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Un strapontin pour l'Algérie à la fête du 14 Juillet
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Pour la première fois de sa jeune histoire, l'Algérie sera présente à la fête nationale française du 14 Juillet l Trois militaires participeront
symboliquement à une animation sur la place de la Concorde.
Même s'il ne s'agit que d'une participation timide à une animation et non pas à la parade militaire sur les Champs-Elysées, la participation algérienne est un événement inédit dans l'histoire des deux pays. Ce qui n'a pas manqué de susciter moult interrogations et protestations des deux côtés de la Méditerranée. 52 années se sont écoulées depuis la fin de la guerre d'Algérie et les plaies sont toujours ouvertes. Les relations demeurent passionnelles malgré un brassage de populations qui se fait en douce avec un nombre croissant de binationaux et d'aspirants à la naturalisation.
Une polémique est venue envenimer des relations de tout temps tumultueuses entre les deux pays, alors qu'en fait, il ne s'agit nullement d'une participation au défilé militaire mais juste d'une symbolique présence à une animation sur la place de la Concorde. Autrement dit, l'Algérie, parmi les 80 pays participants, n'a eu droit qu'à un strapontin pour être de la fête.
Du côté de la rive nord de la Méditerranée, c'est l'extrême droite, par la voix du Front national notamment, qui se distingue et affiche clairement son hostilité à voir des militaires algériens, «même s'il ne s'agit que de trois bidasses», brandir l'emblème algérien sur l'avenue des Champs-Elysées. L'avocat et député du FN Gilbert Collard a cosigné un communiqué de presse avec le député européen Louis Alliot et le conseiller municipal de Perpignan Mohamed Bellebou (qui est en même temps président de France-Harkis) pour dénoncer haut et fort l'intrusion algérienne dans le défilé du 14 Juillet. Les signataires invoquent un «problème d'ordre moral et politique».
«Problème politique d'abord, car l'Algérie est un Etat policier, dirigé d'une main de fer par une caste prédatrice et un autocrate qui ne se distinguent pas pour leur respect du suffrage et des droits de l'homme. S'ajoutent à cela des insultes permanentes adressées à la France et des obstructions dans des dossiers aussi emblématiques que celui de l'assassinat des moines de Tibhirine», écrivent-ils. Et d'ajouter : «Problème moral ensuite (…). L'armée algérienne est née au sein même du FLN, organisation terroriste qui a massacré et spolié des dizaines de milliers de personnes sans jamais exprimer le moindre remords ou adresser la moindre compassion envers les victimes.» Tout est résumé dans ces deux arguments qui sont, aussi étonnant que cela puisse paraître, développés par une bonne partie de la classe politique algérienne du côté de la rive sud de la Méditerranée.
Le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine évoquait, lui aussi, dimanche dernier dans une déclaration, la même problématique : «On pourra imaginer un défilé militaire ensemble lorsque l'ancienne puissance coloniale présentera ses excuses pour les crimes commis en Algérie.» Le rejoignent dans cette position des chefs de parti politique — à leur tête Abderrazak Mokri, président du Mouvement de la société pour la paix — qui développent pratiquement les mêmes arguments que Gilbert Collard et ses compagnons. Pour eux, «la politique étrangère algérienne repose sur le patrimoine de la guerre de Libération.
Entre les Algériens et les Français, il y a un contentieux. Les militaires algériens ne doivent pas défiler avec les militaires français. Il y a une histoire entre nous. Et les Français refusent la repentance alors qu'ils demandent toujours aux Turcs un acte de repentance par rapport à ce qui s'est passé avec les Arméniens».
La culture de l'hostilité, pour ne pas dire la haine, à tout ce qui est français a toujours servi au pouvoir algérien d'instrument pour compenser son illégitimité en jouant sur la fibre patriotique par d'incessantes mises en cause de la main de l'étranger (pour ne pas dire française) à chaque fois que la rue bouge ou qu'un danger vient menacer un système rejeté par la quasi-totalité de la population, y compris, souvent, par ceux là-mêmes qui en tirent profit.
Tout récemment, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (trotskiste) et candidate malheureuse à la présidentielle à quatre reprises, s'est aussi attaquée à la France, la rendant responsable de tous les maux qui rongent l'Algérie et les pays arabes touchés par les révoltes qui ont emporté Ben Ali, El Gueddafi et Moubarak.
