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Le déficit en fourrage inquiète les professionnels de la filière lait
La sécheresse accentue le phénomène
Publié dans El Watan le 19 - 05 - 2014

La faiblesse des précipitations au cours de ces derniers mois n'est pas sans impact sur la production agricole dans différentes filières, et sur l'élevage.
Si du côté du ministère de l'Agriculture on préfère ne pas s'avancer sur les prévisions pour la prochaine campagne moissons-battages comptant sur l'arrivée de la pluie durant les prochains jours, chez les éleveurs l'inquiétude a pris le dessus.
En effet, la couverture des besoins alimentaires du cheptel (ovin et bovin) constitue une problématique pour les éleveurs mais aussi pour les producteurs de lait et autres dérivés. La régression des surfaces des fourrages cultivés en Algérie ces dernières années a, faut-il le noter, conduit à des tensions sur les fourrages, obligeant ainsi les éleveurs à utiliser des ressources limitées. Ce qui explique, entre autres, le déficit en production laitière et le recours à l'importation.
La disponibilité et les prix des aliments de bétail ont d'ailleurs été au centre des débats lors du dernier Salon international de la production agricole et agroalimentaire (SIPSA-AGROFOOD) qui s'est tenu du 14 au 18 mai 2014 au palais des Expositions des Pins maritimes. La question de l'alimentation du bétail et celle liée aux ressources hydriques ont été décortiquées par les experts vu les circonstances actuelles dans lesquelles évolue l'agriculture en Algérie à travers ses différentes filières.
Une évolution loin d'être à la hauteur des attentes en raison du décalage entre l'offre et la demande, particulièrement en ressources hydriques destinées à l'irrigation. Entre la réalité du terrain et la volonté d'augmenter la production nationale agricole avec la mise en place d'une base industrielle dans le domaine agroalimentaire, l'écart est important. Et pour cause, «le secteur a toujours besoin d'eau», comme l'a expliqué le ministre à l'ouverture du salon. Et de surcroît dans un pays comme l'Algérie où les cycles de sécheresse sont réguliers. Une situation qui risque d'être accentuée par les changements climatiques.
Sous-alimentation du cheptel, principale problématique
En attendant la mise en œuvre d'un système efficace pour l'irrigation des terres agricoles pour la lutte contre le gaspillage, l'Algérie continuera à être dépendante du marché international pour faire face aux besoins sans cesse en hausse dans le secteur. De même que les rendements continueront à être faibles et à varier au gré du temps pour les filières stratégiques comme les céréales et le lait. Justement, pour ce produit à propos duquel beaucoup d'encre a coulé au cours de ces derniers mois avec la crise récurrente du lait pasteurisé conditionné (LPC), les ressources fourragères pour développer l'élevage bovin s'amenuisent, d'où la sous-alimentation du cheptel. Ce qui explique entre autres la faiblesse des rendements.
«Notre cheptel est sous-alimenté. La production nationale moyenne est de 4500 litres par vache/an, alors qu'on pourrait arriver à 6000 litres», souligne à ce sujet Mahmoud Benchakor, président du Comité interprofessionnel du lait (CILAIT) avant de poursuivre : «Pour améliorer les rendements laitiers et réduire les importations en poudre de lait, il faut jouer sur l'alimentation en améliorant la nutrition.» Or, les conditions nécessaires ne sont pas réunies à cet effet.
C'est le cas particulièrement cette année avec cet épisode de sécheresse et de vaches maigres (sans jeu de mots). «Cette année, avec la sécheresse, nous allons récolter très peu de fourrage. La botte de foin est déjà vendue à 600 DA. Ce qui se répercutera sur le coût de revient du litre de lait produit à 60 DA», selon M. Benchakor. «A ce prix, les éleveurs vont perdre 10 DA par litre», notera-t-il insistant sur la nécessité d'entreprendre des actions pour l'amélioration de l'irrigation. «Toute action doit se faire avec l'irrigation. Il faut jouer sur le traitement et le recyclage des eaux. De même qu'il y a lieu de produire le fourrage au Sud et pas au Nord. C'est à ce niveau que les subventions devraient intervenir», ajoutera t-il. Et de conclure : «Les aides actuelles ne sont plus productives. Le lait reconstitué subventionné est un frein au développement de la filière lait. Les subventions devraient plutôt être destinées à la production du fourrage.»
