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Détectives atypiques
Polars : «La madone de notre-dame»/«du vide plein les yeux»
Publié dans El Watan le 28 - 06 - 2014

La guerre d'Algérie et l'immigration algérienne en France continuent d'alimenter le polar français en personnages et en situations qui commandent certains comportements pathologiques du présent. D'une certaine manière, l'irruption de ce passé algérien dans la littérature permet à la société française de se débarrasser de ses réticences vis-à-vis des nouvelles générations issues de l'immigration et de regarder sereinement en face le passé coloniale sans l'occulter.
Ainsi, dans le nouveau roman policier d'Alexis Ragougneau, intitulé La Madone de Notre-Dame, ce passé algérien est omniprésent, en surplomb du récit, tel le spectre de Shakespeare dans Hamlet. Dès le départ, le lecteur découvre le cadavre d'une jeune fille habillée en blanc dans la cathédrale de Notre-Dame de Paris, un des lieux les plus visités de la Ville-Lumières. Ce cadavre est celui d'une certaine
Hamache Luna. Le corps inanimé et ensanglanté de la victime pose problème car il peut faire une mauvaise publicité au lieu et dissuader des centaines de milliers de visiteurs. Les policiers arrivent sur les lieux et, de fil en aiguille, s'engagent sur quelques pistes prometteuses.
Le commandant Landard semble très sûr de ses capacités à résoudre l'affaire dans les plus brefs délais. Son adjoint, l'inspecteur Gombrowitz, donne l'impression d'être distrait, loin de se préoccuper du dénouement de l'affaire. Rapidement, on identifie le corps de la jeune fille et on arrive à interroger ses parents, un couple mixte dont la mère est française et le père algérien. Celui-ci a beaucoup de difficultés à faire valoir ses diplômes acquis en Algérie dans une France très frileuse en matière de reconnaissance de cursus étrangers. La victime, Luna, était étudiante en histoire et affranchie de l'autorité parentale pour vivre pleinement sa jeunesse.
Le commandant Landard croise sur le chemin de l'enquête la procureure Claire Kauffmann qui a la dent dure contre les hommes. Mais cette enquête piétine et la palette des suspects s'étend. Il y a dans ce lot de coupables, le jeune Mourad qui travaille comme vigile, quelques hommes à tout faire de la cathédrale, un SDF polonais et le jeune artiste Thibault, illuminé dont le parcours d'adoration de la Vierge rappelle le héros du roman de Zola, La faute de l'Abbé Mouret. Dans cette affaire, la procureure ne fait confiance qu'à un petit curé, le père Kern. Cet aumônier a tout de suite compris que l'affaire est très gênante pour le clergé et pour certains politiciens en haut lieu. Tenace et patient, il lui arrive, pour tuer le temps, de démonter en un temps record un ancien modèle de réveil et à le remonter sans trop de mal. Cet esprit méticuleux apporte une aide précieuse à la police et à la justice, comme si l'auteur veut démontrer qu'en chaque être humain sommeille un détective en puissance.
Dans le deuxième roman, l'enquêteur principal n'est plus un prêtre mais un jeune détective privé d'origine algérienne qui s'appelle Idir. L'auteur, Jérémie Guez, qui s'est fait un nom dans le polar ces dernières années, montre à travers l'intrigue qu'il a intitulée Du vide dans les yeux, que la nouvelle génération issue de l'immigration algérienne en France peut réussir dans tous les domaines. Idir, dont le père est médecin, a fait de la prison dans sa jeunesse pour des histoires de fidélité en amitié et aussi d'honneur. Ayant des relations un peu distantes avec sa famille, son travail de détective l'aide à se réinsérer dans la vie normale en oubliant l'univers carcéral. Il croit qu'il existe une vie après la prison et qu'il peut voler de ses propres ailes. Une de ses vieilles connaissances d'enfance, un certain Oscar veut le rencontrer. Idir le considère comme un spectre du passé surgissant dans son quotidien pour lui nuire. Il lui confie la mission de retrouver son demi-frère Thibault qui a disparu depuis quelques jours. Idir sait que cette affaire de disparition va soulever le couvercle d'embrouilles qui risquent fort de le perdre.
Le père du disparu est un magnat de la presse dont le groupe est convoité par toutes sortes de requins nageant en eaux troubles. Les beaux quartiers, les immeubles cossus donnent à Idir le tournis, mais la présence à ses côtés de Tarik, son ex-codétenu, va lui insuffler le courage de surmonter toutes les embûches. Progressivement, cette affaire remet sur son chemin tous les fantômes du passé qu'il veut oublier. L'auteur, Jérémie Guez, aligne une panoplie de personnages aux parcours étonnants où figure Nathalie, la fille qui a fait chavirer Idir et qui viendra le manipuler pour l'éloigner de la vérité. A travers l'enchevêtrement des pistes, on découvre un univers où les grands patrons de presse sont obsédés par l'accumulation des journaux, des radios et des télévisions. Cette frénésie de la concentration et de la possession conduit ces magnats à commettre des dépassements qu'ils pointent paradoxalement du doigt dans les médias qu'ils dirigent.
Ce roman pose beaucoup de questions importantes, concernant la déontologie, le déterminisme social, la confrontation d'univers dichotomiques liés aux conditions économiques et à l'histoire coloniale. Ainsi le polar devient le lieu idéal où des questionnements essentiels s'invitent pour trouver les jalons de lumière qui conduisent à leur résolution. L'apparition de personnages maghrébins dans le polar lui donne une nouvelle impulsion pour se renouveler et se consolider comme genre qui compte.


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