A une dizaine de kilomètres au sud d'Ahmed Rachedi, commune de l'ouest de Mila, dans les reliefs rocheux qui surplombent la région, coulent de petites cascades d'eau claire : les chutes de Tamda. Prenant origine dans une nappe phréatique située un peu plus en amont, les eaux, d'une limpidité de cristal, tombent en un filet vertical d'une hauteur de près de vingt mètres dans un bassin naturel creusé par usure dans le sol rocheux. Le site, localisé à proximité de vestiges romains et d'exubérants vergers arrosés par les eaux qui se déversent abondamment du bassin, est, pour les habitants de ces régions du centre de la wilaya, ce que la plage Kotama est pour les Jijeliens ou encore le lac de Beni Haroun pour les habitants du nord de Mila. En effet, par ces journées caniculaires, l'endroit est pris d'assaut, chaque jour que Dieu fait, par une population entière en quête de fraîcheur et de moments de plaisir et de relâchement, ce qui, avec les parasols multicolores plantés ça et là, confère à ces lieux encore vierges des airs de site balnéaire. Désormais, des dizaines de personnes de plusieurs localités y viennent quotidiennement pour faire trempette dans les eaux presque glacées des chutes, ou tout simplement pour profiter de la fraîcheur vivifiante qui règne sur les lieux. Si les personnes d'un certain âge prennent plaisir à nager tranquillement, presque nonchalamment, dans l'eau rafraîchissante du petit plan d'eau, les adolescents, quant à eux, se livrent à des plongeons spectaculaires, voire périlleux, du haut des rochers qui canalisent le filet d'eau de la cascade. En effet, au milieu des encouragements et des éclats de voix joyeux de leurs pairs, les jeunes se hissent sur les rochers qui enserrent la cascade et se jettent dans le vide, la tête la première et… plouf, dans l'eau du lac. Heureusement que le bassin est suffisamment profond, sinon on aurait assisté à bien de drames. Très peu fréquentées par le passé, en raison notamment de l'inaccessibilité des lieux alors, les chutes de Tamda deviennent aujourd'hui, à la faveur de la route aménagée par l'APC, un véritable lieu de pèlerinage. Accessible par voiture, l'endroit ne désemplit plus, on y rencontre des visiteurs et des curieux de plusieurs régions de la wilaya et même d'ailleurs. Et cela n'est pas pour laisser indifférents les petits commerçants de saison. Des foyers sont déjà là et les odeurs de brochettes et de maïs grillé embaument l'air, à la grande joie des «estivants». Mieux, l'APC, intéressée par le volet développement durable, projette, quant à elle, d'édifier sur les lieux un complexe touristique qui tirera, sans aucun doute, cette région déshéritée, de son marasme économique et permettra la mise en valeur de ce site enchanteur longtemps occulté.
