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Au-delà des festivités, un pacte de paix et de convivialité
5e édition du festival de la fête annuelle de la Sbeiba à Djanet
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2014

Sbeiba yarout, yarout yarout Sbeiba», le chant des femmes targuies résonne encore dans mes oreilles après une journée entière dédiée à la fête et aux retrouvailles avec les amis de Djanet.
Redécouvrir cette oasis de paix qu'est Djanet m'enchante à chaque fois et le fait même de s'y retrouver comme chaque année depuis des temps immémoriaux et cinq ans depuis l'institutionnalisation officielle de la fête annuelle de la Sbeiba de Djanet, donne au visiteur une sensation inégalée de bonheur.
Une fête typique de Djanet
Ce festival populaire célébré le 10 Moharram, soit le jour de Achoura de chaque année, aura donc été une belle réussite, une nouvelle occasion de renouer avec cette tradition targuie ancestrale qui réunit toutes les tribus de Djanet autour d'un pacte de paix et de convivialité, du vivre ensemble.
M'Sahel Mohamed, connu sous le nom de Khemadi, est un des notables de Djanet, il nous explique avec une fierté non cachée que «la Sbeiba est un rituel made in Djanet, et propre à elle seule. Nulle autre tribu targuie du Tassili ou du Hoggar, ni même celles des autres régions du Sahara n'est concernée par cette célébration. La Sbeiba est notre manière à nous d'exprimer notre joie pour la victoire du prophète Moïse sur le Pharaon égyptien et au-delà une occasion de se réconcilier et de faire la paix dans la joie.»
De longs préparatifs
La célébration de la Sbeiba passe par deux phases importantes, à savoir Timoulaouin (pluriel du Tamouli) où les préparatifs de Sbeiba durent huit nuits dans les deux ksour d'El Mizan et Zelouaz. Les deux dernières nuits du Timoulaouin sont très importantes, à savoir Ihed wan E'ssa (la 7e nuit), appelée Tamouli Tandoket, et Ihed wan E'ttam, (la 8e nuit), appelée Tamouli Tamekart. La 2e phase correspond au jour de la Sbeiba proprement dite, appelée Tilleline (Ahel wan maraw ; 10e jour du Moharam), où les groupes descendent dans la fameuse cour de Doughia ; là toute la ville de Djanet se réveille à l'aube sur le rythme des festivités. Même les enfants sont au rendez-vous pour le jour de la Sbeiba.
Les spectateurs intimement attachés aux traditions des Touareg viennent de partout, notamment de pays voisins qui abritent de nombreux groupes touareg très attachés eux aussi aux traditions de l'Ajjer pour se rencontrer dans la magnifique Doughia où le coup d'envoi est donné au rythme Hilaa haylamalou Sbeiba.
Des femmes en tenue d'apparat
La célébration de la Sbeiba se caractérise par des habits spécifiques. Les femmes portent des tenues d'apparat à double tunique dite Téleci tèn Tountawin. La première est appelée Takamist (Akhbay) wan Tari qui est une tunique aux manches très larges confectionnée à partir d'un tissu de couleur bleu foncé. La seconde est le Takamist Makhmoudi, soit une tunique traditionnelle très large confectionnée à partir d'un tissu de couleur bleu foncé également, mais qui se porte à l'intérieur.
Le Tabarakèmte est l'autre accessoire vestimentaire, une sorte de pièce tissée rectangulaire de couleur violette et se connecte au niveau des épaules et enveloppe le corps sans couvrir la tête. L'Aleshou est par contre une cotonnade brillante de couleur uniforme (bleu nuit) importé du Niger, les femmes mettent Aleshou sur la tête. Les belles portent aussi de jolies sandales en cuir aux pieds, il s'agit des Ighatimen ou Temba. Après s'être habillées et maquillées, les femmes, munies de ganga (tambourin) chantent et jouent de cet instrument ancestral, elles sont d'ailleurs les seules à pouvoir en jouer durant la fête de la Sbeiba, en utilisant tagourbit.
Les bijoux traditionnels de la femme targuie font partie de cet apparat de la Sbeiba où 7 bijoux sont indispensables, à commencer par le Boutir, un bijou en argent de forme circulaire, placé sur les cheveux, le Mjiditin en forme de disque placé sur la coiffure terminée, le Tijibawin qui est une médaille d'argent sous forme d'un triangle contenant des chaînes, également placées sur la coiffure, le Ichaghria qui est un collier en cuivre placé sur le cou et qui pend au bas-ventre, des Tissighine ou bagues, Tizabatine, soit des boucles d'oreilles, et enfin Ezèbjan qui est une parure de bracelets et collier.
Des hommes Bleus aux chapeaux rouges
Pour fêter la Sbeiba, les hommes ont eux aussi leur tenue d'apparat spécifique appelée Téleci tèn Midden. Takoumbout est donc un chapeau rouge avec un pompon appelé (Igaded) et une décoration triangulaire argent ou métal (Tera), Takoumbout est le symbole le plus important de Sbeiba, il couvre la tête du danseur.
De nouveau, un Aleshou, sorte de chèche sur le visage, Tikemcine qui est le pluriel de Takamist), puisque les hommes portent aussi deux tuniques (Tari et Makhmoudi) ; souvent on porte sous cette Takamist une chemise à manches blanches. Achèkri Akerbaï est un pantalon fin, blanc ou noir, gaufré en bas et se connecte avec un fil en peau appelé T'manalt. Almakhermet est un foulard de différentes couleurs. Enfin, le Takoba épée, utilisé à cette occasion comme un symbole de force et de courage.
Il est utile de savoir que les hommes sont jugés sur la beauté de leur costume et la beauté de leurs gestes et de leurs danses. Les femmes sont jugées sur la beauté de leurs costumes et de leurs bijoux et sur les chants et la musique qui accompagnent les hommes dans leurs danses. Aussi, les costumes de guerriers portés par les hommes sont généralement dans les familles depuis plusieurs générations.
Patrimoine immatériel
Il est à souligner enfin qu'une journée d'étude placée sous le thème du «patrimoine culturel immatériel et préservation de l'identité nationale» a été organisée au niveau de l'Institut national de la formation professionnelle Ibrahim Ag Bekeda de Djanet en marge de la SBeiba.
Organisée en collaboration avec l'association culturelle de la Sbeiba et l'Office du Parc national du Tassili (OPNT), cette journée d'étude a vu la participation de plusieurs chercheurs locaux et nationaux, à l'instar de Dr Zendi Abdennebi, président de l'institut des sciences humaines au centre universitaire de Tamanrasset, les Drs Meriem Bouzid et Badi Dida, chercheurs au niveau du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah) d'Alger, ainsi que d'autres chercheurs, à l'instar de Senoussi Saliha venue du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d'Oran, Rabeh Mohamed Fissa de l'Université de Tlemcen, Tarbiche Azzedine de l'Université de Djelfa, Monsif Hasnaoui de Bouira et Ben Nadji Hayat de Tizi Ouzou, ainsi que Amrani Zineb et Assak Amina de l'Office du parc national du Tassili.
Les conférenciers ont développé plusieurs thèmes sur l'aspect socioculturel du patrimoine culturel et immatériel de la Sbeiba. La journée a été clôturée par un riche et fructueux débat dont plusieurs recommandations sur lesquelles nous reviendrons prochainement.


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