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Le Général-major Rachid Chouaki : «Nous avons réactivé des sites industriels fermés depuis longtemps»
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Publié dans El Watan le 09 - 09 - 2014

A la tête de la Direction des fabrications militaires (DFM), le Général-major Rachid Chouaki dirige l'ensemble de l'activité industrielle de l'ANP et conduit les projets de partenariat conclus récemment avec des entreprises étrangerères. Il tente, depuis un certain moment, de rendre l'intégration de cette activité dans le tissu économique du pays efficace et rentable. Pour lui, le principe de la dualité de la fabrication industrielle (militaire et civile) est primordial. Il nous explique, dans cet entretien, les nouvelles orientations du haut commandement de l'armée qui font du partenariat étranger une condition incontournable pour la relance économique du pays.
-La Direction des fabrications militaires a engagé, depuis quelque temps, plusieurs projets industriels avec des partenaires étrangers. Quel apport ces projets peuvent-ils avoir sur l'effort des pouvoirs publics visant la relance de l'industrie nationale ?
En préambule, permettez-moi d'affirmer un concept qui fait que chaque armée de par le monde dispose ou essaye de disposer d'une base industrielle et de technologie de défense. Cette base industrielle regroupe un certain nombre d'opérateurs économiques locaux de différents statuts qui participent aux approvisionnements de l'armée de façon à ce que celle-ci puisse accomplir ses missions en toute autonomie.
Généralement, ces opérateurs sont classés en trois grandes catégories : ceux qui conçoivent, développent, produisent, maintiennent ou rénovent l'armement, les systèmes d'armes, les équipements et matériels militaires ; ceux qui pourvoient l'armée en produits communs mais qui sont stratégiques, tels que les carburants, les huiles ; et dans une troisième catégorie les opérateurs qui mettent à la disposition de l'armée des produits courants tels que les subsistances, les effets d'habillement, les articles de couchage, de campement et d'ameublement. Ce sont là les trois catégories d'opérateurs qui constituent l'essentiel de la base industrielle et de technologie de défense.
L'Algérie, à l'instar d'autres pays, dispose d'une importante base industrielle et de technologie substantielle et en constante évolution. La Direction des fabrications militaires (DFM) qui constitue l'outil majeur du ministère de la Défense pour moderniser, animer coordonner, étendre et développer cette base a retenu le partenariat comme chemin de développement. Nous nous sommes aperçus qu'à travers le monde, ces dernières années, l'exigence de dualité est devenue un facteur de rentabilité incontournable de cette base industrielle et des opérateurs qui la constituent.
Un fabricant d'équipements militaires ne peut envisager une profitabilité à long terme de son activité, si cette dernière ne cœxiste pas avec une production à usage civil permettant d'assurer la rentabilité de l'entreprise, dans le cas où il y a une baisse de la commande militaire. C'est la raison pour laquelle la DFM s'est engagée dans ce type de partenariat qui garantit une certaine rentabilité économique, mais qui permet aussi d'assurer une production de qualité, en ce sens que le produit militaire est caractérisé par un niveau de qualité optimale et sévère pouvant être appliqué dans ce cas aux productions civiles. Les partenaires que nous avons retenus sont, dans ce contexte, des détenteurs de technologies avérées et génératrices de productions duales. N'oublions pas, enfin, que la recherche et le développement en matière d'armement a toujours débouché sur des applications civiles.
-Concrètement, comment ce partenariat a-t-il été conçu par l'ANP ?
Sur un plan conceptuel, le partenariat porte sur l'implémentation et l'exploitation de technologies up today portées par des technologues avérés et connus acceptent de s'installer et de nous accompagner en Algérie. Il s'agit, par ailleurs, de ramener de l'investissement direct étranger pour financer ces partenariats. Nous avons capté beaucoup d'investisseurs étrangers, qui sont des fonds d'investissement des pays du Golfe tels que les Emirats arabes unis, mais aussi d'Europe et d'Asie. Ces partenariats ont donné naissance à des sociétés par actions dont l'actionnariat est défini conformément à la LFC 2009, où la partie algérienne est majoritaire et constituée généralement de participations d'EPE de la branche sectorielle et d'EPIC du ministère de la Défense nationale.