La «famille révolutionnaire» — qui n'a plus de révolutionnaire que le nom — est montée, elle aussi, au front de la contestation pour dénoncer et appeler à l'annulation de la participation de l'armée algérienne au défilé du 14 Juillet. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette famille révolutionnaire — à sa tête le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, dont le parti, le RND, est pour la participation à la parade militaire ainsi que la secrétaire générale du PT devenue depuis quelque temps l'avocate n°1 du pouvoir et particulièrement de Bouteflika — ne trouve pas d'inconvénient à aller se faire soigner dans les hôpitaux français ou à inscrire ses enfants dans les universités françaises. Beaucoup d'entre eux (c'est devenu une mode dans la nomenklatura algérienne) envoient leurs épouses accoucher dans les cliniques de l'ancienne puissance coloniale pour obtenir plus facilement la nationalité française par le droit du sol.
Aucune réaction à leur actif quand elle apprend que des membres du cercle du pouvoir détournent les deniers publics pour les investir dans des appartements, hôtels et commerces en France. Elle ne s'offusque pas quand le secrétaire général de l'emblématique FLN s'achète des biens dans ce pays et constitue une société civile immobilière dont lui, son épouse et ses enfants sont actionnaires (façon d'assurer à tout le monde un avenir sur les rives de la Seine).
La «famille révolutionnaire»» reste muette comme une carpe. Elle est muette aussi quand le président de la République est admis pour un long séjour à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, suivi d'une admission à l'institut des Invalides réservé uniquement à ceux qui ont rendu de grands services à la France. L'hospitalisation s'est déroulée sans l'accompagnement des institutions et des hommes de l'Etat, qui sont restés dans l'ignorance totale de ce qui se passait derrière les murs de l'hôpital et ne savaient rien de l'état de santé du Président, alors que son dossier médical était entre les mains des autorités politiques, militaires et sécuritaires françaises.
Aucune voix ne s'est élevée quand ce même président de la République se réunissait, dans une salle de l'institut des Invalides de Paris, avec son chef du gouvernement et le chef d'état-major de son armée sous le portrait de François Hollande et le drapeau français. L'image a été largement diffusée par la télévision algérienne et relayée par de nombreuses chaînes étrangères et les réseaux sociaux.
Ces voix qui s'élèvent contre une normalisation des relations algéro-françaises ne se sont pas offusquées quand des milliers de jeunes Algériens exprimaient leur désir de fuir l'Algérie devant des chefs d'Etat français (Chirac, Sarkozy et Hollande) lors de leurs visites successives à Alger, leur réclamant des visas pour se rendre en France. Ces manifestations se déroulaient sous les yeux du président Bouteflika, qui ne semblait pas éprouver la moindre gêne. La scène s'estt produite à trois reprises. Et, cerise sur le gâteau, un citoyen algérien a poussé le bouchon plus loin en faisant le baisemain à François Hollande. Interrogé par les médias algériens, le bonhomme a dit ne pas regretter son geste en «baisant une main propre».
Aucun de ces gardiens du temple du patriotisme, qui jouent les vierges effarouchées, n'avait exprimé la moindre protestation contre ces despotes qui forcent des enfants de moudjahidine et de martyrs à l'exil pour aller solliciter l'asile politique en France parce qu'en Algérie il leur est interdit de s'exprimer et d'agir librement.Où était cette «famille révolutionnaire» quand la célébration du cinquantenaire de l'indépendance, le 5 juillet 2012, s'est faite dans un climat morose et lugubre. Une célébration marquée par le silence assourdissant du président de la République (il n'était pas encore malade) qui n'avait pas daigné adresser ne serait-ce qu'un mot au peuple pour le féliciter en cette mémorable occasion.
