La daïra de Ain El Hammam, à quarante kilomètres de Tizi Ouzou, a connu ces derniers jours une recrudescence des incendies de forêt, rappelant les tristes moments vécus par la population durant l'été 1994 où les dégâts matériels et humains ont été très importants. Pour la seule daïra de Ain El Hammam, près de quatre-vingts départs de feu ont été enregistrés durant le mois d'août et en début de septembre. Ce sont pas moins de quinze hectares plantés d'arbres fruitiers divers qui ont été la proie des flammes, vendredi dernier, à Tiferdoud, dans la commune d'Ath Bouyoucef, où plusieurs maisons étaient également menacées. Le lundi précédent ainsi que la nuit suivante ont été particulièrement «chauds» pour les soldats du feu de Ain El Hammam appelés sur plusieurs fronts aux quatre coins de la daïra. Les éléments de l'équipe que nous avons croisés de nuit sur le terrain, du côté de Ouaghzen, étaient exténués, contraints parfois d'intervenir avec de maigres moyens à l'image de leur responsable qui s'échinait à traiter des fumeroles à la pelle, sur un terrain inaccessible même à la petite «land Rover». Les deux autres camions, uniques moyens d'intervention, étaient sur le terrain de l'autre côté de la ville et dans la commune d'Ait Yahia. Le bilan du mois d'août et du début septembre illustre le calvaire vécu par la population, particulièrement les malades et les personnes âgées dont certaines, souffrant de problèmes respiratoires, ont été évacuées vers l'hôpital de Ain El Hammam. Dans la commune d'Ait Yahia, la protection civile est intervenue treize fois pour limiter les dégâts, évalués, tout de même, à 80 ha plantés d'arbres fruitiers consumés. Dans la commune de Ain El Hammam, le seul village de Ouaitslid a enregistré la perte de six cents oliviers alors que les autres feux ont ravagé de grandes superficies de chêne vert et de chêne liège. Des pertes moins importantes en cerisiers et figuiers ont été signalées.