La partie étrangère actionnaire peut être investisseur et/ou technologue et fait partie intégrante du partenariat. Je peux citer, entre autres, les groupes allemands Daimler, Rhode & Schwarz, Cassidian-Deutschland, Carl Zeiss et des sociétés chinoises. Il y a aussi des fonds d'investissement et des sociétés émiratis qui ont choisi l'Algérie du fait de sa crédibilité et de l'attrait de son marché. Les capitaux investis portent actuellement sur environ un milliard de dollars.
Ces partenariats ont donné lieu à des sociétés par actions (Spa), lesquelles sont maintenant chargées de conduire et de réaliser des projets d'envergure. Elles vont ensuite exploiter les usines réalisées et commercialiser leurs productions. Elles bénéficient d'un management algéro-étranger, conduiront des programmes et assureront la recherche et le développement menés en commun. Je dirai enfin que ces partenariats ont été conçus, étudiés et négociés sur un principe cardinal qui est celui de la rentabilité. Tout a été établi à partir d'un business plan découlant de programmes de commercialisation et d'exportation de façon à ce que, sur la durée du partenariat projeté sur une trentaine d'années, ces sociétés dégagent une rentabilité au bout des cinq premières années et que les actionnaires perçoivent aussi des dividendes aussi au bout de la cinquième année.
-Quels sont les secteurs concernés en priorité par les programmes de partenariat ?
Conformément aux instructions du Haut commandement de l'ANP, nous nous sommes d'abord installés dans des sites qui étaient fermés. Il s'agit de plusieurs sites : à Khenchela, Tiaret et une partie de l'ENIE de Sidi Bel Abbès. Nous les avons intégrés et nous avons mis en place des programmes de partenariat. Nous avons aussi activé sur des sites industriels complètement structurés avec des technologies vétustes et gravement altérés par la perte de la majorité des parts de marché. Je peux citer le cas de l'ENMTP de Aïn Smara, l'usine de moteurs de Oued Hamimine, et la SNVI de Rouiba. Nous avons aussi créé pour les besoins de ces partenariats trois EPIC, celle des plateformes des systèmes électroniques de Sidi Bel Abbès, de l'industrie des véhicules à Tiaret, et celle de la promotion des industries mécaniques de Constantine.
Dans le secteur textile, pourvoyeur de tissus pour les besoins de la confection d'uniformes militaires, nous nous sommes aperçus ces dernières années que ce secteur courait vers sa disparition. Nous avons donc décidé de prendre en charge toutes les entreprises qui étaient pourvoyeuses de l'ANP, en l'occurrence les entités textiles de Batna, Béjaïa, M'sila, Souk Ahras, Tizi Ouzou, Tlemcen et
Sebdou. Ces entreprises ont été filialisées avec une grande entreprise du ministère de la Défense nationale, qui est l'EHC, et un important programme d'assainissement, de mise à niveau et de réorganisation en une seule entreprise, en l'occurrence l'Epe Eatit, leur a été consacré dans l'esprit de la filialiser aussi avec les partenaires étrangers.
Nous avons aussi procédé à l'ouverture directe de sites industriels qui étaient fermés depuis des dizaines d'années et qui sont maintenant entrés en production au profit de l'ANP, à l'exemple de l'usine de fabrication de chaussures de Bou Saâda. Je dois dire que toutes nos actions et nos projets s'inscrivent dans la participation de l'ANP à la relance économique du pays. Nous travaillons ainsi selon plusieurs directions, et le partenariat constitue pour nous la clé de voûte de la relance économique de notre pays.
-Il y aura donc des projets de partenariat même dans le secteur textile…
Notre premier souci est celui d'assure les approvisionnements de l'armée. A un certain moment, nous nous sommes retrouvés dans une situation où il y avait risque imminent d'importer du tissu pour fabriquer nos tenues militaires, alors que ce tissu a été développé et réalisé dans des usines algériennes du secteur textile. Ces usines avaient des déficits énormes, n'assuraient plus aucun entretien de leur parc machines, et le marché informel les avait toutes mises à genoux. Mais, malgré cela, le ministère de la Défense nationale s'approvisionne de ce secteur. Notre soldat est habillé de la tête aux pieds avec des effets made in Algeria.