Pourquoi ces «mortellement patriotes» ne s'interrogent-ils pas sur l'interdiction de parader faite à leur armée depuis belle lurette ? Même pour la célébration du cinquantenaire de l'indépendance il n'y a pas eu de défilé militaire. Cette année, la commémoration du 5 Juillet s'est limitée à un dépôt de fleurs sur la tombe du président Houari Boumediène, transformé pour la circonstance en carré des martyrs au cimetière El Alia. Sur un fauteuil roulant, Bouteflika ne pouvait pas effectuer ce geste protocolaire au monument des Martyrs à cause des escaliers. C'est ce qui explique le choix du cimetière El Alia qui n'a pas connu pareille cérémonie depuis 32 ans. Même la traditionnelle cérémonie de remise de grades aux nouveaux promus de l'armée s'est déroulée le 3 juillet et non le 5. Lors de cette cérémonie, le Président a brillé par son absence.
L'année 2014 étant l'année du 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre et à quelques semaines de sa célébration, rien n'indique que les pouvoirs publics préparent quoi que ce soit de grandiose pour commémorer cette date, considérée comme la plus importante dans l'histoire du pays. La famille révolutionnaire autoproclamée ne semble pas s'en soucier.
Ces «bons patriotes» ont bien vibré durant le Mondial brésilien et exprimé une fierté démesurée par les exploits d'une sélection nationale de football dont les joueurs sont nés et formés en France. Les staffs technique et médical viennent de l'Hexagone, également. Même le cameraman de l'équipe est Français. Tous ces joueurs (hormis cinq ou six éléments et un entraîneur adjoint) présentent leurs passeports français aux postes frontières des pays où ils se rendent pour défendre les couleurs algériennes.
Personne ne s'est demandé pourquoi, après 52 années d'indépendance, l'Algérie ne produit plus rien. Pas même un bon footballeur, bien que les potentialités existent à profusion. Pourtant, il y a 32 années de cela, elle participait au Mondial ibérique avec une équipe constellée de jeunes stars du football made in Algeria. Même leur équipement était fabriqué dans les ateliers d'une société étatique.
Il y a cependant une chose très importante que semblent ou feignent ignorer ces «bons patriotes» : ils n'ont pas le courage de dénoncer, fut-ce du bout des lèvres, le donneur d'ordre de cette participation à la Fête nationale française. C'est le président Bouteflika himself (ou son frère Saïd agissant en son nom) qui a donné ordre au commandement militaire d'envoyer des soldats algériens parader sur les Champs-Elysées. Réticent au début et ne s'attendant guère à pareille décision, le commandement militaire a fini par acquiescer, quand bien même le général de corps d'armée Gaïd Salah, le plus vieux soldat de la planète, chef d'état-major de l'armée et vice-ministre de la Défense nationale, est connu pour être un farouche adversaire (de l'ombre) des anciens officiers déserteurs de l'armée française qui s'étaient emparés du pouvoir dans les années 1990. Hormis Bouteflika, qui pourrait prendre pareille décision ?Quelqu'un d'autre serait tombé sous le coup de la haute trahison.
Pour une simple déclaration à un média français qui n'est pas du goût des hommes du pouvoir, on est vite taxé de «harki» (suprême offense pour un Algérien). En Algérie, on est habitués aux injonctions et ordres venus d'en haut. Et en haut, il n'y a que Bouteflika (ou son frère si l'on s'accorde à dire que le Président n'est pas en possession de toutes ses facultés mentales et physiques). Cela est connu de l'Algérien lambda qui n'est pas aussi dupe que le pensent ses gouvernants.
La «famille révolutionnaire» doit donc savoir que c'est Bouteflika qui envoie trois militaires algériens participer à une animation sur la place de la Concorde, à Paris. Cela lui rappelle bien la concorde civile concoctée par Bouteflika. Cette concorde qui permet aujourd'hui à Madani Mezrag — dont la tête était mise à prix en sa qualité de chef de l'Armée islamique du salut, qualifiée d'organisation terroriste avant l'arrivée de Bouteflika au pouvoir — d'être reçu au palais présidentiel en grande pompe pour donner son avis sur la mouture de la future Constitution que veut se tailler le Président durant ce quatrième mandat marqué jusqu'ici par une activité réduite à recevoir de temps à autre une personnalité étrangère dans sa résidence de Zéralda et non pas au siège de la Présidence, à El Mouradia, vacant depuis plus d'une année.
Une fois le donneur d'ordre connu, la «famille révolutionnaire» osera-t-elle élever la voix pour s'opposer à la participation de l'armée algérienne à la Fête nationale française ? Chiche, qu'elle ose...


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