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Du rêve à la braise
Mourad Zimu
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 11 - 2009

Chaque période, en termes d'écriture, génère un discours qui sort de l'habitude, de la routine, de la palabre et de la redondance. Chaque société sécrète ses porteurs de discours qui viennent, en parallèle ou à contre sens, affronter, détourner, corriger la parole ambiante. En fait, il s'agit de ces têtes (iqerra) qui veulent sauvegarder leur espace de pensée vitale pour ne pas se soumettre au diktat de la masse. Ceci s'est vérifié à travers les âges et dans tous les pays. C'est le cas chez nous en Algérie.(…) Mourad Zimu fait partie de ces poètes «chantant» parce que : Zimu entame sa prise de parole à la démesure d'un soliloque. Zimu déclame ses poèmes beaucoup plus qu'il ne les chante même, si bien sûr, la musique annonce la charge. Zimu donne l'impression d'être un passéiste, anachronique dans sa gestuelle scripturaire, comme porté par une nostalgie têtue digne de la grande anarchie du mai 68 français. Pourtant, il tempère, acclimate et nationalise ses vers pour les adapter à la sauce locale, avec ses hauts et ses bas, avec ses espoirs et ses travers. Zimu se met alors à rêver d'une « île de Wight » en Algérie ; cet espace de liberté pour Zimu, ce rêve possible, cette anarchie structurante ne peut être que sa Kabylie natale.(…) Zimu est enraciné à ses vers, parce qu'il les sent et les ressent jusqu'à cette violence contenue par la rime, comme il porte chevillée à son rêve cette Algérie possible. Comme Nedjma de Kateb yacine, Zimu ne crie pas, comme une cigarette mêlée de kif qui se consume et enivre l'espace ambiant, Zimu s'en va dire sa colère, «grande comme ça», à la manière de ces bandits d'honneur qui n'ont eu d'autres recours que de faire parler la poudre. Ici et là, Zimu dresse l'architecture de «sa» ville pervertie, Tamdint, qui, le temps d'une visite officielle, se fait farder, comme une poupée japonaise, par ceux-là même qui ont été investis par les suffrages populaires. En fait, le poète constate l'amertume d'une telle situation et dénonce violemment cette mascarade. Dans ce texte, comme dans beaucoup d'autres, le vocabulaire choisi est celui que le commun des citoyens utilise pour dénoncer la supercherie politique ambiante. Zimu se fait plus incisif, car plus politique, alors que dans certains autres textes, il est à la fois idéaliste, rêveur et romantique. (…) Dans une série de textes Ijegigen n tsusmi « Fleurs du Silence » (Album enregistré en 1996, pas encore diffusé, et qui ne le sera jamais d'ailleurs, remarque zimu), que Zimu semble renier, lorsqu'il est totalement dans la veine poétique qui est la sienne, ce poète se fait encore plus attachant dans la gentillesse qu'il met pour tracer les entrelacs de son émotivité. Il est vrai que ces textes-là sont sous tendus par une certaine naïveté, mais il est vrai aussi qu'elle reflète profondément l'âme de Zimu. Dans « Tamda », il est loisible de constater ce niveau d'appréciation car le poète évite, ici, tous les travers du professionnalisme de mauvais aloi. Tout comme Si Moh chez nous, Renaud ailleurs, Zimu garde intactes ses facultés d'émerveillement. En fait, il a l'âme d'un enfant, souvent les enfants sont mieux avisés que les adultes. Tout simplement parce que leur innocence n'est pas encore pervertie par la société. Nous ne sommes pas loin de Jean Jacques Rousseau.
Chaque période, en termes d'écriture, génère un discours qui sort de l'habitude, de la routine, de la palabre et de la redondance. Chaque société sécrète ses porteurs de discours qui viennent, en parallèle ou à contre sens, affronter, détourner, corriger la parole ambiante. En fait, il s'agit de ces têtes (iqerra) qui veulent sauvegarder leur espace de pensée vitale pour ne pas se soumettre au diktat de la masse. Ceci s'est vérifié à travers les âges et dans tous les pays. C'est le cas chez nous en Algérie.(…) Mourad Zimu fait partie de ces poètes «chantant» parce que : Zimu entame sa prise de parole à la démesure d'un soliloque. Zimu déclame ses poèmes beaucoup plus qu'il ne les chante même, si bien sûr, la musique annonce la charge. Zimu donne l'impression d'être un passéiste, anachronique dans sa gestuelle scripturaire, comme porté par une nostalgie têtue digne de la grande anarchie du mai 68 français. Pourtant, il tempère, acclimate et nationalise ses vers pour les adapter à la sauce locale, avec ses hauts et ses bas, avec ses espoirs et ses travers. Zimu se met alors à rêver d'une « île de Wight » en Algérie ; cet espace de liberté pour Zimu, ce rêve possible, cette anarchie structurante ne peut être que sa Kabylie natale.(…) Zimu est enraciné à ses vers, parce qu'il les sent et les ressent jusqu'à cette violence contenue par la rime, comme il porte chevillée à son rêve cette Algérie possible. Comme Nedjma de Kateb yacine, Zimu ne crie pas, comme une cigarette mêlée de kif qui se consume et enivre l'espace ambiant, Zimu s'en va dire sa colère, «grande comme ça», à la manière de ces bandits d'honneur qui n'ont eu d'autres recours que de faire parler la poudre. Ici et là, Zimu dresse l'architecture de «sa» ville pervertie, Tamdint, qui, le temps d'une visite officielle, se fait farder, comme une poupée japonaise, par ceux-là même qui ont été investis par les suffrages populaires. En fait, le poète constate l'amertume d'une telle situation et dénonce violemment cette mascarade. Dans ce texte, comme dans beaucoup d'autres, le vocabulaire choisi est celui que le commun des citoyens utilise pour dénoncer la supercherie politique ambiante. Zimu se fait plus incisif, car plus politique, alors que dans certains autres textes, il est à la fois idéaliste, rêveur et romantique. (…) Dans une série de textes Ijegigen n tsusmi « Fleurs du Silence » (Album enregistré en 1996, pas encore diffusé, et qui ne le sera jamais d'ailleurs, remarque zimu), que Zimu semble renier, lorsqu'il est totalement dans la veine poétique qui est la sienne, ce poète se fait encore plus attachant dans la gentillesse qu'il met pour tracer les entrelacs de son émotivité. Il est vrai que ces textes-là sont sous tendus par une certaine naïveté, mais il est vrai aussi qu'elle reflète profondément l'âme de Zimu. Dans « Tamda », il est loisible de constater ce niveau d'appréciation car le poète évite, ici, tous les travers du professionnalisme de mauvais aloi. Tout comme Si Moh chez nous, Renaud ailleurs, Zimu garde intactes ses facultés d'émerveillement. En fait, il a l'âme d'un enfant, souvent les enfants sont mieux avisés que les adultes. Tout simplement parce que leur innocence n'est pas encore pervertie par la société. Nous ne sommes pas loin de Jean Jacques Rousseau.

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