Cependant, ce secteur vivait une telle situation qu'il y avait péril en la demeure. Il y a eu alors une décision de prendre en charge tous les opérateurs du textile qui activaient à plus 70% de leur chiffre d'affaires en direction de l'ANP. Une importante opération d'assainissement et de mise à niveau est en cours, car nous étions convaincus que personne ne viendrait investir en tant que partenaire dans un secteur moribond. Actuellement, nous avons des contacts assez avancés avec des partenaires potentiels et nous avançons doucement. Ce qui est important maintenant, c'est que ce secteur soit devenu fournisseur attitré de l'ANP et des corps constitués, et il n'y a plus cette peur d'importer des produits textiles jadis fabriqués localement.
A vrai dire, le partenariat dans ce secteur ne va pas concerner l'ensemble des activités. Il touchera vraisemblablement la fabrication de tissus spéciaux, le tissu intelligent, du camouflage de protection, etc. Il y a des technologues dans le monde avec lesquels nous discutons pour essayer de les arrimer à ce partenariat.
-Il reste tout de même le problème des approvisionnements en matière première. On croit savoir que l'armée compte se sécuriser sur ce plan en lançant des projets de culture de coton...
L'industrie textile en Algérie est une industrie dont l'intégration est à la portée du pays. Je pense que dans les cinq prochaines années, l'Algérie va dominer toutes les phases qui caractérisent l'industrie textile, à savoir la filature, le finissage et la confection. Nous avons assez d'outils qui nous permettent d'ériger notre pays en leader dans ce domaine. Quant à la matière première, il est vrai qu'il y a un effort qui doit être fait pour en assurer la production, notamment la fibre naturelle. Une réflexion a été faite par les pouvoirs publics pour pouvoir démarrer dans ce sens et associer, pourquoi pas, l'ANP. Cette réflexion concerne également l'industrie des hydrocarbures pour ce qui est de la fibre synthétique dont la production présente de réelles perspectives.
-Comparativement à la situation dans laquelle se trouvent les EPE et les contraintes auxquelles elles font face, les entreprises du secteur économique de la Défense jouissent-elles d'un quelconque avantage du fait de leur appartenance à un secteur stratégique, ou bien font-elles face aux mêmes problèmes (difficultés financières, manque de matières premières, concurrence déloyale à cause des importations, lourdeurs administratives, etc.) ?
Nous avons des EPIC opérationnelles qui travaillent depuis longtemps. Nous, dans l'armée, nous n'avons pas d'entreprises déficitaires pour la simple raison que nous travaillons sur des commandes annuelles et en revolving. Quant aux EPE, l'Etat a mis les moyens pour mettre à niveau ces entreprises et impulser ces partenariats. L'Etat a fait un effort d'assainissement très important, notamment pour la SNVI, l'ENI de Sidi Bel Abbès, le complexe des moteurs de tracteurs de Constantine et pour l'ENMTP de Aïn Smara.
Cet effort a été accompagné d'un investissement financé selon des conditions bonifiées et des dotations en capitaux au profit de leurs filiales. Elles ont été également dotées, pour la plupart, de subventions de démarrage, ce qui a permis de présenter au partenariat des opérateurs économiques sains. C'est ce qui a créé, d'ailleurs, cette situation de confiance entre nous et nos partenaires étrangers. Cette fois-ci, je suis convaincu qu'il y a, pour les EPE, une part de marché à reprendre localement et des perspectives d'exportation. Sans programme de partenariat, je ne pense pas que ces entreprises auraient bénéficié d'un soutien de cette envergure de la part de l'Etat.
-Dans vos négociations avec vos partenaires, comment avez-vous traité la question de la formation et du transfert technologique ?
C'est une question pertinente, en ce sens que le transfert technologique et du savoir-faire constitue la pierre angulaire de la réussite d'un partenariat et de tout projet industriel dans notre pays qui vise, en fait, l'exploitation pure et dure d'une licence, d'un brevet ou d'une propriété intellectuelle. Selon une forme organisée et réglementée de par le monde. Nous n'avons, dans ce cas, rien à inventer en méthodologie. Quant à la formation, à la DFM nous avons pris l'exemple de ces industriels allemands pour qui la formation, notamment la formation professionnelle, constitue la colonne vertébrale de la réussite de leurs produits et de leurs marques.