L'appui technique aux éleveurs, l'autre entrave
Un avis partagé par Seffir Zoheir, vétérinaire. Ce dernier estime que les subventions ne jouent pas en faveur de l'augmentation de la production laitière. A son avis, le plus important est d'investir dans la valorisation des compétences locales. «L'information technique est sommaire. Ce qui manque chez nous, c'est justement l'apport technique», dira-t-il donnant l'exemple des fermes d'élevage créées dans le cadre des dispositifs Ansej. «On a aidé financièrement des jeunes via ce dispositif à se lancer dans l'élevage sans leur apporter en parallèle l'appui technique. Les résultats sont là aujourd'hui», regrettera M. Seffih selon lequel les conséquences de la sécheresse seront lourdement ressenties par ces fermes.
«Là où il y a un travail rigoureux, l'impact de la faiblesse des précipitations sera amoindri, notamment dans les fermes pilotes. Mais là où la technicité fait défaut, ce sera la catastrophe», avertit-il notant dans le même sillage que la situation commence déjà à se corser chez certains éleveurs avec une botte de paille à 480 DA contre 200 DA l'année dernière. Les perspectives s'annoncent donc sombres pour les fermes d'élevage. Face à une telle situation, les importations des aliments du bétail seront importantes cette année. Les importateurs s'y préparent déjà. De même que les fournisseurs étrangers qui étaient présents en masse lors la 14e édition du SIPSA.
Le plan B des industriels laitiers
Cette situation n'inquiète cependant pas certaines entreprises qui se sont déjà préparées à une telle éventualité. C'est le cas chez Soummam. «Pour assurer l'alimentation du cheptel de manière régulière et ne pas dépendre des conditions climatiques, nous avons lancé un projet de résorption de la jachère à Constantine intitulé ‘‘Agro enrubannage'' pour un coût de 5 milliards de centimes», nous expliquera Sedik Saâdi, responsable de la section collecte du lait chez Soummam. En plus d'assurer une alimentation pour le cheptel, le projet en question permet d'exploiter de manière rationnelle la superficie agricole utile (SAU), d'améliorer la qualité et de minimiser les charges de production.
Ce qui permet ainsi à Soummam d'alimenter en aliments de bétail les éleveurs partenaires (au nombre de 4200) à travers les centres de collecte répartis sur 24 wilayas. Ce qui s'est soldé par des résultats probants en termes de substitution à la poudre de lait avec 600 000 litres de lait cru collectés quotidiennement. Actuellement, ce taux est de 47% pour 1200 tonnes de production par jour. Chez Tifra Lait, une entreprise basée à Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le cap est mis sur le lancement d'une grande ferme d'élevage à El Ménéa dans la wilaya de Ghardaïa sur une superficie de 5000 hectares.
Un projet que nous a dévoilé l'un des responsables de cette laiterie spécialisée dans le lait et les fromages à pâte molle. Dans une première phase, le projet va commencer avec 1500 vaches avant de passer au bout de la troisième année à 3000 vaches. Le fourrage sera produit sur place. Le projet est déjà ficelé et il attend juste l'aval du gouvernement. Tifra Lait a donc compris que le développement de la production fourragère passe par l'investissement dans ce créneau au Sud. Il reste maintenant à connaître la réponse du gouvernement pour ce projet. Pour l'heure, la place est à l'optimisme chez Tifra Lait. «Nous sommes optimistes quant au lancement de cette ferme», nous dira d'ailleurs son représentant M. Morsli, rencontré lors du SIPSA.
Un salon dont la majorité des participants intervenant dans la filière lait misent essentiellement sur la collecte de lait, à l'image de Ramdy, implantée dans la zone industrielle d'Akbou et de la laiterie Essafir des frères Ziane de Sidi Bel Abbès qui alimente en produits laitiers cinq wilayas de l'ouest, avec 115000 litres de lait collecté par jour.
Cependant, pour de meilleurs niveaux de collecte, d'autres éléments sont à prendre en considération en plus de la nutrition. Il s'agit de la santé animale, la génétique, la gouvernance économique au niveau des fermes d'élevage, la recherche et la formation qui est le 6e pilier de la filière lait de l'avis des experts. «Il y a un manque crucial d'offres de formation dans le secteur agricole, notamment dans l'élevage», regrette à ce sujet Karim Rahal, professeur à l'institut des sciences vétérinaires de Blida. Ce dernier plaidera pour un système de formation continue des vétérinaires praticiens en production laitière.


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