur lesquelles ne pèse aucun risque de fermeture pour le moment, certaines mettent la main à la poche pour financer la campagne de Bouteflika. La magnat des Travaux publics et patron de l'entreprise ETRHB avec sa chaîne Dzaïr TV ne cache pas sa proximité avec les gens du Pouvoir et donc son entière adhésion au pari insensé du candidat sortant. A une participation active et engagée, il y a un juste retour d'ascenceur qui ressemble à un contrat. C'est la raison pour laquelle les ministres qui ont fait allégeance à Bouteflika pour sa reconduction malgré une santé des plus précaires, défilent sur les plateaux de ces tv pour donner un sens à leur mission, et c'est aussi pour être mieux entendus que Ouyahia et Belkhadem y sont venus à leur tour pour prêcher la bonne parole d'El Mouradia où ils ont retrouvé des meubles qui leur sont familiers.
Mais qu'avaient-ils à dire de si important, ces deux briscards, rappelés comme des soldats réservistes, pour troquer l'ENTV contre des tv qui excellent dans le saupoudrage médiatique ? Rien de bien sérieux derrière leur litanie respective à vouloir plaider la cause d'un régime agonisant auquel ils appartiennent. Sans arguments de fond, sans projet de société d'avenir, sans aucune perspective pour le développement du pays, ils ont montré une pitoyable image du personnel politique qui nous gouverne. Avec un Président qui s'apprête à rempiler sur un fauteuil roulant, Ouyahia et Belkhadem et toute la cour qui gravite autour du clan présidentiel affichent, sur les écrans de télé, un niveau d'incompétence politique tellement affligeant qu'on n'ose plus se demander pourquoi l'Algérie se trouve aujourd'hui dans l'impasse, abîmée, déchirée, meurtrie et livrée aux incertitudes les plus dramatiques.
A côté de ce personnel politique qui se renouvelle par lui-même depuis la nuit des temps, comme si la gestion du pays est une propriété privée, nos sociologues, économistes, politologues, universitaires, qui ne cessent de nous alerter dans les colonnes des journeaux sur les dangers qui nous guettent et qui proposent des solutions pour sortir de l'ornière, font figure d'illustres agitateurs d'idées novatrices, au savoir avéré, mais qui malheureusement ne sont jamais écoutés. On leur préfère des hommes comme Sellal qui, faute d'une réfléxion politique profonde, fait dans le populisme le plus débridé pour gérer l'immédiat. Il vient de nous gratifier d'une nouvelle bourde, la meilleure et la plus significative sur le niveau de notre gouvernance : «La rente, dit-il, doit profiter à tous les Algériens !» Il reconnaît donc que le système économique algérien est basé sur la rente, et que celle-ci profitait à une seule catégorie de citoyens. Sellal mesure-t-il la gravité de ses propos ? Mais pourquoi lui chercher des poux sur la tête, ce n'est qu'une blague...


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