Cette formation, ils l'ont subdivisée en trois niveaux : le premier concerne la formation de base dispensée par l'enseignement étatique, mais qui fait l'objet d'une attention et d'un suivi permanents par les opérateurs industriels. Des centres de formation sont ainsi installés autour des grandes villes industrielles. Le deuxième niveau concerne la formation de mise à niveau prise en charge par l'opérateur industriel et la formation spécifique qui prépare aux postes. Il y a enfin la formation continue et le recyclage pour lesquels aucun employé ne peut se dérober. Nous, nous essayons d'adopter ce type de formation. Il y a des formations duales qui se déroulent en entreprise et au centre de formation et nous avons, pour cela, des centres dans nos usines qui constituent un atout de réussite introduit par ces partenariats. Nous engageons également avec nos partenaires des programmes d'assistance technique en formation, dans lesquels des incubateurs sont inclus.
Ce sont des formateurs envoyés chez nos partenaires pour les inclure à leur retour dans les centres de formation. Je tiens à souligner, par ailleurs, l'assistance du ministère de l'Enseignement professionnel qui n'a pas lésiné sur les moyens matériels et d'engineering pour soutenir notre action. Mais le grand défi à relever à l'avenir concerne le management. Il y a un grand effort à faire dans ce sens, et nous pensons qu'avec l'assistance de nos partenaires, nous aurons beaucoup à apprendre en matière de gestion et de management d'entreprise.
-La Russie, traditionnel pays pourvoyeur de l'Algérie en armement et équipements militaires, n'est apparemment pas concernée par les programmes de partenariat que vous avez lancés. Pourquoi l'ANP préfère-t-elle aujourd'hui recourir aux pays occidentaux pour établir ses partenariats ?
Dans le périmètre industrie, nous avons des partenaires européens, du Moyen-Orient de l'Asie, mais aussi des partenaires issus de pays que vous citez. Nous avons, par exemple, un partenariat en montage avec des sociétés chinoises et nous avons des perspectives en matière de partenariat avec des opérateurs russes et des compagnies américaines. Ce qu'il faut savoir, c'est que nous avons reçu des orientations claires pour industrialiser des produits militaires, selon un cahier des charges précis et fixé par les plus hautes autorités de l'ANP, et c'est à nous de concrétiser les voies et moyens de les industrialiser. Il nous est demandé aussi de rentabiliser nos activités. C'est la raison pour laquelle nous sommes sur des actions durables, avec le souci que le produit militaire fabriqué soit conforme aux exigences de l'utilisateur, tout en essayant d'implémenter des technologies durables et porteuses de développement.
-Est-il possible d'établir une estimation de ce que représente l'industrie militaire dans l'économie nationale, sa part dans le PIB du pays, son chiffre d'affaires et les emplois qu'elle assure ?
En matière de PIB, la base industrielle et de technologie de défense fait partie intégrante du tissu industriel national. Quand on analyse la part de cette industrie dans le PIB général, elle est minime, soit de 5 à 6% seulement. Mais je pense, et j'en suis convaincu, que le prochain plan quinquennal, lorsque tous ces projets seront opérationnels, nous pourrons, selon des estimations établies dans les plan vision de l'industrie, atteindre la part de 10%. Cela nous permettra de nous ériger en tant que pays producteur et exportateur et nous permettra, aussi, de supprimer cette économie informelle et cette dépendance aux hydrocarbures.
En termes de valeur ajoutée pour notre pays, il y aura des retombées en matière d'emplois pérennes. Actuellement, le secteur industriel militaire fait travailler 15 000 à 17 000 employés civils. Nous passerons, grâce à ces projets de partenariat, dans une première phase à 25 000 emplois directs, sans compter les emplois créés par les entreprises sous-traitantes pourvoyeuses de ces partenariats et pour lesquelles l'Etat a consenti un grand effort d'assainissement et de mise à niveau. Nous estimons, dans les analyses faites avec nos partenaires, créer pas moins de 20 000 emplois dans la sous-traitance, notamment dans la mécanique. Pour nous, il y a un plan stratégique pour une mise à niveau réelle de l'industrie mécanique, électronique et manufacturière du pays qui étaient, faut-il le rappeler, le fer de lance de notre industrie nationale dans les années 70'.


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