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On refait la chanson
Ces vieux succès occidentaux remis «à la sauce kabyle»
Publié dans El Watan le 27 - 08 - 2014

Les vieux succès de la chanson française ou des classiques anglo-saxons sont remis au goût du jour à la sauce kabyle, avec plus ou moins de bonheur en fonction de la renommée, de la qualité et du professionnalisme des interprètes.
Les tentatives remontent à loin, mais le phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années avec, pour chacun, le désir d'exprimer des préoccupations propres, des adaptations au contexte politique ou social, etc. La mélodie de Santiano d'Hugues Aufray, une chanson de marin où il est question d'atteindre San Fransisco sur «un fameux trois mâts», a été reprise par Iflis pour l'adapter à l'univers des harraga et leur désir d'atteindre «sans passeport ni visa, sans quai ni navire» et en laissant derrière eux une bien-aimée comme dans la chanson originale, juste la rive nord de la Méditerranée et, en général, sur une embarcation de fortune.
Dans Ah Ruhu, il s'agit d'une transposition du rêve d'eldorado rehaussée par un clip mettant en scène le chanteur et une bande de copains, bagages en main, sur une petite plage déserte. L'ambiance nocturne festive autour d'un feu de camp tranche pourtant avec l'aspect dramatique qui colle à ces aventuriers des temps actuels. Le chanteur, qui ne jouit pas d'une grande renommée, ne s'est peut-être pas soucié des droits d'auteur, même si la diffusion de ce succès (adapté par le célèbre chanteur français d'un chant de marins anglais du XIXe siècle) remonte à 1961.
Ce n'est évidemment pas le cas du célèbre Idir qui a, lui aussi, d'abord en 2002, dans son album intitulé Deux rives, un rêve, repris et même en duo avec l'auteur le tube La Maison bleue qui a fait la renommée de Maxime le Forestier dès le début des années 1970. Le temps des hippies est révolu et dans sa version, Idir, avec une orchestration de type world music, met en avant la ville de Tizi Ouzou.
Cette chanson (l'originale) aujourd'hui vieille de plus de 40 ans, avait également fait son temps en Algérie, un passage obligé pour les amateurs de guitare. Dans son dernier album (2013), l'auteur de Avava Inouva a également repris sous l'intitulé Targit (Le rêve) un traditionnel anglais du moyen-âge (Scarborough Fair) rendu culte dès le début des années 1960 par le duo américain Paul Simon et Art Garfunkel. Ici les préoccupations semblent être purement esthétiques avec une adaptation à la beauté mélodique qui caractérisait déjà les œuvres du chanteur algérien. Dans le texte en tamazight, il est question d'un rêve de fraternité humaine et d'enchantement de la planète.
Moins célèbre, Mohand Ouali ne s'est pourtant pas gêné de s'attaquer à un monument de la taille de Imagine de John Lennon, mais le message de la chanson s'y prête. Mohand Ouali, avec quarante ans d'écart, dans son album intitulé Buwallen Tizerkakin, propose une traduction presque intégrale car très proche de l'original de l'appel de l'ex-Beatles à rejoindre la communauté de ceux qui rêvent d'un monde sans frontières et sans différences religieuses et culturelles.
Tenter de coller à l'original est également le souci de Mourad Zimu qui, dans son album intitulé Ma' alich, tant pis a repris Manu de Renaud, une chanson dont «le chagrin d'amour» et «l'amitié» en sont quelques-uns de ses principaux thèmes («Une gonzesse de perdue, c'est dix copains qui reviennent….»). La mélodie est la même et, comme pour accentuer l'hommage au chanteur français, Zimu le cite dans le texte en
concluant : «En guise de consolation, chantons du Renaud jusqu'au lever du jour».
Le chanteur kabyle s'excuse d'avoir «massacré» la chanson, mais celle-ci reste une belle adaptation. Très originale est par contre la reprise au milieu des années 2000 du thème Hôtel California des Eagles par Oulahlou. L'adaptation se prête bien au contexte de la prolifération des cabarets en Kabylie, conséquence des bouleversements vécus lors de la décennie noire et la recherche de havres de paix. Dans l'adaptation d'Oulahlou, le narrateur se retrouve après 20 heures, alors que tout est fermé, en train de tourner avec sa voiture à la recherche de quelque chose à boire (pas forcément de l'alcool).
Il aperçoit une fenêtre d'où jaillit une lumière et, en pénétarnt dans le lieu, il découvre un monde nocturne, inhabituel évoquant (mais toutes proportions gardées) l'atmosphère décrite par la chanson du groupe américain qui a cartonné avec ce tube en 1976. On boit de l'alcool, on mange, on danse, etc. Dans l'une des deux versions (toutes deux unplugged), le chanteur kabyle introduit dans la partie solo un jeu de synthétiseur évoquant explicitement la manière de faire des chanteurs de raï (un genre dont l'origine colle au cabaret), ce qui recadre le message avec un brin de morale en «dénonçant» (mais sans doute le mot est trop fort) ceux qui «dépensent leur argent dans ces lieux en laissant leurs enfants dans le dénuement».
Oulahlou a repris plusieurs autres thèmes dont, fait inattendu, Il est libre Max sorti en 1981, le tube unique du chanteur français aujourd'hui quelque peu oublié, Hervé Cristiani. Sur un autre registre, vers la fin des années 70', dans le premier album du groupe Imazighen Imula (le chanteur et le leader était Ferhat Mhenni, mais il n'est pas sûr aujourd'hui que les autres membres du groupe partagent les mêmes idées que leur ancien camarade), on retrouve déjà une adaptation de la chanson Le déserteur de Boris Vian écrite dans les années 50.'
Cette chanson antimilitariste est reprise dans cet album musicalement réussi et diffusé presque intégralement par la télévision algérienne et dont les préoccupations, y compris politiques, sont à l'opposé de ce qui est revendiqué aujourd'hui par l'auteur du titre Imesdurar (Les montagnards), sans doute le plus emblématique et qui, vu sous un certain angle, reste d'actualité. Plus cohérent avec sa pensée et sa manière d'être, Lounis Aït
Menguellet a lui aussi adapté un succès mondial et pas des moindres : Blowin' in the wind de Bob Dylan écrit en 1962, mais c'est par l'entremise de son ami Hugues Auffray qui en avait déjà proposé une adaptation en français dès 1965. Aït Menguellet, qui a déjà chanté en public en duo avec Hugues Aufray, a pensé à l'adapter en tamazight depuis des années, mais ce n'est qu'en 2010 que le projet a été concrétisé dans son avant-dernier album avec le titre Lewdjab deg wadu. Le répertoire est vaste mais pas inépuisable. Y aura-t-il d'autres adaptations ? La réponse est dans le vent...


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