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«Les réserves de l'Algérie à l'étranger sont de 400 milliards de dollars»
Hadj Nacer Abderrahmane à l'université d'été du RAJ à Béjaïa
Publié dans El Watan le 07 - 09 - 2014

Pour situer l'Algérie dans les entrelacs de la mondialisation, Hadj Nacer Abderrahmane, économiste et ex-gouverneur de la Banque d'Algérie, invité hier à la clôture de l'université d'été du RAJ à Tichy, observe des haltes éclairantes à des chiffres qui rendent compte de l'importance des défis attendus.
400 milliards de dollars : c'est le total des dépôts algériens se trouvant en stock à l'étranger. «On nous présente les réserves algériennes comme étant de 200 milliards de dollars. Elles sont de 400 milliards. Ce que possèdent les Algériens, en tant qu'individus, à l'étranger est équivalent à ce que possède l'Etat.» Cette importante précision faite, le conférencier en arrive aux enjeux d'un tel stock : «Sauf que, demain, le dépôt de l'Etat peut partir, tandis que ce que possèdent les privés peut se multiplier par deux.»
Un chiffre-cagnotte ? «Ce n'est pas le chiffre qui est important, mais de s'interroger dans quel type de mondialisation l'Algérie va-t-elle entrer» précise Hadj Nacer qui note qu'«un pays comme la Syrie, qui n'a rien, pas de pétrole, a encore plus d'avoirs que nous à l'étranger», mais que les Syriens «sont de bons commerçants». Par la drogue, par l'argent ou par le travail, la mondialisation prend bien des formes.
Parce que les Etats-Unis sont preneurs de systèmes de financements occultes et que le contrôle du marché de la drogue «est tellement juteux», le scénario mexicain qui a fait «des dizaines de milliers de morts» est sciemment «maintenu en l'état», se manifestant comme une conséquence de cette mondialisation par la drogue, selon Hadj Nacer. «Beaucoup de gens travaillent sur la mexicanisation de l'Afrique du Nord, pour transformer ces pays en zone de non-droit. Un projet sur lequel travaillent des officines concernant l'Algérie», soupçonne-t-il.
La mondialisation par l'argent en intégrant le gotha de la finance ? «C'est le piège le plus stupide», estime le conférencier qui évoque le concept de «l'argent brutal». «On a cassé, ces trente dernières années, tous les instruments qui permettaient d'équilibrer un tant soit peu le pouvoir en Algérie. On a fait exploser les instruments d'arbitrage, nous sommes entrés dans la jungle. C'est pour cela qu'aujourd'hui la force visible, apparaît même dans les journaux, c'est cette jungle, c'est-à-dire l'argent brutal». Hadj Nacer identifie les détenteurs de «l'argent brutal» : «Ils sont à l'Assemblée, ils font des voyages officiels aux Etats-Unis, ils accaparent des biens de l'Etat au vu et au su de tout le monde» dans un contexte où «les instruments de choix ce sont les rapports de force» et où s'exprime la vocation d'intégrer l'oligarchie, une oligarchie qui ne s'ouvre pas facilement pour autant.
«Mais pour devenir un oligarque, il faut des générations d'accumulation, d'apprentissage. Vous ne devenez pas membre de l'omerta parce que vous avez de l'argent», précise le conférencier qui en veut pour exemple le Chah d'Iran, «installé par les Américains» et dont «des centaines de milliards ont disparu» après avoir été «liquidé». Plus proche de nous le scénario tunisien. «On a comptabilisé 70 milliards dans le cas de Benali et on n'a rendu que quatre milliards aux Tunisiens. Ça veut dire que le pays a fait la révolution pour vous et vous allez le maintenir en état de pauvreté alors que vous lui avez tapé son argent, honnêtement volé», accuse l'auteur de La Martingale algérienne, réflexions sur une crise. Et de déduire pour le cas de l'Algérie que cette voracité des puissants de ce monde signifie que les 400 milliards de dollars de réserves à l'étranger «si on ne les dépense pas intelligemment, comme nous avons essayé de le faire avec l'or, ne nous appartiendront pas».
Par quel moyen ? «Il y a une loi américaine qui dit qu'en cas de crise tout l'argent disponible aux Etats-Unis doit servir le peuple américain. Donc, il suffit d'un décret instituant l'état d'urgence, pour que cet argent ne nous appartienne plus», explique l'économiste qui voit, au passage, dans le remboursement des dettes avant terme une «blague». Pour lui, la mondialisation par l'argent «c'est de l'esclavage, la précarisation». Les pressions américaines, l'Allemagne, troisième puissance du monde, n'en est pas épargnée lorsqu'elle a découvert, récemment par le gouverneur de sa banque centrale, rapporte Hadj Nacer, que son or déposé aux Etats-Unis a disparu.
«L'or allemand physiquement, n'est plus à For Knox. L'Allemagne sait très bien que cela signifie que les Etats-Unis font du chantage», commente l'ex- gouverneur de la Banque d'Algérie, qui rappelle qu'il ouvre des guillemets «juste pour l'histoire» : «Nous avions commencé à déplacer l'or que nous avions à For Knox, en 1989/90. A l'époque, nous avons été attaqués et accusés d'avoir volé le stock d'or de l'Algérie alors qu'il s'agissait de le déplacer pour éviter qu'il soit à la portée du maître chanteur principal. Cette opération a été stoppée dès le départ et nous n'avons pu sauver qu'une petite partie du stock d'or. C'est pour comprendre que les guerres ont des formes dont on ne se doute jamais.»
La voie que préconise Hadj Nacer Abderrahmane pour permettre à l'Algérie de relever le défi de la mondialisation consiste dans «l'établissement d'un système politique de classes moyennes où la citoyenneté puisse s'exprimer», parce que, selon lui, le problème est celui de «l'intelligence et de l'amour du pays».


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