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Rétrospective sur les « solitudes » de Borges
Table ronde à l'université d'Alger
Publié dans El Watan le 21 - 06 - 2006

A l'initiative de l'université d'Alger et de l'ambassade d'Argentine en Algérie, l'amphithéâtre Ben Baâtouche (Alger) a abrité hier une table ronde sur l'écrivain, poète et essayiste argentin Jorge Luis Borges (Buenos Aires 1899-Genève 1986).
Directeur des instituts Cervantes d'Alger et d'Oran, le romancier et poète espagnol Eduardo Calvo est intervenu sur « Borges comme lecteur ». Et vu la culture cosmopolite de ce dernier, l'intervenant a évoqué dans le même sillage des écrivains, poètes et philosophes qui ont légué à l'humanité des œuvres inoxydables par le temps. A l'exemple de Flaubert, Joyce, Nietzsche, Cervantès, Stevenson, Stendhal, Homère et Héraclite. « A moi particulièrement Borges m'a appris à lire : il m'a fait découvrir certains auteurs qui, sans sa recommandation, me seraient impensables tels que Robert Burton », relève le conférencier. Dans le cas Flaubert, Borges « m'est venu en aide de façon décisive. J'étais jeune et Flaubert me plaisait. J'avais également une profonde admiration pour le philosophe allemand Friedrich Nietzsche, non seulement comme philosophe mais aussi comme critique littéraire. Nietzsche manifestait sa sympathie pour Stendhal et dénigrait Flaubert. A son avis, Stendhal incarnait l'esprit, le charme, la légèreté du voyageur et de l'homme du monde. Par contre, Flaubert écrivait ses romans enfermé dans une petite maison de campagne où il ne recevait que quelques amis ; et le pire était qu'il écrivait ses romans en robe de chambre ». Néanmoins, Borges « est arrivé et a remis les choses à leur place. L'auteur de Madame Bovary avait situé le roman au plus haut niveau... C'était le Homère de la narrative ». La même voix indique que Borges et Flaubert « étaient des lecteurs constants et Nietzsche confessait qu'il n'avait recours aux livres que lorsqu'il manquait d'énergie ». Enseignant à l'université d'Alger, Ahmed Berraghda relève que Borges, de part ses parcours et œuvres, se situe « au-delà des races, cultures, idéologies et religions. Comme il a dépassé toutes les catégories narratives. Là où rentre Don Quichotte, Borges sort. Et là où rentre ce dernier, Don Quichotte sort ». Les notions de « solitudes » et « solitaire » pullulent dans la littérature argentine, à l'image de sa population composée d'« émigrants aux côtés des gauchos, les autochtones. Borges s'en est éloigné pour interroger ce monde, le cosmos et l'être en mêlant le fantastique, le tragique et l'ironie ». De son côté, le poète algéro-argentin Roberto Muniz a lu des poèmes qu'il a composés en hommage à Borges, à l'exemple de L'amour maternel où il dit : Il n'y a pas de limites
Il n'y a pas de distances
Il tient dans le temps
Il tient dans l'espace
L'amour maternel
(...)
La mère est la vie
La vie pour toujours
La vie sans mère
n'a pas de bonheur
La mère est la vie
Même après la mort. A leur tour des étudiants en langue espagnole ont lu des poèmes de Borges qu'ils ont traduits en français et en arabe dont Les Borges : Rien ou très peu je sais sur mes aïeux
Portugais, des Borges, cette nébuleuse
Poursuit en moi obscurément
Leurs habitudes, rigueurs, craintes.
(...)
Ils sont le Portugal, ils sont les fameux gens
Qui ont forcé les portes de l'Orient
Et qui ont pris le large, et l'autre mer de sable.
Ils sont le roi qui, dans le désert mystique,
s'est égaré, et il a juré qu'il n'est pas mort.
Jorge Luis Borges a laissé une œuvre monumentale dont Fictions, L'histoire universelle de l'infamie, Histoire de l'éternité et Cahiers de San Martin. Une œuvre universelle conçue en dehors des « isthmes » modernes comme le marxisme, le freudisme et l'existentialisme. Ils lui sont suspects. Il a adhéré au mouvement esthétique l'« Ultraïsme » pour le quitter ensuite. Il a refusé tout engagement et se méfie du système. Car, pour lui, tout système est une tricherie. Il a vécu libre, en dehors de toute chapelle idéologique, politique ou religieuse. Il a pris position contre Juan Peron. C'est la seule fois qu'il prend une position politique. Position qui lui coûta aussitôt son modeste emploi de bibliothécaire.


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