Chômage, déficit et dette publique en hausse, croissance et compétitivité en baisse, la mi-mandat du président François Hollande est un cauchemar pour la majorité des Français. De son sondage en sondage, l'homme qui a proclamé avec force que son premier ennemi était la finance, n'arrive toujours pas à s'extraire du goulot des promesses non tenues. Jeudi soir, sur TF1, François Hollande a reconnu ses échecs, notamment celui d'avoir été incapable d'inverser la courbe du chômage à la fin de 2013, comme promis. Il a d'ailleurs conditionné sa participation à l'élection présidentielle de 2017 à cette baisse. Face aux questions des Français, il a distribué des mots de soulagement et de consolation. Il a martelé qu'il fait tout pour les protéger, améliorer leurs conditions de vie et mettre la France sur les rails de la modernité et de la croissance. Pour y arriver, il compte beaucoup, et cela depuis deux ans et demi, sur le développement de l'économie verte, la simplification de l'administration française, mais aussi et surtout sur le pacte de «responsabilité et de croissance» qui est le cœur de son quinquennat. Ce pacte prévoit de donner 40 milliards d'euros d'aide aux entreprises (baisse des charges, de la TVA et d'impôts), en contrepartie de la création d'emplois. Annoncé déjà en janvier 2014, les premiers résultats de ce «deal» peinent à se voir sur le terrain. En conséquence, le taux de chômage augmente chaque mois et la croissance, sur laquelle fonde le gouvernement ses espoirs pour redresser la barre, n'est pas revenue. Pour le moment, le taux de croissance de la France est de 0,4 % et il ne devrait pas dépasser, selon les estimations de l'Union européenne 1,4% en 2015. Un taux faible et insuffisant pour relancer la machine économique et créer de nouveaux emplois. C'est même le contraire qui risque d'arriver puisqu'on prévoit une augmentation massive du taux de chômage en 2015. Face à ces vents contraires, M. Hollande dit se «cramponner» et continuer la même politique car «assuré que celle-ci donnera ses résultats en 2017 ou même pus tard». «Hollande vit au temps de Karl Marx» Ainsi, il a annoncé qu'il n'augmentera plus les impôts au cours des deux années qui lui restent à la tête du pays, et qu'il continuera sa politique de recrutement dans les secteurs stratégiques comme, l'éducation nationale, la justice et la sécurité. Par ailleurs, il a exhorté les Français à rester optimistes estimant, que certes tout ne marche pas bien, mais qu'en même temps, la France possède de formidables atouts économiques et culturels pour réussir. Il a cité de nombreux pôles d'excellence, comme l'industrie nucléaire, l'aéronautique, le transport, la médecine, l'industrie du luxe, mais aussi et surtout un taux de natalité encourageant, au moment où la population des autres pays, comme l'Allemagne, première économie d'Europe, décline. Mais toutes ces assurances n'arrivent pas à rassurer les Français dont la grande majorité critique l'action de François Hollande. Ce dernier nage dans les profondeurs des sondages avec des cotes d'impopularité qui ont dépassé 80%. Critiqué et accusé d'incapacité à diriger un pays, l'opposition raille un Président qui vit comme si la France était au temps de Karl Marx. Le Front national réclame la dissolution de l'Assemblée. Les députés socialistes dits «frondeurs» lui demandent de réorienter sa politique économique de façon à être plus favorable aux Français et non pas aux entreprises, mais M. Hollande refuse de s'écarter de la politique qu'il a tracée. Habitué aux tempêtes ventées et aux pluies torrentielles, le Président français est désormais bien paré pour affronter un déluge politique.